Les Calètes (Κάλετοι chez Strabon[1]) sont un peuple de la Gaule belgique qui demeurait dans les actuels pays de Caux, auquel ils donnèrent leur nom, et pays de Bray[2]. Les oppida les plus importants sont celui de Sandouville (144 ha, l'un des 5 plus grands de la Gaule), les Fossés de Bénouville à Étretat (64 ha), L’Hôpital à Quièvrecourt (63 ha), la Cité de Limes à Bracquemont (52 ha) et le Camp de Canada à Fécamp (20 ha)[3].
Leur chef-lieu était peut-être Calidu[4], oppidum de localisation incertaine. À l'époque romaine une civitas est fondée sous le nom de Juliobona (aujourd'hui Lillebonne). Une autre place importante, Caracotinum prendra à l'époque normande le nom de Harfleur.
Origines et étymologie
L’ethnonyme Calètes ou Caleti (καλετοι en grec) est basé sur un radical calet-, caleto-, thème de nom gaulois signifiant « dur »[5],[6],[7],[2]. Cette racine se perpétue en brittonique dans le breton kalet / kaled « dur » et le gallois caled « dur » et est apparentée par l'indo-européen à la racine germanique hard « dur »[8].
Emprise géographique
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Les Calètes sont un peuple celte qui, en sus de la proximité géographique, a des intérêts communs avec ses voisins armoricains ou belges. Si leur rattachement aux peuples belges tient à leur situation géographique au nord de la Seine, on les retrouve associés aux autres peuples gaulois des côtes de la Manche et cités à deux reprises comme appartenant à la "fédération armoricaine" (selon Jules César), comme les Ambiani de l'embouchure de la Somme.
Les Calètes, arrivés dans la région au IVe siècle av. J.-C. avec d'autres peuples belges, ont constitué la dernière vague connue de migrants celtes. Des pièces de monnaie des Calètes ont été retrouvées lors de fouilles[9].
Conquête romaine
Lorsque ces derniers mirent sur pied, en 57 av. J.-C., une coalition belge destinée à tenter de contrer la conquête par Jules César de la Gaule belgique, les Calètes leur fournirent un contingent de 10 000 hommes. En -52, ils envoyèrent à Vercingétorix un contingent de 20 000 hommes[10] à l'armée de secours destinée à tenter de secourir Alésia assiégée par les Romains. L’année suivante, ils se joignent à la révolte des peuples belges menée par Correos, chef de la coalition des peuples bellovaque et véliocasse.
Le récit de la campagne militaire de Jules César (De Bello Gallico : « Commentaires sur la guerre des Gaules », livre II, 4, 9 ; livre VII, 75, 3-4, livre VIII, 7, 4) donne des détails sur les Calètes. Les auteurs antiques à avoir parlé des Calètes sont Strabon dans sa Géographie (livre IV, 1) ; Pline l'Ancien dans son Histoire naturelle (livre IV, 107) et Ptolémée dans sa Géographie (livre II, 8).
Vers le royaume de Syagrius et la conquête mérovingienne
Michel de Boüard, Histoire de la Normandie, Privat, Toulouse, 2001, p. 43-54. (ISBN2708917072)
Léon Coutil, « L’Époque gauloise dans le sud-ouest de la Belgique et le nord-ouest de la Celtique », dans Bulletin de la Société normande d'études préhistoriques, 1901 et 1902
Georges Dottin, La Langue gauloise. Grammaire, textes et glossaire, Paris, Klincksieck, 1918, p. 239
Maurice Begouën Demeaux, Noms de lieux dans le pays de Caux, Paris, d’Artrey, 1977, p. 111
(en) Sonia C. Hawkes et Gerald C. Dunning, « The Belgae in Gaul and Britain », dans Archaeological Journal, LXXXVII, 1930, p. 150-240
Stephan Fichtl, Les Peuples gaulois, IIIe – Ier siècles av. J.-C., éditions Errance, Paris, 2004, (ISBN2-87772-290-2)
Claude Groud-Cordray, La Normandie gallo-romaine, Orep éditions, Cully, 2007, (ISBN978-2-915762-18-1)
Venceslas Kruta, Les Celtes, Histoire et Dictionnaire, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », Paris, 2000, (ISBN2-7028-6261-6).
↑ a et b (fr) « Caletes », sur www.arbre-celtique.com (consulté le )
↑Stephan Fichtl, Les Peuples gaulois, IIIe-Ie siècles av. J.-C. page 170 (voir bibliographie).
↑M. l'Abbé Cochet, La Seine-Inférieure historique et archéologique, 1866, réédition 1990, imprimerie Bertout (ISBN2867430151), p. 9 : « La capitale des Calètes, à l'époque de l'indépendance ne nous est pas révélée par l'histoire. Cependant nous sommes tentés de retrouver son nom sur les monnaies gauloises qui portent le nom de Caledu, et d'autant mieux qu'une tradition dont la chronique de Fontenelle et Orderic Vital se sont faits les organes, tradition du reste qui s'est perpétuée jusqu'à nous, donne à ce chef-lieu le nom de Calet ou Cité Calète ».
↑Georges Dottin, La Langue gauloise. Grammaire, textes et glossaire, Paris, Klincksieck, 1918, p. 239.
↑Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise, 2008, pp.97-98, (ISBN9782877722377).