Jeune homme de talent, Charles Dana Gibson est inscrit par ses parents à l'Art Students League à Manhattan, où il étudie pendant deux ans avant de partir chercher du travail. En faisant du porte-à-porte, il finit par vendre son premier dessin à l'hebdomadaire Life Magazine de John Ames Mitchell en 1886.
Ses créations y paraissent alors chaque semaine pendant plus de trente ans. Il se taille également une réputation plus large, car ses dessins sont publiés dans la plupart des grandes publications de New York, telles que Harper's Weekly, Scribners et Collier's Weekly. Les lecteurs français découvrent ses dessins dans le magazine Je sais tout à partir de 1905.
Ses illustrations de livres comptent l'édition de 1889 du Prisonnier de Zenda d'Anthony Hope et sa suite, Rupert de Hentzau. L'importance prise par la Gibson Girl fait de Gibson un créateur demandé dans le monde entier.
C'est vers 1887 que la première vraie représentation de l'idéal de la beauté américaine[2] voit le jour sous les pinceaux de Charles Dana Gibson. Elle était principalement représentée au crayon ou à l'encre de Chine.
↑On a vu dans la Gibson Girl l'ancêtre de la pin-up. En réalité, la Gibson Girl véhicule une image bien différente, faite d'élégance, d'indépendance. Sûre d'elle-même, parfois moqueuse, la Gibson Girl a le sentiment d'appartenir à une élite, et affiche parfois une expression légèrement hautaine, bien loin de celle de la pin-up traditionnelle.