À la suite d'un conflit avec l'évêque de Strasbourg, les comtes doivent lui céder leur comté, lequel leur est concédé en retour sous forme de fief dès 1223.
En 1403, Bourcard de Lutzelstein, évêque de Strasbourg et dernier héritier mâle du château, cède le quart de la Petite-Pierre au comte palatinRobert III devenu empereur germanique, qui lui accorde de transmettre ces biens par voie d'héritage par les femmes. Mais en 1452, le comte palatin Frédéric Ier s'empare de la totalité du château, après un siège de neuf semaines.
Le comté est transmis à une branche cadette de la Maison palatine, et le château devient en 1566 la résidence de Jerri-Hans, comte palatin de Veldenz, qui y fait faire de grands travaux de modernisation.
L'armée royale occupe le château en 1677, et en 1681 Vauban est chargé de restructurer les fortifications, encore en grande partie visibles aujourd'hui, alors que les autres châteaux-forts alsaciens étaient voués à l'abandon, l'arasement sinon à la destruction, à l'exception des châteaux de Lichtenberg et du Landskron.
En 1870, à la suite de l’annexion de l'Alsace par l'empire allemand, le château est démilitarisé et prend une vocation administrative. Les services allemands des eaux et forêts y sont installés. Les services français prendront leur relais après 1918.
Depuis 1977, le bâtiment abrite les services administratifs du Parc naturel régional des Vosges du Nord. Entre 2017 et 2020, une rénovation du château a permis de mettre le bâtiment en sécurité et aux normes actuelles en matière d’isolation comme d’accessibilité tout en apportant confort et lumière aux agents. Les rénovations ont été conduites par l'architecte en chef des monuments historiques, Pierre-Yves Caillaut et l'agence DWPA. La cour, le jardin et la boutique des savoir-faire sont accessibles au public.
La ville fortifiée, nommé Staedtel, avec la chapelle Saint-Louis, le chœur de l'église du XVe siècle et la tour-bastion protégeant les citernes, sont étroitement liés au château. Les citernes du château sont accessibles depuis le sentier des remparts.
Depuis 2002, le château de La Petite Pierre et le village accueillent, au mois d'aout, le Festival Au Grès du Jazz pour 10 jours de musique en plein air.
Architecture
Le château est situé sur l'extrémité d'une crête, à 340m d'altitude, séparé de la vieille ville par un fossé artificiel. Il daterait du début du XIIIe siècle. Le donjon pentagonal a été détruit au XIXe siècle Le logis a été très remanié mais dans sa cave la citerne à filtration daterait du XIVe siècle et sur sa façade sud des fenêtres romanes. Le puits à décor Renaissance, la porte d'entrée à pilastres et la tourelle d'escalier dateraient du XVIe siècle
Une construction polygonale présente des ornementations gothiques en particulier des chapiteaux à crochets.
Les "ruines du château et restes des enceintes fortifiées" sont classées en 1922 au titre des Monuments Historiques.
Château de la Petite Pierre avant sa rénovation de 2017
Château de la Petite Pierre avant sa rénovation de 2017
Château de la Petite Pierre avant sa rénovation de 2017
Le château et l'église
Le château à sa réouverture en 2021
Le Staedtel, vieille ville de la Petite Pierre. Après le clocher, à droite : le château de La Petite Pierre.
Jean-Claude Brum, « Le château de la Petite Pierre », in Les Vosges : revue de tourisme, 1988, no 2, p. 6-7
Bernhard Metz, « Le château et la ville de la Petite-Pierre/Luetzelstein dans les sources écrites médiévales », in Études médievales. Archéologie et histoire, 1987, no 4, p. 4-36 ; 86-87
Dominique Toursel-Harster, Jean-Pierre Beck, Guy Bronner, Dictionnaire des monuments historiques d’Alsace, Strasbourg, La Nuée Bleue, , 662 p. (ISBN2-7165-0250-1)
Petite-Pierre (La) : Ruines du château et restes de l'enceinte fortifiée, p. 322
Charles-Laurent Salch, Nouveau Dictionnaire des Châteaux Forts d'Alsace, Ittlenheim, alsatia, Conception et réalisation Lettrimage, , 384 p. (ISBN2-7032-0193-1)
Petite Pierre (La) : pp. 245 à 247, Dessins de relevés et d'illustration sont de Walter Herrmann, André Lerch, Christian Rémy. Images de synthèse de Fabien Postif et Photos de Dominique Martinez