Castrovalva est le cent-seizième épisode de la première série de la série téléviséebritannique de science-fictionDoctor Who. Originellement diffusé sur la BBC en quatre parties du 4 au 12 janvier 1982, cet épisode marque la première aventure ayant Peter Davison dans le rôle du Docteur.
Synopsis
Alors que le Docteur est encore malade de sa régénération, le Maître enlève Adric et renvoie le TARDIS à l'ère du Big Bang. Nyssa et Tegan amènent le Docteur à Castrovalva, un lieu de sérénité où il pourrait récupérer.
Après sa régénération à la fin de Logopolis, le docteur est encore faible, et ses compagnons, Adric, Nyssa et Tegan le conduisent à son TARDIS. Le Docteur, en délire, demande à être placé dans la "Chambre Zéro", dont la technologie, créée par les Seigneurs du Temps, doit lui permettre de récupérer en le protégeant de toute complexité.
En attendant que le Docteur guérisse, Tegan et Nyssa découvrent un terminal sur le TARDIS qui décrit comment utiliser la machine. Elles tentent de piloter le TARDIS. Il s'avère que le vaisseau est préprogrammé pour se rendre à la source du temps, le Big Bang : c'est un piège tendu par le Maître. Nyssa et Tegan se rendent compte qu'Adric a disparu. Elles décident de ne pas en parler au Docteur, compte tenu de son état, mais doivent aller le chercher pour qu'il puisse empêcher l'annihilation du TARDIS dans le Big Bang. La solution trouvée par le Docteur est de larguer un quart (aléatoire) de la masse du TARDIS pour les propulser en dehors du chemin temporel imposé par le Maître. Rapidement, le docteur se rend compte que la Chambre Zéro faisait partie de la masse larguée. Il construit, avec Nyssa, une chambre zéro temporaire en forme de cercueil à partir des portes de la Chambre Zéro. Pendant ce temps, Tegan découvre sur le terminal du TARDIS des informations sur un endroit idéal pour permettre au Docteur de récupérer : Castrovalva, un monde sans complexité. Elle dirige le vaisseau vers cet endroit.
Arrivées sur la planète Castrovalva, Nyssa et Tegan portent le "cercueil" où se trouve le docteur mais sont séparées de lui. Le docteur, d'un côté, et Tegan et Nyssa de l'autre, arrivent dans Castrovalva, un château perché sur une colline rocheuse. Rapidement, le docteur comprend que Castrovalva est curieusement structuré : il n'est pas possible de sortir, les maisons se trouvent à plusieurs endroits en même temps. Le Docteur comprend qu'ils sont piégés dans une occlusion récursive. Le chef de Castrovalva, Le Préfet, se révèle être le Maître. Il utilise Adric, pris dans une structure en forme de bandes et l'a contraint à faire usage de son génie mathématique avec les calculs des Logopolitains pour créer Castrovalva mais aussi pour modifier le TARDIS et créer le terminal qui a donné de fausses informations à Nyssa et Tegan. Shardovan, qui, le premier à Castrovalva, a pris conscience de l'étrangeté du monde, libère Adric. Castrovalva commence alors à se désagréger. Le Maître s'enfuit vers son TARDIS. Le Docteur et ses compagnons fuient la ville. Le maître semble être pris au piège et ne peut pas s'échapper de la ville, qui s'effondre sur elle-même.
Continuité
L'épisode forme une trilogie commencée avec The Keeper of Traken puis Logopolis. Celui-ci commence d'ailleurs avec la séquence de régénération du 4e Docteur, reprise avant le générique.
Il est suggéré que ce sont les calculs des logopolitains (vus dans l'épisode précédent) qui ont permis au Maître de créer Castrovalva.
On voit le Docteur en train de défaire l'écharpe qu'il portait en tant que 4e Docteur.
Alors qu'il est désorienté, le Docteur adopte le même comportement et la même gestuelle que le 1er Docteur, il confond Adric avec le Brigadier ou Jamie et appelle Tegan sous les noms de "Vicki" ou "Jo". Il fait une remarque à propos des Guerriers de Glace, des Ogrons et des Daleks, demande l'aide de K-9 ainsi que de Romana.
Le Docteur demande à Tegan et Nyssa de ne pas renverser la polarité des neutrons, une phrase récurrente associée souvent au 3e Docteur.
On voit le Docteur faire de la flûte à bec, un instrument du 2e Docteur et il utilise l'une de ses phrases récurrentes : "lorsque je dirai "cours", tu cours."
C'est en disant à une petite fille qu'elle devrait recevoir une médaille pour son excellence mathématique, que le Docteur se souvient d'Adric. En effet, dans Full Circle, celui-ci recevait cette distinction.
