Campaspe (d'après Claude Élien[1]) ou Pancaste (d'après Pline l'Ancien[2]) passe pour avoir été une maîtresse d'Alexandre le Grand et le modèle du peintre Apelle. Son existence est probablement une légende, elle est surtout connue par une anecdote apocryphe de Pline l'Ancien qui a été le sujet de nombreuses représentations artistiques.
En raison de ces témoignages tardifs, il est souvent reconnu que son existence n'est qu'une légende[5].
Biographie
Elle serait originaire de Larissa, et aurait été le premier amour d'Alexandre[1]. Ce dernier aurait demandé à son peintre favori Apelle de faire un portrait nu de Campaspe. L'anecdote est contée par Pline l'Ancien, d'où vient l'essentiel de la renommée de Campaspe (qu'il nomme Pancaste) : « Au reste, Alexandre donna une marque très mémorable de la considération qu'il avait pour ce peintre : il l'avait chargé de peindre nue, par admiration de la beauté, la plus chérie de ses concubines, nommée Pancaste ; l'artiste à l'œuvre devint amoureux ; Alexandre, s'en étant aperçu, la lui donna : roi grand par le courage, plus grand encore par l'empire sur soi-même, et à qui une telle action ne fait pas moins d'honneur qu'une victoire ; en effet, il se vainquit lui-même. Non seulement il sacrifia en faveur de l'artiste ses plaisirs, mais encore ses affections, sans égard même pour les sentiments que dut éprouver sa favorite en passant des bras d'un roi dans ceux d'un peintre. Il en est qui pensent qu'elle lui servit de modèle pour la Vénus anadyomène »[2].
Évocations artistiques
L'anecdote mettant en scène Alexandre le Grand, une belle concubine et le meilleur peintre de l'Antiquité ne pouvait qu'inspirer les artistes. D'autant que c'est l'occasion d'un face à face plutôt équilibré entre un artiste et son prince, accompagnée d'une scène de voyeurisme complaisant, voire de candaulisme.
Alexandre sur les bords de l'Hydaspe, pièce de théâtre, appartenant au recueil Théâtre d'un poète de Sybaris, imitée du grec ancien par Jean-Baptiste-Claude Delisle de Sales (1788).
Alexandre et Apelle, comédie héroïque en un acte d'Alexandre-Jean-Joseph de la Ville de Mirmont : lire sur Gallica, p198 (1816).