La centrale Émile-Huchet en 1982
Caractéristiques Type d'installation
Thermique
Énergie utilisée Puissance installée
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La centrale Émile-Huchet est une centrale thermique , mise en service en 1948 , alimentée par du charbon et du gaz naturel et exploitée par GazelEnergie , filiale française d'EPH , pour la dernière tranche au charbon et par TotalEnergies pour les cycles combinés au gaz naturel.
Elle a également été exploitée par la multinationale allemande Uniper et la SNET (Société nationale d’électricité et de thermique). Elle est située sur les territoires des communes de Saint-Avold et Carling dans le département de la Moselle . Elle est nommée d'après Émile Huchet (1892-1940), ancien directeur général des houillères Sarre et Moselle[ 1] .
La centrale électrique Émile-Huchet est restée depuis les années 1960 l'une des plus grosses centrales thermiques de France. La puissance installée est de 1 460 MW électrique. Elle possède, en activité, une tranche de 600 MW au charbon et 2 tranches cycle combiné au gaz naturel de 430 MW chacune. En 2017, la production fut de 6,96 TWh , 2,14 TWh grâce au charbon et 4,82 TWh grâce au gaz naturel[ 2] .
La tranche charbon, comme les autres centrales au charbon de France , devait être fermée avant 2022 conformément au choix gouvernemental et à la loi PPE . Le 31 mars 2022 , celle-ci est mise en arrêt. Cependant, l'invasion de l'Ukraine par la Russie en 2022 et les risques de pénurie énergétique qui en découlent, poussent le gouvernement français à sa réouverture[ 3] , [ 4] le 28 novembre 2022 [ 5] puis à nouveau le 9 janvier 2024 [ 6] .
Historique
Concues par l'architecte Jean Fayeton , les premières tranches ont été construites en 1948[ 7] . La première est mise en service en octobre 1951[ 1] . La centrale prend le nom d'Émile-Huchet, en mémoire de l'ancien directeur général, entre 1924 et 1939, des houillères Sarre et Moselle et mort en 1940[ 1] . Une cité d'habitations pour mineurs, construite peu après au sud de la forêt de Saint-Avold (et où logeront également des employés de la centrale) porte également son nom[ 1] .
Les groupes 1 et 2 ont été arrêtés en 1983, à la suite du démarrage de la tranche 6. En février et en mars 1991, on dynamite les tours des réfrigérants des groupes 1 et 2 (85 mètres de haut et 57 mètres de diamètre)[ 8] .
En septembre 2004, le contrôle de la société passe entre les mains d'Endesa , premier producteur d'électricité en Espagne, qui s'assure ainsi un accès au marché français. En juin 2008, la SNET est vendue au groupe allemand E.ON . Deux tranches à cycle combiné (7 et 8) de 430 MW chacune sont mises en service en mars 2010. 75 M€ ont été investis pour diminuer la pollution par le soufre et les oxydes d'azote des fumées (DeSOx-DeNOx) de la tranche 6 au charbon.
En 2011, la centrale a produit 4 655 GWh . Elle fonctionne avec plus de 350 personnes jusqu'en 2012 où 42 suppressions de postes sont annoncées et cent autres au moins avant fin 2015. Les tranches de production 4 de 115 MW et 5 de 330 MW fonctionnant au charbon ferment en 2015. Avant cette date, avec la tranche 6 et les 2 cycles combinés gaz, la centrale avait une puissance de 1 873 MW .
En 2016, E.On France se scinde en deux, rassemblant ses activités de production dans une nouvelle société, Uniper France[ 9] (filiale française du groupe Uniper qui regroupe les activités de production thermique du groupe E.On ).
En décembre 2018, Uniper décide de vendre ses activités de production en France au groupe tchèque EPH , la vente devant être effective courant 2019. EPH a déjà conclu un accord avec Total pour lui revendre les tranches gaz[ 10] .
Le 31 juillet 2020, un rachat par Total à horizon fin septembre est annoncé[ 11] . La société gérant la centrale est désormais TotalEnergies - Centrale électrique Saint-Avold[ 12] .
En octobre 2020, GazelEnergie (la filiale française d'EPH ) conclut un accord avec Storengy dans le but de convertir une partie de l'activité dans la production d'hydrogène propre[ 13] .
