De gauche à droite et de haut en bas : le donjon du château de Château-Renault, une vue du bourg depuis les hauteurs, une ancienne tannerie, et la rue de la République.
La ville est située à l'extrémité nord-est du plateau de la Gâtine, à la limite avec le département de Loir-et-Cher et au confluent de deux rivières, la Brenne et le Gault. Son altitude varie de 90 m à 140 m sur le plateau. La superficie de la commune est de 351 hectares.
Située au nord de l'autoroute A10, elle marque le carrefour entre la RN 10, à équidistance, 28 km, entre Tours au sud-ouest et Vendôme au nord-est et la départementale D 766, à 30 km à l'ouest de Blois.
Le réseau hydrographique communal, d'une longueur totale de 6,26 km, comprend deux cours d'eau notables, la Brenne (1,75 km) et le Gault (2,241 km), et deux petits cours d'eau pour certains temporaires[1],[2].
La Brenne, d'une longueur totale de 54,2 km, prend sa source à 127 mètres d'altitude près du lieu-dit Le Moulin à Vent sur la commune de Pray[3] et se jette dans la Cisse à Vernou-sur-Brenne, à 50 mètres d'altitude, à l'est de Vouvray 15 communes[4]. La station hydrométrique de Villedômer [Bas Villaumay Amont] permet de caractériser les paramètres hydrométriques de la Brenne. Le débit mensuel moyen (calculé sur 51 ans pour cette station) varie de 0,39 m3/s au mois d'août à 2,83 m3/s au mois de février. Le débit instantané maximal observé sur cette station est de 72,6 m3/s le , la hauteur maximale relevée a été de 2,08 m ce même jour[5],[6].
Sur le plan piscicole, la Brenne est classée en première catégorie piscicole. Le groupe biologique dominant est constitué essentiellement de salmonidés (truite, omble chevalier, ombre commun, huchon)[7].
Le Gault, d'une longueur totale de 16,8 km, prend sa source à Saint-Cyr-du-Gault (Loir-et-Cher), et se jette dans la Brenne sur le territoire communal, dans le bourg, après avoir traversé 4 communes[8]. Ce cours d'eau est classé dans la liste 1[Note 1] au titre de l'article L. 214-17 du code de l'environnement sur le Bassin Loire-Bretagne. Du fait de ce classement, aucune autorisation ou concession ne peut être accordée pour la construction de nouveaux ouvrages s'ils constituent un obstacle à la continuité écologique et le renouvellement de la concession ou de l'autorisation des ouvrages existants est subordonné à des prescriptions permettant de maintenir le très bon état écologique des eaux[9]. Sur le plan piscicole, le Gault est également classé en deuxième catégorie piscicole[7].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,1 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 710 mm, avec 10,8 jours de précipitations en janvier et 7 jours en juillet[12]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, sur la commune de Saunay à 5 km à vol d'oiseau[14], est de 12,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 657,3 mm[15],[16]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[17].
Urbanisme
Typologie
Au , Château-Renault est catégorisée petite ville, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[18].
Elle appartient à l'unité urbaine de Château-Renault[Note 3], une agglomération intra-départementale regroupant deux communes, dont elle est ville-centre[Note 4],[19],[20]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Tours, dont elle est une commune de la couronne[Note 5],[20]. Cette aire, qui regroupe 162 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[21],[22].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (81,5 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (78 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
zones urbanisées (67,7 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (13,8 %), terres arables (10,9 %), zones agricoles hétérogènes (6,1 %), forêts (1,5 %), prairies (0,1 %)[23]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. La totalité de la commune est en aléa moyen ou fort (90,2 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 1 799 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 1799 sont en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 91 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[26],[27].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1996, 2005, 2011 et 2019 et par des mouvements de terrain en 1999 et 2002[24].
Risques technologiques
La commune est exposée au risque industriel du fait de la présence sur son territoire d'une entreprise soumise à la directive européenne SEVESO[28].
Transports publics
La gare SNCF de Château-Renault, ouverte en 1867[29], est desservie par les trains et cars TER de la ligne Tours-Châteaudun-Chartres.
