Catherine Paysan est la fille unique d'Auguste Roulette, gendarme qui a fait par la suite office de secrétaire de mairie [4], et de Marthe Roulette, institutrice de l'unique classe de l'école primaire d'Aulaines[4].
Après une enfance heureuse et l'obtention du certificat d'études, Annie Roulette va partir en internat au Mans[5]. De 1938 à 1944, elle y fera ses études secondaires avec succès, remportant souvent les prix d'excellence. Dans son œuvre autobiographique Le Passage du SS, elle raconte la douloureuse séparation d'avec sa famille, ses difficultés à se faire à la vie en internat. À dix-huit ans, elle écrira son premier recueil de poèmes, Tous deux. À la surprise générale, tous les exemplaires qu'elle autofinance avec l'argent que son père lui a avancé se vendent comme des petits pains. Ensuite suit un départ pour Paris avec le début de ses études pour devenir enseignante. À la suite d'une rencontre avec un prisonnier de guerre allemand dans la forêt de Bonnétable, et d'un coup de foudre réciproque, Annie Roulette va partir pour l'Allemagne et sera de 1946 à 1948, professeur de français dans la zone occupée par les Forces françaises en Allemagne, à Spire. Mais son amoureux, qui devait la rejoindre, se désengage. Cette période est décrite dans L'Amour là-bas en Allemagne, roman autobiographique paru en 2006[6].
L'enseignante
Une pleurésie stoppe ses études et en 1948 Annie Roulette revient en France pour entrer dans l'enseignement primaire avant de devenir professeur de français dans un collège de banlieue à La Courneuve[7].
L'écrivain
Son premier roman, Nous autres les Sanchez, paraît en 1961. Bien que l'histoire soit complètement décalée pour l'époque[8], le livre remporte tout de suite un grand succès et l'auteur reçoit en 1962 le grand prix du Roman de la Société des gens de lettres[9].
À partir de 1974, Catherine Paysan se consacre exclusivement à la littérature[11].
La Chanson
Dans les années 1960, Catherine Paysan enregistre deux albums (Chansons pour moi toute seule volumes 1 et 2) et écrit de nombreuses chansons sous la houlette de son producteur qui n'est autre que le chanteur, auteur et compositeur Mouloudji[12]. Ses chansons sont également interprétées par Francesca Solleville, l'acteur Jean-Claude Drouot puis plus tard par Grégory Grisha Mouloudji.
Pseudonyme
Dans son roman autobiographique Le Passage du SS, Catherine Paysan explique le choix de son pseudonyme : elle voulait s'affirmer contre certains professeurs de l'Internat du Mans qui lui reprochaient ses origines paysannes. Interrogée à ce sujet, l'auteur donne une double raison : d'une part, sa volonté de rappeler effectivement que les Français sont à quatre-vingts pour cent issus de souche paysanne, et, d'autre part, sans renier la religion catholique mais en soulignant au contraire qu'il n'y a pas pour elle de contradiction, celle de marquer son attachement à un certain paganisme ou culte de la nature, par une croyance selon laquelle Dieu se dissimule dans les objets ou les animaux.
2009 : Liebe unerwünscht - ein Kriegsgefangener in Frankreich (L'Amour là-bas en Allemagne), film documentaire sur la vie de l'auteur entre 1946 et 1948[14]