Les ruines du châtelet d'entrée sont actuellement remises en état et sont le seul élément architectural encore visible à ce jour.
L'histoire du château
Pierre gravée provenant du site et portant la devise des Hennin-Liétard : "Gy Seray Boussu"
Vestige d'une dépendance du château le long de la gare de Boussu
Époque gallo-romaine
Le site sur lequel a été érigé le château de Boussu a été occupé dès l'époque gallo-romaine.
Moyen Âge
Dès le Xe siècle, une importante forteresse médiévale y est bâtie.
Possession de la famille de Fontaine, le château devient la propriété des Hénin-Liétard à la suite d'un mariage. Le premier fait connu de son histoire militaire se situe au XVe siècle. En 1402, le seigneur de Chaudmont, ennemi juré du seigneur de Boussu, assiège son château. Après quelques jours de résistance, celui-ci est pris par les assaillants, livré au pillage et ravagé, partiellement, par un incendie[1].
En 1545, aux alentours du , l’empereur Charles-Quint séjourne dans le comté de Hainaut. Il en profite pour rendre visite à son ami Jean de Hennin-Liétard et admirer sa somptueuse demeure encore en construction. Il lui offre un Hercule d’argent de douze pieds de haut dont lui a fait présent François Ier. Charles-Quint, pour cette occasion, est accompagné de grands seigneurs de sa cour. Le banquet offert en son honneur fut, paraît-il, des plus fastueux. L’empereur se plaît à Boussu et décide, dès lors, d’y passer la nuit. Il ne se rend que le lendemain à l’abbaye de Saint-Ghislain, déléguant au festin du soir quelques courtisans dont le prince de Condé. De nombreux architectes viennent à Boussu afin de s’inspirer des lieux pour d'autres châteaux, notamment le Palais de Binche.
En 1554, Charles-Quint passe à nouveau au château de Boussu car la guerre vient de reprendre avec la France et il part visiter toutes les places fortes situées à proximité des frontières. L’accueil est, une nouvelle fois, très fastueux et donne naissance à la légende suivant laquelle le seigneur de Boussu aurait mis le feu à son château, sous les yeux de Charles-Quint, précisant qu’après la visite d’un hôte aussi illustre, personne n’était plus digne d’y pénétrer. Charles Quint visitera ce palais en 1545 et 1554, Philippe II en 1549 et 1558, Louis XIV fêtera son anniversaire en 1655 et Guillaume III en 1676.
Il est progressivement détruit par les nombreuses guerres qui émaillent les XVIe et XVIIe siècles
Il est démoli en 1810, complètement en ruine, à l'exception du châtelet d'entrée restauré par le comte de Caraman.
Lors de la restauration du château en 1810, le général comte Maurice de Caraman fait placer, sur la façade, une pierre portant l’inscription : « Brûlé en 1554 » afin de perpétuer la tradition locale[2]. Il y décède le .
Devenu propriété communale en 1989, il est donné en gestion à l'A.S.B.L. « Gy Seray Boussu » qui y entreprend un long travail de mise en valeur.
Le XXIe siècle
En , et après quinze ans d'attente, l’historien Marcel Capouillez lance la première phase de la campagne de restauration prévue pour une durée d’un an[3].
La perspective de Mons 2015 (capitale européenne de la Culture en 2015) a donné un coup d’accélérateur au projet de remise en état du châtelet de Boussu.
Depuis 2010, le centre d’interprétation du domaine des Seigneurs de Boussu utilise les parties restaurées du châtelet d’entrée datant du XVIe siècle.
Ces parties comprennent le porche de l’édifice, la tour Est ainsi que les caves[4].
