Les élections des représentants du Royaume de Prusse suit dès sa seconde législature le système des trois classes. Ce système est indirect et, comme son nom l'indique, les électeurs sont divisés en 3 classes selon leur importance. On commence par l'Urwahl, le vote de la population, qui pour chaque circonscription élit des « grands électeurs » eux-mêmes élisent un représentant. Des tentatives sont faites pour réformer ce système fortement favorable aux conservateurs, mais elles sont à chaque fois rejetées par l'Herrenhaus, la Chambre haute Prussienne. En 1918, la chambre vote une nouvelle fois pour une réforme, mais ce vote est rendu caduc par la fondation de la République[1].
L'électorat est constitué de tout homme Prussien, âgé d'au moins 24 ans, habitant dans un domaine Prussien depuis au moins 6 mois, n'ayant pas perdu l'usage de ses droits civiques et ne recevant pas d'aide publique à la pauvreté. Pour devenir représentant, il faut avoir au moins 30 ans révolus, se trouver depuis au moins 3 ans en Prusse et ne pas avoir perdu l'usage de ses droits civiques.
Mandatures
Les mandatures durent au départ 3 ans puis, sur le modèle du Reichstag, elles sont rallongées à 5 ans. La chambre est toutefois plusieurs fois dissoute par le roi. Au total entre 1849 et 1918 on dénombre 22 mandatures différentes :
Numéro de la Mandature
Date de l'élection par la population
Élection des représentants
Début de la Mandature
Fin de la Mandature
I
II
III
IV
V
VI
VII
VIII
IX
X
XI
XII
XIII
XIV
XV
XVI
XVII
XVIII
XIX
XX
XXI
XXII
Composition
Au départ, l'assemblée est constituée de 350 représentants, après l'annexion de l'Hohenzollern-Hechingen et de l'Hohenzollern-Sigmaringen de 352. La guerre austro-prussienne de 1866 et les gains territoriaux qui l'accompagnent font monter le nombre de députés à 432 aux élections de 1867. L'année 1876 voit l'acquisition du Duché de Saxe-Lauenbourg et la création d'un siège associé. En 1906, 10 nouveaux représentants sont créés, ce qui porte leur nombre à 443 aux élections de 1908.
Les membres de l'assemblée sont rémunérés à l'inverse des membres du Reichstag jusqu'en 1906. Cela incite de nombreux membres du Reichstag au cumul des mandats, en 1903 cela concerne 110 hommes politiques, soit presque un membre sur deux de la chambre, où siègent au total 236 membres. La réforme de 1906 fait chuter ce chiffre et en 1913 seuls 45 hommes politiques font le cumul[2].
Le cabinet ministériel de la révolution de , constitué de membre du SPD et de l'USPD, décide le de dissoudre la Chambre des représentants de Prusse. Seul l'ancien vice-président Felix Porsch(de) réagit le .
(de) Bernhard Mann et Martin Doerry, Biographisches Handbuch für das Preußische Abgeordnetenhaus : 1867–1918, Dusseldorf, Droste, , 651 p. (ISBN3-7700-5146-7)
(de) Thomas Kühne, Handbuch der Wahlen zum Preussischen Abgeordnetenhaus 1867 - 1918, Dusseldorf,
(de) Thomas Kühne, Dreiklassenwahlrecht und Wahlkultur in Preussen 1867–1914, Landtagswahlen zwischen korporativer Tradition und politischem Massenmarkt, Dusseldorf,
(de) Franz Lauter, Preußens Volksvertretung in der Zweiten Kammer und im Hause der Abgeordneten vom Februar 1849 bis Mai 1877. Alphabetisches Namensregister der Mitglieder, sowie Verzeichniß der Wahlkreise nach Provinzen und Regierungsbezirken., Berlin, Moeser,
Bernd Haunfelder: Biographisches Handbuch für das Preußische Abgeordnetenhaus 1849–1867 (= Handbücher zur Geschichte des Parlamentarismus und der politischen Parteien. Band 5). Droste, Düsseldorf 1994 (ISBN3-7700-5181-5).