Catherine Bégin est issue de l’union d’un père québécois, Lucien Bégin (1895-1964) ingénieur du son, et d’une mère belge, Marie-Louise Vanhavre ou Van Havre (1906-1967), comptable formée en Angleterre, qui se sont épousés en 1935. La guerre est déclarée alors que les parents sont à Paris. Ils fuient à Périgueux, puis s'embarquent pour Lisbonne, pour ensuite arriver à Montréal en août 1941[5].
Elle est la troisième enfant d’une famille de sept. L'aînée, Monique Bégin, sera ministre dans le cabinet canadien de Pierre-Elliott Trudeau. Sa sœur cadette, Marie Bégin, est comédienne elle aussi.
Elle a tenu plus d’une centaine de rôles à la scène où elle campe des personnages forts auxquels elle prête sa voix reconnaissable entre toutes. Souvent amenée à fréquenter le répertoire classique (Euripide, Corneille, Racine, Molière, Musset, Marivaux, Beaumarchais, Tchekhov) ou contemporain (Cocteau, Arrabal, Bernhardt), elle est aussi présente dans des créations québécoises (Marcel Dubé, Réjean Ducharme, Jovette Marchessault, Michel Garneau, Evelyne de la Chenelière). On retiendra ses interprétations de Madame Rosa (La vie devant soi), Hécube (Les Troyennes), La Mé (Jouliks) qui lui a valu un Masque de la meilleure interprétation féminine dans un rôle de soutien, Mme Chasen (Harold et Maude), Madame Blavatsky (Madame Blavatsky, spirite), Madame de Volanges (Les Liaisons dangereuses), Andromaque (Andromaque) et son dernier rôle à la scène, la reine Marie-Éléonore dans Christine, la reine-garçon de Michel Marc Bouchard.
Au grand écran, elle joue sous la direction de, notamment, Jean-Claude Lord (Délivrez-nous du mal, Panique), Denys Arcand (Stardom), Bernard Émond (Contre toute espérance), Ghyslaine Côté (Le Secret de ma mère) et Denis Côté (Elle veut le chaos). Elle incarne le troublant personnage de Mademoiselle dans le film de genre Martyrs de Pascal Laugier. L’une de ses dernières prestations au cinéma la donne à voir dans le rôle de la flamboyante Mamy Rose, sous la direction de Xavier Dolan dans Laurence Anyways.
Selon Christian Saint-Pierre, le jeu de Catherine Bégin « tout en poigne, la guide souvent vers des rôles d'autorité. Si elle est très agile dans ce registre, elle arrive aussi à émouvoir avec superbe [6]».
Enseignante à l’option théâtre du Collège Lionel-Groulx, elle a contribué à former des cohortes de jeunes comédiens[7],[3].
Impliquée dans la cause d’une meilleure reconnaissance de l’importance des arts et de l’amélioration de la condition des artistes et créateurs du Québec, Catherine Bégin a agi comme porte-parole de la Coalition du monde des arts et des affaires culturelles (1986-1990). Elle a notamment participé aux travaux des conseils d’administration de l’Union des artistes (1976-1980) et de l’Association des directeurs de théâtre (1980-1984). Elle a présidé le Conseil québécois du théâtre (1986-1990) et l'Académie québécoise du théâtre (1999-2003).