Chapelle de l'Ascension (Jérusalem)
La chapelle de l'Ascension à Jérusalem, autrefois appelée Imbomon[1] - venant de l’araméen bâmâ (« hauteur »)[2] - commémore le souvenir de la montée au ciel du Christ quarante jours après sa Résurrection[3]. C'est un édicule qui faisait partie d'un complexe plus vaste comprenant une église et un monastère chrétiens à l'époque des croisades et qui aujourd'hui est intégré à la « Mosquée de l'ascension », construite au sommet du mont des Oliviers en mémoire de l'ascension de Jésus-Îsâ.
Elle se trouve au sommet du mont des Oliviers, à 818 m au-dessus du niveau de la mer[4]. Selon la Tradition, elle contient la dernière empreinte du pied de Jésus sur terre avant son ascension vers les cieux[5]. Elle fait partie des Lieux de station de la liturgie de Jérusalem.
Bien que toujours sous l'autorité du Waqf de Jérusalem, cette mosquée est actuellement ouverte aux visiteurs de toutes les confessions, pour une somme modique. C'est la seule mosquée au monde où a lieu chaque année, la pratique de l'Eucharistie à l'occasion de la fête de l'Ascension.
Historique
La première église de l'Ascension est édifiée entre 388 et 392 par une aristocrate[6] chrétienne romaine, Pomenia ou Poemenia[7], probablement sous les auspices d'Hélène (mère de Constantin). Elle aurait été une parente de Théodose Ier[8].
Au VIIe siècle, Adomnan d'Iona relate qu'Arculfe la décrit en forme de rotonde[9] à ciel ouvert[10], avec trois portiques cintrés, couverts en dessus, et un autel couvert d'un toit côté Est[11]. Il fut impossible de paver le sol d'où le Christ s'était élevé, endroit qui resta entouré d'une paroi d'airain, ni de couvrir l'édifice d'un toit[12]. Il semble que cette architecture inspire par la suite nombre de constructions orientales[13].
En 614, les Perses Sassanides sous la conduite de Khosro II prennent Jérusalem aux Byzantins[14]. Comme la plupart des églises de Jérusalem (Basilique du Pater Noster etc.), celle-ci est détruite, mais le Patriarche Modeste de Jérusalem participe à sa reconstruction[15].
Sur ses ruines, les Croisés élevèrent en 1152 un nouveau bâtiment octogonal, entouré d'un mur circulaire à l'intérieur duquel une ligne concentrique de colonnes supporte la coupole[16]. Jérusalem ayant été prise par Saladin en 1187, l'église est convertie en 1198 en la mosquée que l'on voit aujourd'hui[17], en y fermant la coupole et y adjoignant un minaret et un Mihrab[18].
Au-dessous du bâtiment est creusé un caveau où se trouve un sarcophage antique. Sur une paroi est gravée en Grec l'inscription: "Prends confiance, Dometila, personne n'est immortel"[19].
Il s'agit de la seule mosquée au monde qui autorise, chaque année, la pratique de l'Eucharistie à l'occasion de l'Ascension[20].
Références
- ↑ jeudi saint à Jérusalem au temps d'Egérie L'Imbomon aujourd'hui, mosquée où a lieu la Messe de l'Ascension
- ↑ Éléona, ou l’église du Pater Eléona n’est donc que l’église du mont des « Oliviers ». Non loin de celle-ci, Ethérie nous dit qu’une deuxième église existe appelée « Imbomon », déformation grecque de l’araméen bâmâ (« hauteur »), qui commémore le lieu de l’ascension du Seigneur.
- ↑ Église de l'Ascension Quand il eut dit cela, il fut élevé (de terre) sous leur regard, et un nuage le déroba à leurs yeux. (Actes des Apôtres 1, 9- 12)
- ↑ Mosquée de l’Ascension Le mont des Oliviers est consacré très tôt par les Chrétiens. C’est ici que Jésus assure l’éducation de ses disciples, et qu’a lieu son ascension vers le ciel. Au centre de la mosquée se trouve la pierre selon laquelle, selon la tradition chrétienne, le pied de Jésus se serait appuyé lors de son ascension.
