Cheryl Carolus

Cheryl Carolus (née selon les sources le [1] ou le [2] à Silvertown, sur les Cape Flats, au Cap) est une femme politique et une femme d'affaires sud-africaine.

Militante du Congrès national africain (ANC), devenue proche des dirigeants historiques de ce mouvement, elle participe à l'organisation de la transition pacifique du pays vers une démocratie multiraciale, puis devient une des responsables du développement du tourisme dans l'Afrique du Sud post apartheid.

Ancienne présidente de SANParks (2004-2009), présidente du conseil d'administration de South African Airways, elle est la présidente exécutive de Peotona Group Holdings, une entreprise appartenant à des femmes avec des actifs dans les industries d'alimentation, des ressources et de l'infrastructure. Membre de plusieurs autres conseils d'administration sur des postes non exécutifs (De Beers, Fenner Conveyor Belting, Macsteel Service Centres SA, IQ Business, Investec Ltd et Investec plc), elle préside plusieurs conseils de fondations de bienfaisance et est membre du comité exécutif de l'ONG International Crisis Group ainsi que fiduciaire du British Museum.

Biographie

Issue d'une famille modeste de la communauté coloured (son père est ouvrier, opérateur sur imprimante, et sa mère travaille comme aide-infirmière), Cheryl Carolus s'implique dans la politique, durant sa scolarité. Elle devient une militante communiste, et membre de l’Association des étudiants noirs sud-africains puis de l’Association des étudiants sud-africains[2].

A la suite des émeutes de Soweto en 1976, elle participe aux mouvements de contestations de l'apartheid qui se répandent dans les townships du Cap. Elle est alors arrêtée et placée en détention durant 3 mois. Elle est à cette époque proche des idées de Steve Biko et de la Conscience noire[3].

Après ses études supérieures à l'université du Cap-Occidental, elle entre dans la vie active comme enseignante dans une école des Cape Flats et rejoint le front démocratique uni, une coalition des organisations anti-apartheid, en 1983[2]. Durant la décennie des années 1980, elle est plusieurs fois arrêtée à cause de son activité de militante contre l'apartheid. En 1989, Carolus participe à la nouvelle campagne de défiance organisée par le mouvement démocratique de masse (MDM).

En , après la levée de l'interdiction de l'ANC et la libération de Nelson Mandela par le président Frederik de Klerk, elle est choisie pour faire partie de la délégation de l'ANC qui rencontre pour la première fois officiellement en le gouvernement de Klerk (accord de Groote Schuur) afin de baser les termes des futures négociations pacifiques devant mener l'Afrique du Sud vers une démocratie multiraciale. Elle est alors la plus jeune au sein de cette délégation, qui est essentiellement constituée de la «vieille garde» du mouvement, comprenant des militants historiques notoirement reconnus tels Nelson Mandela, Walter Sisulu, Ahmed Kathrada, Alfred Nzo, Joe Slovo, Joe Modise, Thabo Mbeki et Ruth Mompati[4].

En , Carolus est nommée à la direction transitoire du parti communiste sud-africain (fonction qu'elle occupe jusqu'en ) et en est élue au comité exécutif national de l'ANC, y devenant responsable du département de la santé, de l'action sociale et des ressources humaines et remplaçant dans cette fonction Winnie Mandela[5].

En 1994, elle est élue secrétaire générale adjointe de l’ANC devenant la première femme secrétaire générale adjointe de ce mouvement[6],[7].

En 1998, elle est nommée Haut-Commissaire sud-africain à Londres (c'est-à-dire diplomate chargée de la relation diplomatique de l'Afrique du Sud avec la Grande-Bretagne)[7].

Entre 2001 et 2004, elle est chef de la direction du bureau du Tourisme (SATOUR). Son pays est alors la destination la plus dynamique au monde, avec 6,5 millions de visiteurs en 2003[7] contre 3,7 millions en 1994[8] et 4,8 millions de visiteurs internationaux en 1995 dont 1,1 million provenant d'un autre continent[9].

En 2004, elle est nommée Présidente du Conseil d'administration des Parcs nationaux d'Afrique du Sud (South African National Parks ou SANPARKS) puis en 2009, présidente du conseil d'administration de South African Airways. Elle est également présidente de Peotona Holdings, une société d'investissement qui favorise le développement des affaires, la nouvelle Afrique du Sud ayant besoin de créer une forte dynamique économique. Pour autant, si elle se montre active pour favoriser l'essor du pays, elle veut inscrire son action dans une logique de développement durable, respectueux de l'environnement, et l'affirme lors de sa participation au sommet de la Terre de Johannesburg fin [10].

Carolus est membre du Comité Exécutif de l'organisation non gouvernementale International Crisis Group (ICG)[11]. En 2015, elle est aussi nommée administrateur du British Museum[12],[13]

Vie privée

Elle est mariée à Graham Bloch[2] qui fut un militant blanc anti-apartheid.

Notes et références

Notes

Références

  1. (en) Margie Orford, Life and Soul : Portraits of Women who Move South Africa, Juta and Company Ltd, , 160 p. (ISBN 978-1-77013-043-2, lire en ligne)
  2. a b c et d (en) « Cheryl Carolus », sur le site South African History Online (SAHO)
  3. Out of Africa, The Guardian, 21 septembre 1998
  4. « Afrique du Sud : pour les premières discussions avec le gouvernement, L'ANC fait confiance aux anciens », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  5. « Afrique du Sud : M. Hani et Mme Mandela sont " libérés " de leurs fonctions au sein de l'ANC », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  6. Georges Marion, « Nelson Mandela a su préserver l'unité de l'ANC au cours du 49e congrès du mouvement », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  7. a b et c « Les leaders arc-en-ciel. Cheryl Carolus L’icône du tourisme », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  8. Tourisme en Afrique du Sud, p 10
  9. Le développement et la promotion du tourisme en Afrique du Sud, p 8, Livre blanc, Ministère du tourisme et de l'environnement d'Afrique du Sud, 1996
  10. (en) « South Africans cash in on UN Earth Summit », Jamaica Observer,‎ (lire en ligne)
  11. Élise Colette, « International Crisis Group : une organisation influente », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  12. (en) Paula Baranowska, « The Queen appoints a South African to British Museum Board of Trustees », The South African,‎ (lire en ligne)
  13. (en) « Le British Museum Fiduciaires », sur le site du British Museum

Liens externes