La fondation du village, auparavant nommé Keckstein, remonte à l'an 1379, lorsque la région faisait partie de l'État monastique des chevaliers Teutoniques. Vers la fin du XVIe siècle, le domaine était la possession de la maison de Waldbourg. Après la mort de Friedrich von Waldburg en 1625, le manoir a été nommé Friedrichstein.
Le , le « Grand Électeur » Frédéric-Guillaume de Brandebourg, duc de Prusse, donne son avis conforme sur l'achat du domaine par son lieutenant général Friedrich von Dönhoff (1639-1696). De 1666 à 1945, il était la possession de la famille von Dönhoff, dont la descendante Marion von Dönhoff (1909-2002), qui y naquit, a décrit l'histoire. Il devient fidéicommis en 1859, jusqu'en 1919, date de l'abolition des régimes seigneuriaux par la république de Weimar.
À la suite d'un incendie, le château a été reconstruit sous maîtrise de Jean de Collas, selon les plans de l'architecte baroque Jean de Bodt pour Otto Magnus von Dönhoff entre 1709 et 1714. Sa façade[1] de style classique faisait 90 m de long et était ornée d'un frontontétrastyleionique. Devant la rampe, s'étendait une pelouse et un lac. La façade arrière donnait sur un parc à l'anglaise avec une grande pelouse menant à la vallée du Pregel, entourée de bois et continuée par deux allées jusqu'à l'horizon. Le domaine réunissait plusieurs autres domaines, dont celui de Löwenhagen (2 000 hectares), acheté en 1713, et celui de Barthen.
Le vestibule intérieur était décoré de tableaux de chasse avec des chiens offerts par Frédéric le Grand et donnait sur une grande salle, décorée de stucs dont les fenêtres, sous le fronton, s'ouvraient sur le parc. L'intérieur était particulièrement remarquable, avec des stucs rococo[2] car le comte August von Dönhoff, ancien diplomate et membre de la chambre des seigneurs de Prusse, était passionné d'antiquités. Des petits salons étaient tapissés de teintures Art nouveau ou XVIIIe siècle dans le goût des chinoiseries. Une collection de tapisseries de la manufacture de Bruxelles datant de 1630 représentait la vie d'Alexandre le Grand.