La commune dispose également d'un service de transport urbain intra-muros, gratuit pour tous, circulant du lundi au vendredi[30].
Toponymie
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Histoire
Le comte Thibaut IV de Blois érige vers 1140 un donjon cylindrique sur motte (après que le château antérieur a été incendié). Une enceinte maçonnée longue de 170 sur 9 m l'enserre. Dominant la ville qui s'est installée à son pied, la place était protégée sur trois de ses faces par un fossé, le côté sud bordant la falaise. L'accès au château se faisait à l'est.
Le , le chef protestant Jean du Barry est assassiné dans la forêt de Château-Renault, à la suite de la conjuration d’Amboise, prélude aux guerres de religion.
Château-Renault fut chef-lieu de district de 1790 à 1795.
Ancienne « Cité du cuir », mémoire ouvrière de l'industrie de la tannerie, Château-Renault est réputée pour son Musée du cuir. Le musée propose des visites thématiques qui présentent les différentes étapes de ce savoir-faire (ébourrage, écharnage...).
"Château-Renault est pour les cuirs ce que Lyon est pour la soie, Lille pour le lin et Bordeaux pour le vin : une capitale. La marque vaut de l'or ; tout cuir portant cette estampille fait prime" pouvait-on lire au XIXe siècle, d'après Victor-Eugène Ardouin-Dumazet[32]. En effet, les cuirs de Château-Renault étaient mondialement connus. Pourquoi ? Parce que la façon de tanner, appelée "tannage extra lent " permet d'obtenir un cuir tanné d'excellence, entre 24 et 30 mois (pour passer d'une peau brute à un cuir tanné)[33].
À l'origine des premières tanneries
Les premières tanneries de France ont vu le jour en 1480, et les premières tanneries de Château-Renault ont vu le jour en 1543[34]. Elles se sont installées à Château-Renault parce qu'il y avait une source d'eau appelée Moulin. L'eau permettait de nettoyer les peaux des vaches. La ville est située au carrefour de deux rivières la Brenne et le Gault. Des forêts de chênes et de gâtines sont à proximité, idéales pour les écorces.
La conception du cuir
À Château-Renault, le cuir était fabriqué en quatre étapes[35] :
L'étape du reverdissage consiste à saler puis rincer soigneusement les peaux pour éviter leur putréfaction.
Ensuite vient l'étape du pelanage, qui consiste à baigner les peaux qui viennent juste d'être nettoyées dans des bacs contenant de la chaux (produit très corrosif).
Enfin, l'ébourrage et l'écharnage consistent à épiler et à écharner la peau, afin d'éviter que la pourriture gagne le cuir.
Le tanneur en 1870
Les conditions de vie d’un tanneur en 1870 sont précaires. Ils n’ont pas de sécurité, il y a un manque d’hygiène dans les tanneries. Les tanneurs sont payés 3 francs (ancien franc). Ce qui représente une belle somme pour cette époque. Ils font travailler les enfants jusqu’à 14 heures par jour. Les enfants représentent 1/10ième de la main d’œuvre et sont surtout des garçons. Ce sont des emplois de petites forces comme faire le serveur lors du couchage en fosse, le transport de corbeilles de poudre…. Le tanneur était vêtu d'un habit brun à larges boutons, d'une veste de soie blanche, et d'un jabot ou de vielles frusques recouvert d’un tablier. En fonction de leur statut, les tanneurs ont des rôles d'artisans et sont des gens du petit monde. Après la chute de l'empire en 1872, une grande enquête sur les conditions de travail en France. La mairie de Château- Renault indique que les seules usines à l'époque sont les tanneries et les fabriques de colles fortes. Elles emploient, 557 hommes, 17 femmes (dont 15 pour la colle) et 35 enfants[36].
