Canicule européenne de 1757

La canicule européenne de 1757 est une vague de chaleur très significative qui eut lieu en Europe en juillet 1757. Cette canicule pourrait avoir été le second été le plus chaud en Europe durant les 500 dernières années, selon des informations publiées après la canicule européenne de 2003[1],[2].

fut le mois le plus chaud de l'histoire de Paris avec une température moyenne de 25 °C (comparée à 24,8 °C pendant la canicule de juillet 2006), et atteignit un pic à 37,5 °C le .

Témoignages

Le médecin John Huxham rapporta que la chaleur avait causé de nombreuses maladies.
Horace Walpole écrivit en juillet 1757, « Pendant combien d'années devrons-nous parler de l'été de cinquante-sept ! »

Il y eut des témoignages contemporains de la canicule, décrivant ses effets. Le médecin John Huxham écrivit An Account of the Extraordinary Heat of the Weather in July 1757, and the Effects of It, qui parut dans les Philosophical Transactions of the Royal Society in 1758[3]. Huxham en rapporte les effets en Angleterre, écrivant que la chaleur entraîna des « hémorragies de plusieurs parties du corps », incluant le nez, et l'utérus chez les femmes. Parmi les autres maladies, Huxham décrivit que « de soudaines et violentes douleurs de la tête, et vertige, sueurs abondantes, grande faiblesse en affectèrent beaucoup » et également que « Il y eut des fièvres putrides en grande abondance ». Les symptômes, correspondant à la déshydratation, décrits par Huxham incluent le fait que « l'urine était fréquemment très colorée et en petite quantité »[3],[4].

Horace Walpole décrivit la canicule dans une lettre du décrivant « la chaleur de ce temps magnifique ». Il dit, ayant marché dans son jardin avant huit heures du soir : « j'ai pensé que j'aurais dû en mourir » et s'exclama « Pendant combien d'années devrons-nous parler de l'été de cinquante-sept ! ». Quatre jours plus tard, il remarqua dans une autre lettre que « le temps a été si chaud, et nous y sommes si peu habitués, que personne ne savait comment se comporter. Même Richard Bentley (en) a frissonné. »[5]

D'autres témoignages figurent dans une lettre de Bruxelles qui parut dans le London Chronicle, affirmant que la température le avait atteint « un degré de chaleur qui n'avait pas été ressenti dans ce pays depuis de nombreuses années »"[6] et un rapport de Dublin évoquant « l'été le plus chaud en Irlande des trente-cinq dernières années »[7],[8].

Les températures à Paris en juillet 1757

Températures à Paris du 9 au et moyenne mensuelle[9]
Jour Min Max Moyenne
20 (+ 4,5) 31,9 (+ 7,5) 26 (+ 6)
21,3 (+ 5,8) 33,8 (+ 9,4) 27,6 (+ 7,6)
24,4 (+ 8,9) 35 (+ 10,6) 29,7 (+ 9,7)
22,5 (+ 7) 35,6 (+ 11,2) 29,1 (+ 9,1)
23,8 (+ 8,3) 35 (+ 10,6) 29,4 (+ 9,4)
25 (+ 9,5) 37,5 (+ 13,1) 31,3 (+ 11,3)
21,3 (+ 5,8) 31,9 (+ 7,5) 26,6 (+ 6,6)
22,5 (+ 7) 26,3 (+ 1,9) 24,4 (+ 4,4)
21,3 (+ 5,8) 29,4 (+ 5) 25,4 (+ 5,4)
20,6 (+ 5,1) 31,3 (+ 6,9) 26 (+ 6)
18,8 (+ 3,3) 33,8 (+ 9,4) 26,3 (+ 6,3)
23,1 (+ 7,6) 37,5 (+ 13,1) 30,3 (+ 10,3)
Moyenne mensuelle 20,1 (+ 4,6) 29,9 (+ 5,5) 25 (+ 5)

En degrés Celsius. Entre parenthèses, l'écart à la norme mensuelle (1971-2000).

Notes et références

  1. Recer, Paul, 2003 Likely Europe's Hottest in 500 Years, The Washington Post (Associated Press), 4 mars 2004.
  2. Prigent, Serge. Paris en dates et en chiffres, p. 179 (qui relève que 2003 a été la canicule la plus chaude depuis 1757)
  3. a et b An Account of the Extraordinary Heat of the Weather in July 1757, and the Effects of It, Phil. Trans. 1757-1757 50, 523, 524
  4. Remarks on the Heats of July 1757, The London Magazine, p. 563–64 (Novembre 1758)
  5. The Letters of Horace Walpole, Volume 3, p. 89–90 (John Grant 1906)
  6. Letter, London Chronicle, p. 88, col. 1, 23–26 juillet 1757.
  7. Ireland, London Chronicle, p. 78, col. 3, 21–23 juillet 1757.
  8. Notes, Nature p. 415, 24 août 1882 (faisant référence à la température à Saint-Pétersbourg en 1757 comparée à l'été très chaud de 1882).
  9. http://meteo-climat-bzh.dyndns.org/relevmois-1-7-1757.php

Sources

Article connexe