La christianisation de la région qui est aujourd'hui le Nord-Pas-de-Calais fut infime à l'époque romaine; elle débuta lentement au VIe siècle, à l'époque mérovingienne, par la nomination d'un évêque à Cambrai.
Au VIIe siècle, à partir de l'époque de Dagobert Ier, l'aristocratie franque fonda de nombreuses abbayes qui furent des bases pour la diffusion du catholicisme dans le milieu rural.
Antérieurement à la romanisation (du XVe siècle av. J.-C. au Ier siècle av. J.-C.), les peuples gaulois occupaient la région avec les Nerviens du Hainaut actuel, les Atrébates de l’Arrageois et les Morins du Boulonnais et de Thérouanne (d’est en ouest).
L'habitat était essentiellement constitué de hameaux autour de fermes. Les oppida, camps fortifiés comme Etrun (dans l'Artois), étaient très rares dans la région, et servent plutôt de refuge que d'habitation permanente[1]. Dans la vallée de la Scarpe, la notion de village n’existait pas, il n'y a que des fermes, une pour quarante hectares, dans un environnement sans bois ni forêt[2]. La Morénie était un littoral marécageux dont certaines parties étaient périodiquement envahies par la mer, les romains la considérèrent comme inhabitable.
La Gaule romaine dont la Gaule belgique apporte un réseau routier avec la Via Agrippinensis, sept voies romaines rayonnaient autour de Bagacum (Bavay), quelques maisons sont regroupées le long de ces routes, l’habitat restant disséminé.
La romanisation resta cependant limitée[3]; les cités romaines étaient rares dans des territoires immenses[4].
En 394, l'empereur Théodose mit fin par l'édit de Thessalonique à la liberté de culte[3], le catholicisme devenant la seule religion licite de l'Empire romain. Quelques temples furent détruits dans la région, mais le nombre de chrétiens y demeura cependant infime[6].
Pour des historiens comme Alain Derville, le christianisme n'a cependant guère reculé à l'époque des invasions barbares, pour la simple raison qu'il était encore quasi inexistant[3].
L'Empire romain d'Occident s'effondra en 476.
La forêt s'est développée sur le territoire dans les clairières quelques fermes se regroupent. Il s'agit de grande construction en bois avec des cabanes pour le blé et le puits, le tout est entouré de palissades et d'un fossé. Les morts sont enterrés dans la ferme[2].
À partir du VIe siècle la région est lentement christianisée[8].
Ce sont les nominations d’évêques qui montrent la présence de communautés chrétiennes organisées[9]. Dans la partie septentrionale, le diocèse de Cambrai fut rapidement regroupé avec celui d'Arras. Dans la région des Morins, soit la partie maritime et occidentale de la région, le premier évêque, Audomar (Saint Omer) ne fut envoyé qu'au VIIe siècle[10]
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Le VIIe siècle vit donc naître les institutions monastiques. Leurs fondateurs sont pour la plupart issus de l'aristocratie neustrienne, en particulier la famille des pippinides dont est issue la dynastie carolingienne; ils bénéficièrent du soutien de l'aristocratie locale, qui les dota en terres[11].
Bibliographie
André Le Glay, Cameracum christianum ou Histoire ecclésiastique du diocèse de Cambrai, (lire en ligne)
Collectif, Le Nord, de la Préhistoire à nos jours, Saint-Jean-d'Angély, Bordessoules, , 381 p. (ISBN2-903504-28-8)
Alain Derville, Quarante générations de Français face au sacré, Presses universitaires du Septentrion,
↑ ab et cAlain Derville, Quarante générations de Français face au sacré, Presses universitaires du Septentrion, , p. 22
↑ a et bAlain Derville, Quarante générations de Français face au sacré, Presses universitaires du Septentrion, , p. 25
↑ M. Le Glay - Cameracum christianum ou Histoire ecclésiastique du diocèse de Cambrai -1849 - Imprimerie L. Lefort à Lille - page II - archive de l'université de Gand - numérisé par Google Books.
↑ a et bCollectif, Le Nord, de la Préhistoire à nos jours, Saint-Jean-d'Angély, Bordessoules, , 381 p. (ISBN2-903504-28-8), p. 61
↑André Le Glay, Cameracum christianum ou Histoire ecclésiastique du diocèse de Cambrai, (lire en ligne), p. V
↑Collectif, Le Nord, de la Préhistoire à nos jours, Saint-Jean-d'Angély, Bordessoules, , 381 p. (ISBN2-903504-28-8), p. 68
↑Collectif, Le Nord, de la Préhistoire à nos jours, Saint-Jean-d'Angély, Bordessoules, , 381 p. (ISBN2-903504-28-8), p. 69
↑Charles Meriaux, « Thérouanne et son diocèse jusqu’à la fin de l’époque carolingienne : les étapes de la christianisation d’après les sources écrites », Bibliothèque de l'école des chartes, t. 158, , p. 377-406 (lire en ligne, consulté le )
↑resumé par Michèle Gaillard du livre d'Anne-Marie Helvétius, Abbayes, évêques et laïques, une politique du pouvoir en Hainaut au Moyen Âge (VIIe – XIe siècle)