La chartreuse de Paris, dite chartreuse de Vauvert, est une chartreuse fondée en 1257 à Vauvert sous l'impulsion de Saint Louis, et démolie de 1796 à 1800.
Situation
La nouvelle entrée du monastère des Chartreux de Paris, construite après 1617 par le maître-maçon Jean Autissier[1] consécutivement à un agrandissement de l'enclos, était avant sa démolition située au no 46 de la rue d'Enfer[2] (à l'emplacement de l'actuel no 64 du boulevard Saint-Michel). Une allée plantée d'arbres menait aux bâtiments conventuels qui se trouvaient en partie à l'emplacement de l'actuel jardin du Luxembourg[3], l'autre partie ayant fait place aux actuelles voies nommées rue Auguste-Comte et avenue de l'Observatoire (voir plan ci-contre).
« Le jardin des chartreux a le caractère du désert ; la terre des allées n’y est point remuée ; l’herbe y est épaisse ; les arbres n’y portent point l’empreinte de la faucille; ils sont humbles & courbés comme les religieux qui vous saluent sans vous regarder : c’est ici le noviciat de l’éternité ; on se croit à cent lieues de la nouvelle Babylone. Il n’est pas besoin d’un tombeau factice pour réveiller en cet endroit des idées religieuses ; on voit l’image d’un autre monde et d’un monde paisible, soit dans ce silence habituel, soit dans ces ombres blanches qui passent, soit enfin dans ce chant long & lugubre qui retentit au pied des autels ; […].
À la veille de la Révolution, les bâtiments conventuels de la chartreuse sont entourés d'un enclos composé de vastes espaces libres, de potagers, bois, taillis et d'une célèbre pépinière, couvrant au total une surface de 26 hectares[1]. Cet enclos constitue alors, avec celui de Saint-Lazare (plus de 52 hectares), le plus grand domaine ecclésiastique de Paris.[réf. souhaitée]
Les Chartreux possèdent également des terrains à Bagneux[8].
Conformément à la règle de saint Bruno, appelée Consuetudines Cartusiae, les religieux-ermites occupent de petites maisons — chacune ayant son jardinet —, disposées autour d’un grand cloître. Au XVIIIe siècle, la chartreuse de Paris, dont le jardin du Luxembourg garde la mémoire horticole, offre l’exceptionnelle ressource d’un verger, aux fruits variés et réputés grâce à l’inventivité des moines.
Le 2 août 1581, une sentence du Châtelet est rendue à la requête des religieux du couvent des Chartreux contre Edme Breton, leur débiteur[9]
La copie d'un arrêt du Conseil d’État portant évocation au Conseil de l’appel comme d’abus interjeté par quinze religieux de la Chartreuse de Paris contre une ordonnance rendue dans le dernier chapitre de leur ordre à la Grande Chartreuse et mettant au néant l’arrêt du Parlement en date du 12 mai les recevant en appel, 13 mai 1723 est conservé dans les archives de Paris[10]
[Biver et Biver 1970] Paul Biver et Marie-Louise Biver (préf. Yvan Christ), Abbayes, monastères et couvents de Paris : des origines à la fin du XVIIIe siècle, Paris, Éditions d'histoire et d'art et Nouvelles Éditions latines, , 1re éd., XV-606-[32], 24 cm (OCLC418237150, BNF35319143, SUDOC002084090, lire en ligne), 3e partie (« L'ordre des Chartreux »), chap. unique (« La chartreuse de Vauvert »), p. 103-115.
↑ a et bFleury Michel, Pronteau Jeanne, « Histoire de Paris », In: École pratique des hautes études, 4e section, Sciences historiques et
philologiques. Annuaire 1968-1969. 1969. pp. 361-376
↑M. Alphand (dir.), A. Deville et Hochereau, Recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière), , sur gallica (lire en ligne), « Décret du 14 août 1866 », p. 369.