Après la fin de production en mars 2022, la centrale est rouverte à la suite de la crise énergétique mondiale de 2021-2022 , et recommence à produire de l'électricité le 28 novembre 2022[ 5] . Le 26 septembre 2023 , Emmanuel Macron annonce que la centrale, ainsi que celle de Cordemais , les deux dernières centrales à charbon en France, seront convertie à la biomasse vers 2027[ 14] .
Le 11 février 2024, la plus haute tour de la centrale est dynamitée marquant un pas important vers la conversion à la biomasse de la centrale promise par Emmanuel Macron[ 15] .
Caractéristiques des groupes de la centrale[ 16]
Tranche 1
Tranche 2
Tranche 3
Tranche 4
Turbines[ 17]
Tranche 5
Tranche 6
Tranche 7
Tranche 8
Puissance (MW)
110
110
125
125
50 (total)
343[ note 1]
618
430
430
Exploitant
GazelEnergie
TotalEnergies
Combustible
Charbon
Charbon
Charbon Lit circulant fluidisé (1990)
gaz de cokerie 3 turbines à gaz
gaz de cokerie Gaz naturel (2009) Chaudière à vapeur[ 18]
Charbon
Gaz naturel Cycle combiné
Date de couplage
1952
1952
1958
1959
1972
1981
mars 2010
mars 2010
Date d'arrêt
1983
1983
2003
2015
2015
Notes et références
Notes
↑ D'autres sources précisent pour la Tranche 5 une mise en service en 1973, à une puissance de 293 MW [ 17] .
Références
↑ a b c et d "La cité Émile Huchet" sur le site de la Société d'histoire du pays naborien.
↑ RTE, « Registre national des installations de production d'électricité et de stockage (au 31 décembre 2017) », sur data.gouv.fr (consulté le 1er juillet 2019 ) .
↑ https://www.connaissancedesenergies.org/afp/la-centrale-charbon-de-saint-avold-un-dernier-jour-plein-demotions-et-dincertitudes-220331
↑ « INFO RTL - Électricité : le gouvernement se prépare au redémarrage de la centrale à charbon de Saint-Avold », sur www.rtl.fr (consulté le 27 juin 2022 )
↑ a et b « Électricité : pour passer l’hiver, le gouvernement rouvre la centrale à charbon de Saint-Avold, en Moselle », sur Sud Ouest , 28 novembre 2022 (consulté le 29 novembre 2022 ) .
↑ « La centrale à charbon française de Saint-Avold reprend du service », sur La Tribune , 2024-01-10cet07:06:00+0100 (consulté le 11 février 2024 )
↑ Entre Lauter et Merle no 14 de juillet 2001, ISSN 1148-9316
↑ archives des Houillères du Bassin de Lorraine
↑ « E.On », Agence France Electricite , 14 septembre 2017 (lire en ligne , consulté le 1er novembre 2018 )
↑ Denis Cosnard, « Le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky achète deux centrales électriques en France », sur lemonde.fr , 24 décembre 2018 (consulté le 24 décembre 2018 ) .
↑ « Total va acquérir les unités à gaz de Saint-Avold en septembre », sur Montel (consulté le 16 septembre 2021 )
↑ « TOTALENERGIES - CENTRALE ELECTRIQUE SAINT-AVOLD (880005756), tous les établissements de l'entreprise sur SOCIETE.COM », sur www.societe.com (consulté le 16 septembre 2021 )
↑ « La centrale au charbon de Saint-Avold sera reconvertie (en partie) dans l’hydrogène vert - L'Usine Energie », L'Usine Nouvelle , 20 octobre 2020 (lire en ligne , consulté le 21 octobre 2020 )
↑ Bastien Munch, « La centrale à charbon de Saint-Avold va être "convertie à la biomasse", annonce Emmanuel Macron », France Bleu , 25 septembre 2023 (lire en ligne )
↑ « Une tour de la centrale électrique de Saint-Avold, en Moselle, dynamitée », sur Le Figaro , 11 février 2024 (consulté le 11 février 2024 )
↑ « Historique », SNET
↑ a et b Claude Seyer , « Les Houillères du Bassin de Lorraine : leur évolution récente », Revue Géographique de l'Est , vol. 21, no 1, 1981 , p. 21-36 (lire en ligne )
↑ [PDF] « Historique », E.ON
Annexes
Articles connexes