Il s'agit toujours d'orgues de dimensions modestes, à un seul clavier, donc sans positif dorsal, avec des compositions très voisines. Seul le buffet est remarquable par la volonté du menuisier-sculpteur d'abandonner le type plat hérité de la facture italienne, comme à Caromb, au profit d'un schéma, plus français, à trois tourelles (la plus grande au centre) encadrant deux plates-faces que l'on retrouve dans tous ses autres instruments. Ses buffets sont toujours abondamment et très finement sculptés, notamment les culs-de-lampe soutenant les tourelles, les panneaux du soubassement traités en bas-reliefs, les chutes de feuillage sur les poteaux de l'ossature et les volumineuses jouées.
À l'évidence[non neutre] c'est lui qui signe les prix-faits, édifie les buffets et la menuiserie de l'instrument, et aide au montage des éléments sonores réalisés, eux, par Galeran.
Durant toutes ces années, il s'initie à la facture d'orgues et, en 1710, se sépare de Pierre Galeran. Son activité s'en trouve désormais réduite à l'entretien et à la transformation d'instruments modestes. Ainsi, en 1712, il restaure et agrandit l'orgue de l'église Sainte-Marthe de Tarascon, Classé MH[6], en modifiant grandement le buffet que, seul dans ce cas, il peint en rouge et or. Cette même année, il démonte et déplace l'orgue de Malaucène, Classé MH[7], modifie un peu le buffet et ajoute deux jeux. Et toujours la même année, il réalise le retable des Bénédictines de Notre-Dame à Avignon, selon un dessin de Pierre Mignard.
Toutefois, en 1729, il achève l'orgue le plus développé de sa production (véritable 8 pieds) pour la cathédrale Saint-Jean-Baptiste d'Alès, Classé MH[8] ; et il construit, en 1742, celui de la collégiale Notre-Dame-des-Pommiers à Beaucaire (Gard) (aujourd’hui disparu).
Charles Boisselin meurt le et est enterré dans l’église Saint-Genest d'Avignon.