Le canon de 28 cm SK L/50 est le même que celui de 28 cm SK/45, rallongé de 5 calibres. Il tire les mêmes munitions que son prédécesseur, et dispose d'une distance de recul de 90 cm. Deux types de montages sont utilisés, le DrL C/08 sur les navires de la classe Moltke et le DrL C/10 sur le Seydlitz[3]. Les munitions sont amenées au niveau de la tourelle par un ascenseur électrique, avant de passer par de multiples trous et plateaux jusqu'à la culasse, où elles sont chargées grâce à un mécanisme à pédale. Douze hommes sont nécessaires à la manipulation d'un canon ; si tout est fait à la main, de nombreux dispositifs et astuces permettent d'accélérer la procédure[4]. Ainsi, durant la bataille de Dogger Bank, le Seydlitz tire durant deux heures, et maintient un rythme d'une salve toutes les 42,3 secondes, ce qui est remarquable pour des canons à chargement manuel[1].
Les tourelles du Seydlitz disposent d'un blindage de 25 centimètres à l'avant, de 20 centimètres sur les côtés, de 21 centimètres à l'arrière et de 7 à 10centimètres sur le toit. Ses tourelles et celles du Moltke ont une élévation maximale de 13.5°, portée à 16° durant la guerre, et celles du Goeben de 22.5°. À un angle de 16°, la portée du canon de 28 cm SK L/50 est de 19 100 m, et elle est de 21 700 m à 22.5°[3]. Pour les versions utilisées en batterie côtière, la portée à 48.1° est de 30 700 mètres, puis de 38 600 mètres à 49.5° durant la Seconde Guerre mondiale, grâce à de nouveaux projectiles plus légers[1].
Une version d'export est fabriquée par Krupp, pour armer des batteries côtières. Ainsi en 1914 huit unités de la version C/11 sont commandées par la Belgique et huit C/13 par les Pays-Bas. Avec la guerre, les canons belges seront montés dans la batterie côtière « Tirpitz » en Flandres, alors que les canons hollandais seront finalement livrés à l'armée allemande[4]. Ces canons seront réutilisés pour défendre la côte durant la Seconde Guerre mondiale, avec de nouveaux types de projectiles[1].
(en) Norman Friedman, Naval Weapons of World War One : Guns, Torpedoes, Mines and ASW Weapons of All Nations, Seaforth Publishing, [détail de l’édition]