- ↑ Le Dôme de l'Ascension L'église de la Sainte Ascension fut prise par Saladin en 1187 et convertie en la mosquée que l'on voit aujourd'hui. Elle contient la dernière empreinte traditionnelle du pied de Jésus sur terre avant son ascension vers les cieux
- ↑ D'après la Vie de Pierre l'Ibère d'une part, l'Histoire Lausiaque, ch. 43, d'autre part, v. le commentaire de P. Devos, P. Devos, « La “servante de Dieu” Pœmenia d’après Pallade, la tradition copte et Jean Rufus”, Analecta Bollandiana 1969, p. 197-199 (éd. Raabe, p. 30) et Analecta Bollandiana 1989, p. 266
- ↑ The Holy Land, Angelisanti Policarpo, 1965
- ↑ La "servante de Dieu" Poemenia d'après Pallade de Galatie, la tradition copte et Jean Rufus, Paul Devos, 1969, Analecta Bollandiana
- ↑ Questions de topographie palestinienne. Le Lieu de la rencontre d'Abraham et de Melchisédech., Père Barnabé, 1905
- ↑ Guide to the Holy Land, Eugene Hoade, 1971
- ↑ [1] On y construit une grande église en rotonde, avec trois portiques cintrés, couverts en dessus. L’intérieur de cette église n'a ni toit ni voûte et reste ouvert sous le ciel nu ; à l’orient, il y a un autel couvert d’un petit toit et huit fenêtres vitrées du côté Ouest
- ↑ Encyclopédie théologique, Jacques-Paul Migne, 1845 : … l'impératrice Hélène ayant fait bâtir la magnifique église de l'Ascension, au milieu de laquelle se voient les vestiges des pieds de notre Seigneur, lorsqu'on voulut paver cet endroit comme le reste, on ne le put jamais… On tient aussi que l'on ne put fermer la voûte qui répondait à cet endroit, et qu'on laissa libre tout cet espace par où Jésus-Christ monta au ciel. On peut remarquer que la description d'une coupole ouverte correspond à celle de la coupole du Panthéon à Rome
- ↑ Histoire religieuse et monumentale du diocèse d'Agen, Joseph Barrère, 1855 On sait que la mère du grand Constantin fonda sur la montagne des Oliviers, à Jérusalem, la grande église de l'Ascension, à l'endroit même où le Christ avait quitté ses disciples pour remonter au ciel. Le monument, de forme circulaire, était ouvert à son sommet et laissait voir la voûte céleste.. « Ce triomphe du Christ dans la voûte éthérée, ce temple circulaire qui encadrait le lieu même où la tradition plaçait ce triomphe, durent produire sur les imaginations orientales un effet si neuf, si saisissant, que dès lors tous les temples chrétiens de ces régions s'élevèrent sur des plans analogues… »
- ↑ Chronologie - De 601 à 700 Sous la conduite de Khosro II, les Perses Sassanides prennent Jérusalem aux Byzantins. Les Chrétiens sont massacrés ou exilés et les Juifs vivent soumis aux mêmes souverains que les communautés de Babylonie
- ↑ Muqarnas, Volume 25: Frontiers of Islamic Art and Architecture, Gülru Necipoğlu, Julia Bailey
- ↑ La Jérusalem médiévale, Marie Lebert, 2006
- ↑ Mosquée de l’Ascension Vers la fin du IVe siècle, une riche dame romaine fit édifier une église à l’endroit où plus tard les musulmans ont construit une mosquée après la conquête de la Palestine au VIIe siècle. À leur tour les croisés bâtirent une nouvelle église sur le plan de l’ancien édifice byzantin, mais la victoire de Saladin au XIIe siècle transforma l’ensemble en propriété de l’Islam
- ↑ Église de l'Ascension
- ↑ Encyclopédie théologique, Jacques-Paul Migne, 1859: Au-dessous de l'église même de l'Ascension est creusé un caveau, au fond duquel conduit un escalier assez roide et garni d'un palier, sur le milieu de sa longueur. Au milieu de ce caveau est un énorme sarcophage antique, formé d'une cuve et d'un couvercle en dos d'âne, le tout du plus grossier travail…Deux ou trois inscriptions koufiques sont également encastrées dans les murailles, mais l'obscurité et le peu de temps que j'avais à leur donner, m'ont empêché d'entreprendre de les déchiffrer.
- ↑ Jérusalem : la seule église transformée en mosquée où peut avoir lieu une eucharistie Comme chaque année, la fête de l'Ascension du Christ a pu être célébrée, jeudi 1er mai, dans la chapelle de l'Ascension sur le point culminant du mont des Oliviers à Jérusalem. Une église aujourd'hui transformée en mosquée.
Galerie
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Arrière de l'église
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Le rocher de l'empreinte
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Détail d'une frise
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Gravure de 1880
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