Le château de La Grange-Bléneau est une ancienne maison forte, dont l'origine remonte en partie au XIVe siècle, remanié au XVIIIe siècle, situé sur la commune de Courpalay, dans le département de Seine-et-Marne.
Le château et sa chapelle font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques par arrêté du 15 avril 1942[2].
Situation
Le château de La Grange-Bléneau se dresse au nord du bourg.
Histoire
Siège d'une seigneurie, dépendant de la châtellenie de Melun, mentionné dès le XIIIe siècle, « Corpaloi », le château de La Grange-Bléneau a appartenu aux Courtenay, aux Aubusson-La Feuillade, aux Dupré de La Grange Blesneau, aux d'Aguesseau.
En 1363, Ancel de La Grange dans un aveu décrit sa résidence comme :
« Ancel de la Granche, chevalier seigneur dudit lieu et de la Grange du Breuil en brie, tieng et avoue tenir en fief... Premièrement ma maison fort de la Grange, chastel, pourpris et appartenances à tous les fossés et la bassecourt et le colombier, la ville close de fossés si comme tout se comporte laquelle maison et chastel est forteresse ancienne[3],[4],[5],[6]. »
Le droit de pêche y est réglementé et tout contrevenant s'expose à une amende : « Item la pescherie et seigneurie en la rivière d'Ierre, de la pont de rosay jusque assez prez du moulin de Courtemer et en rivière toute justice haute moyenne basse et de corriger et punir les pescher poessons prenables tant a gens nobles et aultres[7]... »
Des documents iconographiques joint à l'aveu de 1363, le décrit comme une enceinte de 35 × 24 mètres composé de cinq tours[6].
Les bâtiments date du XVIe siècle, il a été remanié au début du XVIIIe siècle.
Il comprend trois corps de logis que viennent flanquer cinq tours circulaires du XVe siècle, une entrée voûtée, accostée de deux tourelles, dans laquelle se logeait un pont-levis à flèches[8] enjambant les fossés[9], une chapelle[10].
Le château est demeuré en l'état depuis la mort de La Fayette, il renferme notamment la bibliothèque du général et des archives et souvenirs historiques relatifs à l'indépendance des États-Unis.
Divers objets personnels et souvenirs de Lafayette provenant du château par descendance de sa file aînée Anastasie de La Tour-Maubourg ont été vendus aux enchères à Paris les 7 et 8/07/2012 (lots 312 à 317 du catalogue de 335 numéros).
La Fondation a été reconnue d’utilité publique le [12]. Elle a pour objet la conservation du château (château de La Grange-Bléneau à Courpalay) ayant appartenu à La Fayette et la conservation des collections historiques se rapportant à sa mémoire[12]. La fondation détient aussi les archives privées de Pierre Laval.
Elle possède aussi le château de Châteldon qui appartint à la famille Laval ainsi que deux maisons médiévales du village : maison sergentale et ancienne pharmacie.
Le château avait été acheté en 1935 à Louis de Lasteyrie, descendant de La Fayette par René de Chambrun, son cousin. Les nouveaux propriétaires découvrirent dans un grenier des archives de La Fayette qui furent classées archives historiques en 2003.
Maurice Renand (1913-1968)[13] inspecteur des Finances, fils de Georges–Eugène Renand PDG de la Semeuse de Paris, premier gérant de La Samaritaine, président de la Fondation Cognacq-Jay, directeur des services administratifs de la Présidence du Conseil en 1942 et proche collaborateur de Pierre Laval (1943-1944). Son fils Georges a succédé à René de Chambrun à la tête de la fondation ;
↑La réserve de la Grange de Bléneau comprend une surface moyenne de 44 hectares. Yann Franzini, Les Maisons fortes ayant appartenu aux seigneurs laïques dans la châtellenie de Melun, 1999, p. 60, p. 102.
↑Proche de Pierre Laval, Maurice Renand (docteur en droit et ancien élève d’HEC) reçu en 1938 est nommé dès mai 1942 chargé de mission au Secrétariat général du Gouvernement (sous l’autorité de Guérard ancien IF 1920), puis il retrouve Douffiagues comme chef adjoint de cabinet de Cathala. En avril 1943 il dirige le contrôle administratif des services du chef du Gouvernement puis en septembre 1943 le Secrétariat général du Gouvernement. En décembre 1944 il est révoqué de ses fonctions sans pension. Il part sous les drapeaux de février à septembre 1945, sa révocation est annulée en Conseil d’État le 11 février 1949 et il est réintégré pour démissionner aussitôt et diriger l’affaire de famille, la Samaritaine.
Voir aussi
Bibliographie
Élisabeth Sirot, Noble et forte maison : L'habitat seigneurial dans les campagnes médiévales du milieu du XIIe siècle au début du XVIe siècle, Paris, Editions Picard, , 207 p. (ISBN978-2-7084-0770-1)