Charles-Marie de La Grandière naît le à Brest, il est le troisième fils Hubert-Maximilien de La Grandière (1672-av. 1736) et de Françoise Olive Le Picard de Norey d'Estelan (morte après 1700). Son père, est le premier de la famille à s'engager dans la Marine royale, en 1689, et parvient au grade - relativement modeste - de lieutenant de vaisseau. Son frère ainé Hubert (1717-1741), disparaît en mer à l'âge de 24 ans, tout comme son deuxième frère, Claude-Jean, qui disparait en mer en 1744. Ses deux sœurs cadettes entrent dans les ordres. Ursule-Urbanne (1730-1790) entre à la Maison royale de Saint-Louis à Saint-Cyr; alors qu'Urbane Marie Claude (1736-1820) entre chez les carmélites à Morlaix.
La famille de La Grandière descend de Jean de la Grandière, maintenu dans sa noblesse par décision du Parlement de Rouen, en Normandie, datée du . La famille est alors relativement désargentée. Ses oncles sont contraints de vendre une partie de la seigneurie du Bois-Gauthier aux religieuses bénédictines pour payer la dot de Marie-Madeleine reçue à Saint-Cyr 1686, puis religieuse bénédictine à Vernon. C'est certainement à cause du dénuement dans lequel sa famille se trouvait en Normandie que ses parents « émigrèrent » en Bretagne près du beau-père d'Hubert-Maximilien : Noël-Augustin Le Picard de Norey d'Estelan, ancien lieutenant de vaisseau et capitaine de compagnie franche de la Marine.
Carrière dans la Marine royale
Comme son grand-père maternel, son père et ses deux frères, Charles-Marie de La Grandière entre dans la Marine royale en tant que volontaire en 1741, à l'âge de douze ans, au début de la guerre de Succession d'Autriche. Il intègre une compagnie de Gardes de la Marine en 1745, à l'âge de seize ans. L'accès à La Royale est alors réservée aux enfants de la noblesse. Sa carrière suit alors une progression régulière. Il est promu au grade d'enseigne de vaisseau en 1751.
« Le Conquérant commandé par M. de La Grandière était chef de ligne. Ce vaisseau combattit de la manière la plus brillante et la plus valeureuse. Il eut à faire en même temps avec deux vaisseaux de sa force et se battit contre tous les deux à la fois, de si près que nous les avons crus accrochés. Ce terrible combat dura vingt minutes. Le Conquérant fut très maltraité : il perdit une grande partie de son équipage et le duc de Laval qui était sur ce vaisseau avec sa compagnie de grenadiers en eut les trois quarts tués ou blessés. M. de La Grandière était d'une piété exemplaire et communiait plusieurs fois par semaine. Des deux vaisseaux qu'il combattait, l'un quitta tout à fait la ligne et ne prit plus part au combat, l'autre la quitta pendant quelque temps pour se réparer. Le Conquérant soutint le combat jusqu'à la fin, mais il était horriblement maltraité[1]… »
↑État Nominatif Des Pensions, Traitemens Conservés, Dons, Gratifications : Qui se payent sur d'autres Caisses que celle du Trésor Royal, volume 1, 1790, p. 109, [lire en ligne]
Voir aussi
Bibliographie
Prosper Levot, Biographie bretonne : recueil de notices sur tous les Bretons qui se sont fait un nom soit par leurs vertus ou leurs crimes, soit dans les arts, dans les sciences, dans les lettres, dans la magistrature, dans la politique, dans la guerre, etc., depuis le commencement de l'ère chrétienne jusqu'à nos jours, vol. 2, Vannes, Cauderan, (lire en ligne), p. 111