Normalien (promotion de 1896) et disciple de Lucien Lévy-Bruhl, il est reçu sixième à l'agrégation de philosophie en 1900[2]. Il étudie ensuite à la Faculté des sciences de Paris en 1900-1901 puis à la Faculté de médecine de Paris de 1901 à 1906 où il est pensionnaire de la Fondation Thiers de 1901 à 1904. Il devient docteur en médecine en 1906 avec une thèse sur « les automutilateurs ». Il donne des cours libres de latin et de philosophie préparatoire au baccalauréat dans les lycées de jeunes filles Lamartine, Molière et Victor Hugo de 1906 à 1913 avant d'y enseigner la morale de 1911 à 1913. Il mène en parallèle des recherches à la Salpêtrière de 1906 à 1914 et il devient docteur ès lettres en 1914[3] avec « une thèse retentissante[4] » sur la consciencemorbide[5],[6].
Il participe à la Première Guerre mondiale et après sa démobilisation en 1919, il est chargé la même année de l'enseignement de la philosophie à la Faculté des lettres de Strasbourg puis chargé de cours de psychologie. De 1919 à 1937, il est professeur de psychologie expérimentale dans cette université que fréquentent aussi les précurseurs de l’École des Annales, Marc Bloch, Lucien Febvre qui lui emprunteront le concept de mentalité. Emmanuel Levinas, Maurice Blanchot et Henri Ellenberger suivent ses cours. Il est un virulent critique de la psychanalyse qu'il qualifie en 1923 « d’obscénité scientifique[7] ». Il est conférencier lors du premier cours universitaire de Davos en 1928, avec de nombreux autres intellectuels français et allemands. En 1929-1930, il supplée Georges Dumas à la Faculté des lettres de Paris avant d'y être maître de conférences de psychologie expérimentale de 1930 à 1938 et d'occuper la chaire de psychologie pathologique de la Sorbonne en 1938[3].
↑ abc et dChristophe Charle, « 8. Blondel (Charles, Aimé, Alfred) », Publications de l'Institut national de recherche pédagogique, vol. 2, no 2, , p. 31–33 (lire en ligne, consulté le )
↑« Chronique (nécrologie) », L'année psychologique, vol. 39, , p. 975-987 (lire en ligne).
↑« confusion perpétuelle de l'image et de la chose, du symbole et de l'impression, du moral et de l'organique, des différences temporelles et locales, du moi et du non-moi, évanouissement plus ou moins total des limites corporelles. Partagé entre ses anciennes habitudes mentales et le sentiment de leur impuissance présente, sentant monter des flots de sensibilité qu'il ne sait plus comment ordonner parmi ses repères intellectuels, luttant en vain contre cette marée monstrueuse d'impressions inexprimables et informes, l'aliéné devient la proie d'une angoisse qui dépasse toute mesure. » d'après Un psychologue humaniste : Charles Blondel par Henri Wallon, 1968.
↑(en) Fuentenebro F & Berrios G E (1997) « Charles Blondel and “La Conscience Morbide” » History of Psychiatry 8:277-295
↑Annick Ohayon, Psychologie et psychanalyse en France : L'impossible rencontre (1919-1969), Éditeur : La Découverte; Nouv. éd. 2006, Coll. : La Découverte/Poche, (ISBN2707147796)