Le château de Bouteville, dont il ne reste qu'une ruine imposante, a été le siège d'une puissante chatellenie et un des plus beaux châteaux de Charente. Il est situé dans la commune de Bouteville, proche de Châteauneuf-sur-Charente.
Historique
Construit à l'emplacement d'une villa gallo-romaine, le premier château-fort est édifié vers l'an 1000 et signalé en 1028. Il appartient au début du XIe siècle à Geoffroy Taillefer, le fils du comte d'Angoulême Guillaume IV, à la suite de son mariage avec Pétronille, fille du seigneur d'Archiac, qui le lui apporte en dot. Ils poursuivent la construction de l'église et fondent le prieuré.
Après les Taillefer, le château entre ensuite dans la maison de Lusignan.
Lors des guerres de Religion, le château fut l'objet de luttes entre catholiques et protestants. En juillet 1577, comme l'assassin de l'amiral de Coligny, Charles Danowitz dit Besme, revenait d'Espagne, il fut arrêté et tué, près de Jarnac, par une partie de la garnison de Bouteville, où il avait séjourné en état d'arrestation.
En 1593, le domaine devient possession de Bernard de Béon du Massès, gouverneur pour le roi en Saintonge et en Angoumois, qui reconstruit le château jusqu'à sa mort arrivée en 1608. Sa veuve, Louise de Luxembourg, fait poursuivre les travaux qui dureront jusqu'en 1624 ; mais un état dressé à cette date indique que seul le gros œuvre est achevé, pas la décoration.
Le domaine resta dans la maison de Béon jusqu'en 1726, où il fut engagé à Henri de Bruzac-Hautefort, major des gardes du corps. Il y habite jusqu'en 1736, faisant procéder à des transformations importantes. Il meurt en 1751.
Il est en très mauvais état quand, en 1788, il entre dans l'apanage du comte d'Artois, qui commence sa rénovation. À la Révolution, les travaux sont achevés, mais le château est séquestré à la suite de l'émigration du comte d'Artois. Il est alors vendu à Antoine Marcombe, marchand de Bouteville, qui commence aussitôt les démolitions. Ainsi la cheminée monumentale est remontée au château de Bourg-Charente.
En 1929-1930, Richard de Segonzac, effectue à son tour quelques travaux, notamment la charpente de la grande salle, la démolition des restes de l'aile sud, l'aménagement de la terrasse de l'aile principale, la démolition du porche d'entrée de la cour...
À partir de 1935, le domaine est la propriété de la famille de Joyet. En 1984 le château est classé monument historique, puis en 1994 le château devient propriété de la commune[6].
Architecture
Il forme un imposant ensemble en ruines de bâtiments entourant une vaste cour.
L'entrée se fait par un pont et une poterne. Les bâtiments sont sur trois côtés, et un mur forme le quatrième. On trouve une tour et une tourelle à deux des angles.
Des décors sont encore présents, en particulier au-dessus des fenêtres restantes.
↑André Debord inJean Combes (dir.) et Michel Luc (dir.), La Charente de la Préhistoire à nos jours (ouvrage collectif), St-Jean-d'Y, Imprimerie Bordessoules, coll. « L'histoire par les documents », , 429 p. (ISBN2-903504-21-0, BNF34901024, présentation en ligne), p. 133-135
↑ a et bAssociation Promotion Patrimoine, Philippe Floris (dir.) et Pascal Talon (dir.), Châteaux, manoirs et logis : La Charente, Éditions Patrimoines & Médias, , 499 p. (ISBN978-2-910137-05-2 et 2-910137-05-8, présentation en ligne)