Le , il épouse Judith d'Acigné, dont il eut une fille (carmélite sous le nom de sœur Angélique de la Trinité) et deux fils, François qui lui succéda dans la dignité de duc et pair et Charles qui fut marquis d'Acigné. À la mort de sa femme en 1598, il épouse en secondes noces le Louise d'Ongnies, veuve de Robert de Sepoisde Crouy[1].
Carrière militaire
Il fut colonel de douze vieilles bandes d'infanterie, qui prirent le nom de Brissac, et à la tête desquelles il servit jusqu'à l'évacuation du Piémont, en 1574. En 1582, il embarqua sur la flotte commandée par Strozzi, qui portait 6 000 hommes destinés à secourir dom Antoine de Portugal, et à le conduire aux îles Açores, où celle de Tercère tenait encore pour lui. Les troupes descendirent dans l'île Saint-Michel, défirent 2 000 Espagnols, et s'emparèrent de Villefranche. La flotte espagnole parut bientôt après ; on en vint à une action générale, Strozzi fut blessé à mort. Le vaisseau du comte de Brissac, criblé de coups de canon, coulait à fond ; il se sauva dans sa chaloupe et revint en France avec les débris de la flotte.
Il obtint le gouvernement du château d'Angers, qu'il reprit sur les calvinistes en 1585. Il suivit le duc de Guise en 1586, à la prise de Douai, de Rocroi, et aux combats de Vimori et d'Auneau. Le prince l'envoya à Paris en 1588, pour commander un des quartiers de cette capitale, que les seize avaient entrepris de soulever contre le roi. Il fut le premier à y former des retranchements connus sous le nom de barricades, et, secondé des habitants du faubourg Saint-Germain, il enferma si bien entre les ponts le brave Crillon, qu'il le mit hors d'état de faire aucun mouvement. Il arrêta ensuite le tumulte, garantit les Suisses que le peuple maltraitait, et les conduisit vers le Louvre.
Il présida la chambre de la noblesse aux États de Blois, en 1588. Henri III le fait arrêter après la mort du duc de Guise, mais lui rend bientôt après la liberté. Il se jette alors dans le parti de la ligue, défend Falaise, où le roi le fait prisonnier. Le duc de Mayenne le nomme gouverneur du Poitou, de La Rochelle, du pays d'Aunis et de l'île de Ré, pour la ligue. Il y commanda jusqu'en 1594. Mayenne l'avait créé, dès 1593, maréchal pour la ligue, et l'établit, en , gouverneur de Paris, titre qu'il remit, le 22 mars suivant, à Henri IV. Le brave Saint-Luc, qui avait épousé sa sœur, avait ménagé sa réconciliation avec le roi, et refusa le bâton de maréchal de France, qu'il demanda pour Brissac à qui le roi l'accorde.
En 1615, déjà lieutenant général de la province, il devient gouverneur de Bretagne, jusqu'à ce que son fils lui succède en 1621[2].
« Le cardinal de Richelieu (...) engagea le roi Louis XIII à mettre à exécution le projet de former à Blavet un port de commerce, d'y bâtir une citadelle et une ville nouvelle mieux fortifiée que la première, et voulut qu'elle soit située dans une meilleure position, à l'embouchure de la rivière de Blavet. Le maréchal de Brissac fut chargé de l'exécution de l'entreprise par une commission expresse que le cardinal lui fit expédier à ce sujet, le . En conséquence ce maréchal fut créé gouverneur de Blavet. Le monarque voulut que cette ville fût nommée de son nom, le Port-Louis, nom qu'elle a toujours conservé depuis. Elle passe pour une des mieux fortifiées de la province[3]. »
Le , conjointement avec Villeroi, secrétaire d'État, il conclut une trêve avec M. le prince, et la paix de Loudun le suivant. Il assista à l'assemblée des grands du royaume, tenue à Rouen en 1617, et se rendit à l'armée du roi en 1621 ; mais étant tombé malade au siège de Saint-Jean-d'Angély, on le transporta au château de Brissac, où il mourut en .
↑Les Noms qui ont fait l'histoire de Bretagne, 1997. Au moins, cinq rues portent son nom en Bretagne.
↑Jean Ogée, A. Marteville et Pierre Varin, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, dédié à la nation bretonne, , 986 p. (lire en ligne).