Le Docteur mange un céleri en disant qu'il s'agit d'un signe de civilisation. Il finit par en arborer un sur son veston.
Références Culturelles
Castrovalva est le nom d'une lithographie du peintre hollandaisM. C. Escher. Comme beaucoup de ses peintures, elle montre le design d'une ville impossible à construire et basé sur le principe mathématique de la récursion, un des thèmes de l'épisode. Ainsi, la ville de Castrovalva est une récursion, ainsi que la remarque de Tegan au sujet du fichier d'index qui ne serait trouvable que par le fichier d'index.
À l'origine, l'épisode d'introduction du 5e Docteur devait être une histoire du duo John Flanagan et Andrew McCulloch, déjà responsable de l'épisode Meglos. Le script-editor (responsable des scénarios) de la saison 18, Christopher H. Bidmead souhaitait une trilogie d'épisodes autour du retour du changement d'identité du Docteur avec le retour du Maître. Si l'épisode précédent, Logopolis racontait la mort du Docteur, celui-ci devait raconter sa résurrection. Intitulé temporairement “Project ‘4G’”, il fut commissionné le 15 août 1980 et son travail commence dès le 7 octobre 1980.
Alors qu'au cours de l'année 1981, Bidmead se voit remplacer en sa qualité de script-editor par Antony Root, puis Eric Saward, il devient évident le 19 février que l'épisode de Flanagan et McCulloch, nommé “Project Zeta-Sigma”, est trop compliqué pour être tourné en l'état. Après avoir repoussé le tournage de l'épisode après celui de Four to Doomsday, l'épisode est abandonné. Par chance, l'équipe de production a du temps devant elle, Peter Davison étant occupé sur la sitcom Sink or Swim", la diffusion de la saison 19 est repoussée à janvier 1982, la BBC voulant éviter à l'acteur d'apparaître dans deux séries au même moment. Le tournage de cette saison devant recommencer à l'automne, le producteur John Nathan-Turner décide de repousser le tournage de l'épisode après ceux de The Visitation et de Kinda et décide de réengager Bidmead en tant qu'auteur freelance.
L'idée directrice de l'épisode est d'avoir le Docteur, souffrant de maladie à la suite de sa régénération, avec le Maître pour ennemi. Il fallait que le 5e Docteur apparaisse plus vulnérable que ses prédécesseurs et Bidmead souhaitait continuer l'exploration du TARDIS entamée dans Logopolis. Il s'inspire des illusions d'optique se trouvant dans le bureau du chef du département fiction de la BBC, Graeme McDonald, et des peintures de M. C. Escher ainsi que du phénomène mathématique de récursion (une formule qui se cite elle-même pour fonctionner) afin d'introduire l'idée d'une ville dont on ne peut sortir. L'épisode est commissionné le 9 mars 1981 sous le titre de “The Visitor” ("Le visiteur") et trouve son titre de « Castrovalva » le 8 avril. L'épisode devait aussi inclure l'idée que Nyssa se changeait afin que son costume soit raccord avec le début de Four to Doomsday et de faire référence à la branche de céleri se trouvant sur le futur costume du Docteur.
Casting
Afin de garder son identité secrète, le rôle du préfet y est crédité dans la partie 3 sous le nom de Neil Toynay une anagramme de "Tony Ainley".
La petite fille qui compte est jouée par Souska John, la nièce de Caroline John, l'actrice ayant joué la compagne Liz Shaw dans les années 1970.
Pour la première fois, Peter Davison y est crédité sous le nom du Docteur et non sous celui de "Doctor Who" comme le voulait la tradition.
Le tournage débuta en extérieur, le 1er septembre 1981, à la station télégraphique de Crowborough dans le Sussex de l'Est afin de tourner les scènes en bas du projet Pharos. Les acteurs principaux tournant ensemble depuis 5 mois, Fiona Cumming leur demanda d'être moins familiers les uns envers les autres afin de rappeler qu'ils sont censés à peine se connaître à ce moment-là. Quelques erreurs de raccord avec la fin de Logopolis auront d'ailleurs lieu à cette occasion (les gardes chassant le Docteur et ses compagnons ne sont pas joués par les mêmes acteurs, les cheveux de Peter Davison ont changé ainsi que ses chaussures, etc.)
Le tournage se poursuivit les 2 et 3 septembre à Buckhurst Park à Withyham dans le Buckinghamshire pour les scènes à l'extérieur de Castrovalva. Peter Davison y saluera un homme qu'il avait pris pour le jardinier du parc, mais s'aperçut qu'il s'agissait du possesseur des terres, William Herbrand Sackville. Assez flatté que la série tourne sur ses lieux, il insista pour être photographié à côté du TARDIS et organisa une fête. Ayant abusé d'alcool, Matthew Waterhouse se retrouva malade le lendemain sur le tournage de la dernière scène de l'épisode. Celui-ci est d'ailleurs en train de vomir derrière les arbres lors des scènes entre le Docteur et Tegan.