Les travaux de sauvegarde
À partir de 1985, lorsque toutes les usines ont été fermées, il s'agissait de détruire tous les bâtiments de la ville. Heureusement, un plan de sauvegarde et de restauration est arrivé afin de sauvegarder la tannerie Peltereau. Ces travaux ont été faits en 2006 et 2007 en ne modifiant aucun bâtiment d'origine. La ville a été récompensé des Rubans du Patrimoine 2008 : elle a été lauréate du prix du jury national.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[38]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[39].
En 2022, la commune comptait 4 560 habitants[Note 6], en évolution de −9,15 % par rapport à 2016 (Indre-et-Loire : +1,67 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
Château-Renault est rattaché à l'académie d'Orléans-Tours (zone B) et dans la circonscription d'Amboise. La commune compte plusieurs établissements scolaires :
L'école maternelle André-Malraux
L'école maternelle Jules-Verne
L'école élémentaire Gilbert-Combettes
L'école élémentaire Nelson-Mandela
Le collège André-Bauchant
Le lycée professionnel Beauregard
Économie et industrie
La ville possède un certain nombre de sites industriels, dont :
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Radiall, connectique aéronautique, 350 p. en 2020[42].
L'église Saint-André, bâtie au XVIe siècle sur une église priorale détruite peu auparavant. L'édifice est protégé au titre des Monuments Historiques depuis 1949, et comprend plusieurs mobiliers protégés eux aussi, dont un orgue[44].
Les armes de Château-Renault se blasonnent ainsi :
De gueules au château de trois tours d'argent en perspective, la tour du milieu en avant, les deux tours des flancs en arrière, le tout maçonné de sable[45].
Voir aussi
Bibliographie
Jacques-Xavier Carré de Busserole, Dictionnaire géographique, historique et biographique d'Indre-et-Loire et de l'ancienne province de Touraine, t. II, Tours, imprimerie Rouillé-Ladevèze, (lire en ligne), p. 169-178
J. Manivit, N. Desprez, C. Monciardini et A. Ferdière, Chateau-Renault : Carte géologique de la France XIX-21, BRGM, 36 p. (lire en ligne).
L. Huteau, R. Changeux, Il était une fois... Château-Renault..., imprimerie lithographique Jean Lemercier, 1978
C. Perrin, « Le district en échec. L’exemple des tanneries de Château-Renault (v. 1860-1985) », dans Natacha Coquery, Matthieu de Oliveira (dir.), L’échec a-t-il des vertus économiques ?, Comité pour l’histoire économique et financière de la France, Paris, 2015.
C. Perrin, « La construction de territoires industriels. Les industries animales dans l’Ouest de la France : Château-Renault et Surgères», Marché et organisations, n° 23, 2015.
Robert Changeux, Château-Renault et le Castelrenaudais, Mémoire en Images, Alan Sutton, 1998 (ISBN2-84253-237-6)
Daniel Schweitz, - « Regard sur le château de Château-Renault », commentaire de la visite de l’Académie des sciences, arts et belles-lettres de Touraine, 24 juin 2023, Société archéologique de Touraine, Lectures-découverte, 54, 2023 [https://www.societearcheotouraine.eu/7894/accueil/lectures-decouverte].
↑Le classement en liste 1 au titre de l'article L. 214-17 du code de l'environnement est réservé aux cours d'eau qui sont en très bon état écologique, ou identifiés par les SDAGE des eaux comme jouant le rôle de réservoir biologique nécessaire au maintien ou à l'atteinte du bon état écologique des cours d'eau d'un bassin versant, ou dans lesquels une protection complète des poissons migrateurs est nécessaire.
↑D’après l’article L. 211-1 du Code de l’environnement, « on entend par zone humide les terrains, exploités ou non, habituellement inondés ou gorgés d’eau douce, salée ou saumâtre de façon permanente ou temporaire ; la végétation, quand elle existe, y est dominée par des plantes hygrophiles pendant au moins une partie de l’année ».
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de 200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite ville-centre lorsque sa population représente plus de 50 % de la population de l’agglomération ou de la population de la commune la plus peuplée. Dans le cas de l'unité urbaine de Château-Renault, il y a une ville-centre et une commune de banlieue.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )