Charles Ghigny est le fils d'Étienne Ghigny, modeste maréchal-ferrant à la rue Bodenbroek dans le quartier du Sablon à Bruxelles[2] et de Marie Anne Segher[1].
Il commence sa carrière comme volontaire en 1788 aux Pays-Bas autrichiens, et en mars 1789, il s’engage dans les dragons français. Il est nommé sous-lieutenant en mars 1790, et le , il reçoit son brevet de capitaine dans la légion belge. Il fait les campagnes de 1792 et 1793, à l’armée du Nord. Le 6 février 1793, il devient chef d’escadron au 17e régiment de chasseurs à cheval, et il rejoint l’armée de Sambre-et-Meuse, où il fait les guerres de l’an II à l’an IV.
Le 5 novembre 1794, il passe au 2e régiment de hussards, et lors d’une affaire qui a lieu dans le courant du même mois, à la tête de 2 escadrons, l’un du 2e régiment de hussards, l’autre du 3e régiment de chasseurs, il culbute les divisions de Rinski et de Raiser, fait prisonnier un capitaine et 25 cavaliers ennemis, reprend une pièce de canon, puis il effectue sa retraite sans avoir éprouvé la moindre perte. En avril 1797, lors du passage du Rhin, avec 2 escadrons de son régiment, il charge un bataillon du régiment du prince Charles et 2 escadrons du régiment d’Alberck, fait prisonnier le bataillon entier et s’empare de 3 pièces de canon.
En l’an X et en l’an XI, il sert à l’armée de Hanovre, puis en l’an XII et en l’an XIII, à l’armée des côtes de l’Océan. Le 29 octobre 1803, il est nommé major au 1er régiment de hussards, et il est fait chevalier de la Légion d’honneur le 24 mars 1804. De l’an XIV à 1806, il est attaché à l’armée d’observation, et de 1807 à 1809, aux armées des côtes de l’Océan et du Nord. En 1810, il rejoint l’armée d’Espagne, et il se distingue le 27 juillet à La Roca, où suivi de 3 compagnies d’élite, il enfonce un carré d’environ 4 000 hommes, fait 500 prisonniers et met le reste en déroute.
Le 25 février 1815, il est intégré dans l’armée des Pays-Bas avec le grade de colonel, et le 24 avril suivant il est promu major-général commandant une brigade de cavalerie. Le 18 juin 1815, il combat à la bataille de Waterloo, et le lendemain il prend le commandement de la division de cavalerie légère du général Van Merlen tué lors des combats du 18. Il est fait officier de l’ordre militaire de Guillaume en récompense de sa belle conduite à se mémorable combat. Le , il commande les troupes de la province de Liège, et le 26 juin 1826, il est élevé au grade de lieutenant-général, commandant du 3e commandement militaire. Le 25 février 1831, il passe au service de la Belgique avec le grade de général de division, et il est admis à la retraite peu de temps après en raison d’une santé fragile. Il meurt le 30 novembre 1844, à Molenbeek-Saint-Jean.
D’azur à trois tours de sable crénelées et maçonnées d’or, posées 2.1, surmontées chacune d’un lion de gueules, celui du chef à dextre contourné : au franc-quartier des barons militaires.
↑ a et b« Au Musée de l'Armée », L'Indépendance Belge, , p. 4
A. Lievyns, Jean Maurice Verdot, Pierre Bégat, Fastes de la Légion-d'honneur, biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre, Tome 4, Bureau de l’administration, , 640 p. (lire en ligne), p. 357.