Alors que les consulsLucius Lucretius Tricipitinus et Titus Veturius Geminus Cicurinus mènent les armées en campagne contre les Volsques et les Èques[1], Harsa en profite pour dénoncer l'arbitraire du pouvoir que confère le consulat, les consuls étant selon lui semblables à deux rois, bien que contrairement à Volero Publilius quelques années plus tôt, Harsa ne semble pas avoir été victime personnellement de cet arbitraire[2]. Soutenu par tous ses collègues[3], il présente alors un projet de loi, la rogatio Terentilia, pour mettre en place une commission de cinq personnes avec pour mission de définir les limites du pouvoir consulaire[4],[3] en mettant par écrit les droits des consuls[a 1],[5], offrant ainsi l'opportunité aux plébéiens de se protéger des abus de pouvoir. Pour Tite-Live, l'entreprise a un objectif uniquement politique mais pour Denys d'Halicarnasse, Harsa cherche en fait à imposer une égalité devant la loi, c'est-à-dire que les patriciens et les plébéiens soient soumis à la même législation[6].
Malgré l'opposition des patriciens, la proposition de Harsa n'est pas rejetée, mais seulement repoussée[4]. Le nom de Caius Terentilius Harsa disparaît des récits antiques, seul son projet, dont l'authenticité paraît indiscutable, continue d'être mentionné[3]. Son principe est en effet repris chaque année entre 462 et 454 au travers de nouveaux projets de loi que proposent les tribuns[4],[7],[3]. Finalement, après plus de dix années de luttes, les tribuns de la plèbe, réélus année après année, obtiennent un compromis[9] : ils abandonnent leur projet de Lex Terentilia et une commission est créée « avec l'ordre de copier les célèbres lois de Solon, et de prendre connaissance des institutions des autres États de la Grèce, de leurs mœurs et de leurs droits »[a 3].
(en) T. Robert S. Broughton, The Magistrates of the Roman Republic : Volume I, 509 B.C. - 100 B.C., New York, The American Philological Association, coll. « Philological Monographs, number XV, volume I », , 578 p.
(fr) Janine Cels-Saint-Hilaire, La République des tribus : Du droit de vote et de ses enjeux aux débuts de la République romaine (495-300 av. J.-C.), Toulouse, Presses universitaires du Mirail, coll. « Tempus », , 381 p. (ISBN2-85816-262-X, lire en ligne)
(fr) Dominique Briquel, « La nuit du Ve siècle », dans François Hinard (dir.), Histoire romaine. Tome I, Des origines à Auguste, , 1080 p. (ISBN978-2-213-03194-1), p. 163-202
(fr) Jean Gagé, « La rogatio Terentilia et le problème des cadres militaires plébéiens dans la première moitié du Ve siècle av. J.-C. », Revue historique, Presses universitaires de France, vol. 260, , p. 289-311