Charles Hyacinthe Leclerc de Landremont est le fils du capitaine de cavalerie Joseph Leclerc de Landremont et de Marie Anne de Morlot[1],[2]. Il est le descendant du peintre Jean Le Clerc, anobli en 1623.
Avant la Révolution française
Il entre au service le comme dragon au régiment de Schomberg. Il passe cornette le . Il est blessé et fait prisonnier à la bataille de Bidingen le . Libéré, il est nommé lieutenant en second le , lieutenant en premier le et capitaine le .
Le il commande le dépôt des recrues à Nancy, et le il devient capitaine commandant au régiment de Schomberg-dragons[3], cantonné à Mirecourt[4]. Le il est fait chevalier de Saint-Louis[1], et il passe chef d'escadron le .
Le il est nommé lieutenant-colonel, puis colonel le , et enfin maréchal de camp à l'armée de la Moselle le , sous les ordres du général Adam Philippe de Custine. Le il repousse les Impériaux jusqu'à leurs batteries de seconde ligne, et menace Konsaarbruck, mais il est attaqué par des troupes de réserve ennemies[5].
Le il reste sur la rive gauche de la Lauter, et avec une avant-garde de six bataillons et de 2 000 chevaux il couvre la communication entre Wissembourg et Landau in der Pfalz[6].
Le il attaque la brigade von Hotze et la chasse de la position de Herxheim. Le il commande l'avant-garde d'une division du camp de Geisberg du général Custine, s'avance sur la grande route de Landau vers Impflingen[3] ; il repousse avec vigueur les Autrichiens qui s'efforcent de déboucher du côté de Germersheim.
Il est élevé au grade de général de division le [7]. Il est à l'avant-garde de six bataillons et de 2 000 chevaux et couvre la communication entre Weißenburg in Bayern et Landau in der Pfalz[6]. Le , avec le soutien de l'avant-garde de l'aile gauche, il débouche sur Franckweiler et chasse les ennemis. Seule l'armée de Condé réussit à reprendre Zeiskam[8].
Commandant en chef de l'Armée du Rhin
Le il est nommé commandant en chef par intérim de l'armée du Rhin, en remplacement d'Alexandre de Beauharnais, malade. Il est confirmé dans son poste le par les représentants du peuple[9].
Le l'ennemi attaque avec des forces considérables sur tout le front. Les Républicains se replient. Le lendemain, il fait attaquer sans succès les coalisés dans leur nouvelle position. Puis c'est aux coalisés de contre-attaquer. Le régiment de Rohan émigré est repoussé dans les gorges de Bad Bergzabern. Il n'y aucun succès marqué de part et d'autre en août et en . Il tente en vain deux passages du Rhin, l'un à Fort-Louis et l'autre à Kehl.
Cette tache de commandant en chef de l'armée du Rhin est immense. Déjà des députés en mission, comme Carnot, annoncent sa nomination à la Convention, mais demandent soit son remplacement, soit sa nomination officielle[10]. Il doit sans cesse justifier ses actes, en particulier à Jean-Baptiste Lacoste, député du Cantal. Le il est suspendu, décrété d'arrestation et conduit à la prison de l'Abbaye à Paris, sans en connaître le motif. Antoine Guillaume Delmas prétexte son rôle dans la défense de Landau et refuse de le remplacer. Les jacobins supposent la trahison partout[11].
En réalité l'accusation vient de plus haut. Maximilien de Robespierre le considère comme dangereux. Il détaille la conduite de Landremont : « noble et très noble, comblé des faveurs du tyran[12], [et qui] n'avait rien fait des excellentes troupes qu'il commandait »[13]. Maximilien de Robespierre parle également d'un « général perfide ». Il accuse les Brissotins et le côté droit de la Convention montagnarde de le soutenir.
Lors de son procès, il argumente que tous ses frères et ses cousins étaient volontaires et partis se battre pour défendre la patrie[14]. Il retrouve la liberté à la chute de Robespierre le . Il est autorisé à prendre sa retraite le . Il est nommé le inspecteur général des troupes à cheval et des remontes dans la 17e division militaire de Paris[15].
Les naufragés de Calais
Il est employé le sur les côtes du nord de la France, et en novembre à Calais il sauve des naufragés, qui sont pour certains d'entre eux des émigrés français, car il craint que les jacobins les massacrent. Il commence par faire mettre en liberté tous les naufragés qui sont de nationalité étrangère. L'accusateur public, du nom de Gosse, le seconde. Le ministre de la justice se met en colère et crée une commission spéciale pour juger les 53 survivants à Saint-Omer et les accuse d'être des émigrés pris les armes à la main. Cette commission se déclare incompétente du fait des réactions des habitants de la région et d'un parlementaire anglais et demande qu'ils soient jugés par un tribunal militaire. Philippe-Antoine Merlin de Douai fait destituer le général de Landremont le , pour « lenteurs complaisantes envers les émigrés naufragés à Calais ». Le tribunal militaire se déclare incompétent. Les naufragés seront détenus dans des conditions lamentables pendant des années[2].
Il est admis à la retraite le . Il ne prend part à aucune bataille sous le Premier Empire. Il se retire à Nancy, où il meurt le .
↑Gérard Walter, Répertoire de L'histoire de la Révolution Française, Bibliothèque nationale (France), Département des imprimés, p. 279
Voir aussi
Bibliographie
Antoine Henri Jomini, Histoire critique et militaire des guerres de la Révolution : rédigée sur de nouveaux documens, et augm. d'un grand nombre de cartes et de plans, vol. 1-2, Paris, Anselin et Pochard, (lire en ligne)