La scène d'escalade des rochers fut filmée le 4 septembre à Harrison's Rocks près de Groombridge. Janet Fielding souffrant de vertige, Fiona Cumming la filmera de sorte qu'on ait l'impression qu'elle soit plus haut qu'elle n'était en réalité[1].
Le tournage en studio débuta par une première session les 15 et 16 septembre 1981 au studio 1 du Centre télévisuel de la BBC. Cette session se concentra sur les scènes à l'intérieur du TARDIS et les tournages de maquettes. La seconde session eu lieu du 29 septembre au 1er octobre au studio 6 et concernait les scènes se déroulant à Castrovalva.
Post production
Le nouveau générique de Doctor Who, créé pour la saison précédente par Sid Sutton fut légèrement modifié de sorte à avoir la tête de Peter Davison apparaissant à la place de celle de Tom Baker.
Diffusion et Réception
Épisode
Date de diffusion
Durée
Téléspectateurs en millions
Archives
Épisode 1
4 janvier 1982
24:14
9,1
Bandes couleurs PAL
Épisode 2
5 janvier 1982
24:13
8,6
Bandes couleurs PAL
Épisode 3
11 janvier 1982
23:35
10,2
Bandes couleurs PAL
Épisode 4
12 janvier 1982
24:12
10,4
Bandes couleurs PAL
Diffusé en quatre parties du 4 janvier au 12 janvier 1982, l'épisode fit un très bon score d'audience[2].
Pour la première fois, la série n'est pas diffusée à raison d'un épisode chaque samedi, mais de deux par semaine, les lundi et mardi soir, le chef de la BBC s'étant aperçu que les audiences de Doctor Who étaient en baisse à cause de sa concurrence avec la série Buck Rogers au XXVe siècle sur ITV. De plus, la BBC cherchait à voir si diffuser une série deux nuits par semaine était possible afin de tenter d'imposer son nouveau projet de Soap opéra (qui deviendra EastEnders.)
Critiques
En 1995 dans le livre « Doctor Who : The Discontinuity Guide », Paul Cornell, Martin Day, et Keith Topping estiment que l'épisode est "tout ce que l'on peut demander d'un épisode de régénération". Ils apprécient le côté "magique" de l'épisode[3]. Les auteurs de « Doctor Who : The Television Companion » (1998) pensent que le Docteur passe trop de temps en état de confusion dans le TARDIS et que le plan du Maître est bien trop compliqué sur la longueur. Toutefois, ils apprécient grandement l'épisode lors de leur arrivée à Castrovalva et saluent le Docteur incarné par Peter Davison [4].
En 2012, Patrick Mulkern de Radio Times juge l'épisode comme un début prometteur pour le nouveau Docteur et ses compagnons et estime que la réalisation de Fiona Cumming donne des couleurs au script. Il trouve toutefois que le plan du Maître est tiré par les cheveux[5]. En novembre 2011, Nash du site "That Guy with the Glasses" publie une critique vidéo de l'épisode expliquant que le scénario utilise les mathématiques comme des formules magiques et passe trop de temps de remplissage. Néanmoins il trouve que Peter Davison s'en sort du mieux qu'il peut[6].
Novélisation
L'épisode fut romancé par Christopher H. Bidmead lui-même et publié en juin 1983. Le roman porte le numéro 76 de la collection Doctor Who des éditions Target Books[7]. Ce roman n'a jamais connu de traduction à ce jour.
Éditions commerciales
L'épisode n'a jamais été édité en français, mais a connu plusieurs éditions au Royaume-Uni et dans les pays anglophones.
L'épisode est sorti en VHS en mars 1992. L'image de couverture s'inspire d'ailleurs d'une peinture de M.C. Escher.
L'épisode fut édité en DVD en janvier 2007 dans un coffret intitulé "New Beginnings" avec les épisodes The Keeper of Traken et Logopolis. L'édition contient les commentaires audios de Peter Davison, Janet Fielding, de la réalisatrice Fiona Cumming et du scénariste Christopher H. Bidmead, une interview de Davison, de Fiona Cumming, des interviews d'époque et d'autres bonus. L'épisode fut réédité en octobre 2010 dans le cadre des Doctor Who Files.
En mars 2010, une lecture audio d'une version abrégée de la novélisation fut publiée aux éditions BBC audiobook.