Le château est devenu un musée retraçant sa propre vie. L’A.S.B.L « Gy Seray Boussu » envisage la création d’une bibliothèque au sein du monument[4]. Les visiteurs peuvent y découvrir l’histoire des familles qui ont occupé le château : les Hennin-Liétard et les Caraman[5] et l’évolution de l’édifice allant de l’imposante forteresse médiévale au palais Renaissance bâti dès 1539 par l’architecte montois Jacques Du Broeucq et enfin transformé en « Villa Caraman » au XIXe siècle aménagée sur les structures du châtelet du XVIe siècle. Le château était considéré à l'époque comme « la plus belle demeure que l'on puisse voir en tous les Pays-Bas, une demeure digne d'un roi, ... » selon Pierre Du Mont L'Ancien vers 1600[4].
Sont également exposées une multitude de vestiges (Monnaies, clefs, poteries, boulets de canons, balles de mousquets, jouets...) qui sont le fruit des nombreuses campagnes de fouilles archéologiques menées sur le site du château de Boussu depuis 1991. Ces vestiges ont permis de multiples découvertes servant aujourd’hui de références scientifiques (typologie, datation, …)[6].
Un musée lapidaire dans les caves du château abrite de nombreuses pierres sculptées mises au jour lors des fouilles ainsi que lors du déblaiement des ruines menées sur le site du château de Boussu depuis 1991[6].
Situé à 300 mètres du château de Boussu, la chapelle jouxte le chœur de l’église Saint-Géry de Boussu. Cette chapelle de style gothiquehennuyer possède en son centre une crypte voutée sur deux niveaux. Dans cette crypte, reposent les différents seigneurs de Boussu des familles de Hennin-Liétard et de Caraman.
Cet édifice classé figure sur la liste du Patrimoine Exceptionnel de la Région Wallonne.
Depuis quelques années, cette chapelle sert en partie de musée de l’art sacré[5].
Le parc du château
Parc du château
Parc du château
Parc du château
Parc du château
Le parc du château de Boussu de douze hectares reprend le plan du parc romantique à l'Anglaise réalisé sous Maurice de Caraman (1769 - 1835), dernier comte de Boussu.
Ce parc restauré grâce à des fonds de la commune de Boussu et du Fonds du Gaz Naturel de la Fondation Roi Baudouin est accessible, gratuitement, sept jours sur sept, du 1er mars au .
On peut y découvrir des arbres majestueux plus que centenaires (hêtre pourpre, marronnier, chêne, tilleul, platane à feuilles d'érable, ...), une intéressante zone humide, un pavillon d'observation avec terrasse et un parcours nature permettant la découverte de la faune et de la flore de la vallée de la Haine.
En 1842 une partie du domaine, dont la conciergerie, sera exproprié pour la construction du chemin de fer Mons - Saint-Ghislain - Quiévrain. Le châtelain exigera qu'une nouvelle conciergerie soit construite aux frais de l'Etat.
Jusque 1991 le domaine disposait à cet endroit d'un passage à niveau privé, sécurisé par un double portail. La conciergerie et le portail existent toujours et sont bien visibles du côté de la voie[8].
↑Randonnées ferroviaires en Borinage - Lignes 97, 98, 98B et 102, Mons (Belgique), Editions P.F.T., , 263 p., p. 114
Sources
Capouillez M., 1979. « Le château de Boussu à travers les siècles », Hornu
Capouillez M., 1985. Historique et description des châteaux de Boussu, Binche et Mariemont in : « Jacques Du Broeucq, sculpteur et architecte de la Renaissance », Europalia 85 España, Mons, p. 177-190
Capouillez M., 1989. Un ensemble seigneurial : Boussu in « Des pierres pour le dire. Autour du Grand-Hornu », Bruxelles
Capouillez M., 1991. « Histoire et généalogie des Seigneurs de Boussu de la famille de Hennin-Liétard (1202-1835) », Boussu
Capouillez M., 1995. « Le château de Boussu, Alleur-Liège » (Carnets du Patrimoine, 7), 32 p
De Jonge K. (dir.) & Capouillez M. (coord.), 1998. « Le château de Boussu » (Études et Documents, Monuments et Sites, 8), 207 p
Capouillez (M.),"Le château de Boussu", ESPACE NORD, 2007.