Né dans le quartier populaire de la Arganzuela, son père est mort avant sa naissance. Ses grands parents se sont chargés de l’élever[1].
Apprenti savetier à treize ans, il prend la cape et l’épée à l’âge de quinze ans pour se produire de village en village dans des capeas ou corridas amateur[2]. À l’âge de vingt trois ans, il est remarqué par le duc de Veragua qui l’a vu affronter les taureaux de sa ganadería à Aranjuez et qui le recommande au célèbre banderillero Capita, lequel prend en main la formation de Cayetano.
Les historiens s’accordent à dire qu’il était magnifique, impressionnant devant les reaux de caste noble, mais beaucoup moins élégant devant les taureaux compliqués malgré son courage et sa force[4]. Il fut pendant dix huit ans le grand torero de Madrid, élégant, plein d’aisance[2] ; très efficace à la muleta alternant volapié et recibir, posant les banderilles avec grâce[5]. Toutefois, un chroniqueur de l’époque déclarait : « Cayetano est très fin torero, mais il ne s’accroche pas[5],[4]. »
Il a surtout fasciné par son jeu de cape, et il a affronté huit taureaux à Jerez de la Frontera[5]. En France, il fit grand effet à Bayonne le . La presse locale rapportait : « Jeune homme beau, bien fait de manières distinguées et profondément versé dans la tauromachie[4]. »
Le grand Cayetano a eu une longévité professionnelle exceptionnelle[5]. Longtemps après s’être retiré du ruedo, il donnait encore des conseils aux gamins qui s’exerçaient dans les capeas. Il avait aussi de grandes faiblesses que le public lui pardonnait à cause de son élégance inimitable. Napoléon III et l’impératrice Eugénie de Montijo l’appréciaient particulièrement. Il avait également conquis Séville et Madrid[4].
Bibliographie
Paul Casanova et Pierre Dupuy, Toreros pour l'histoire, Besançon, La Manufacture, (ISBN2-7377-0269-0)
Robert Bérard (dir.), Histoire et dictionnaire de la Tauromachie, Paris, Bouquins Laffont, , 1056 p. (ISBN2-221-09246-5)
Auguste Lafront et Paco Tolosa, Encyclopédie de la corrida, Paris, Prisma,