D'un point de vue anthropologique, le terme de caboclo est contesté par la communauté scientifique qui le considère comme trop vague.
Dans l'état de l'Amazonas, le est officiellement la fête des Caboclos (Dia do Caboclo).
Origines
Pendant la période d'exploitation du caoutchouc, de jeunes Brésiliens de souche européenne quittent le Nordeste pour travailler en Amazonie[1]. Bien accueillis par les indigènes amérindiens, il s'ensuit une vague de métissage dont sont issus les premiers caboclos.
Étymologie et variantes
Luís da Câmara Cascudo (1898-1986), dans le Dictionnaire du Folklore Brésilien (Dicionário do Folclore Brasileiro), défend la graphie « caboco », c'est-à-dire sans la lettre « l », qui selon lui a dû être introduite par l'usage, sans justification étymologique, comme l'attestent les origines en langue Tupie du terme : kaa'boc, (qui vient de la forêt) ou kari’boca, (fils de l'homme blanc).
« Caboclo » est ainsi synonyme de « caboco », mais aussi de « mameluco », « cariboca » et « curiboca ».
Mameluco : terme d'usage au Portugal dès le Moyen Âge, dérivant du mot arabe de Mamlūk, désignant des esclaves affranchis devenus soldats. Par extension, le terme portugais désigne la première génération de métis issus d'unions entre européens et amérindiens. Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, le terme désigne également les bandeirantes, chasseurs d'esclaves œuvrant à l'intérieur des terres de l'Amérique du Sud, de l'Atlantique au pied des Andes, du Paraguay à l'Orénoque, terres occupées par les Guaranis.
Tapuiu : terme péjoratif utilisés par certains peuples indigènes pour désigner de manière générique les membres d'autres groupes ethniques.
Caipira, roceiro, sertanejo (habitant du Sertão). Le personnage de Jeca Tatu, créé par Monteiro Lobato, a été immortalisé dans la musique populaire et au cinéma.
Dans le candomblé[2], l'umbanda et le macumba, les caboclos (caboclas pour les identités féminines, caboclinhos pour les enfants) sont les âmes des indigènes brésiliens, particulièrement les habitants des forêts amazoniennes. Ils sont les ancêtres déifiés d'individus et de la nation brésilienne. Les caboclos sont des chasseurs, guerriers, guérisseurs et chamanes[3].
Dans les traditions Yoruba, Oxossi est le chef des caboclos[3].
↑Jocélio Teles dos Santos, « La divinité caboclo dans le candomblé de Bahia », Cahiers d'Études africaines, no 125 « Politique de l'identité. Les Noirs au Brésil », , p. 83-107 (lire en ligne [sur persee]).
↑ a et bLux Ferre, « Caboclo », sur occult-world.com, (consulté en ).
Voir aussi
Bibliographie
[Adams, Murrieta & Neves 2006] (pt) Cristina Adams, Rui Murrieta et Walter A. Neves, Sociedades caboclas amazônicas: modernidade e invisibilidade (collection d'études anthropologiques, historiques, écologiques, nutritionnelles et sanitaires), Sâo Paulo, Annablume, , 364 p. (ISBN8574196444 et 9788574196442, résumé, lire en ligne [sur books.google.com.br]).
[Cascudo 1954] (pt) Luís da Câmara Cascudo, Dicionário do folclore brasileiro, Rio de Janeiro, Ministério da Educação e Cultura / Instituto Nacional do Livro, .
[Murrieta, Dufour & Siqueira 1999] (en) Rui Sérgio S. Murrieta, Darna L. Dufour et Andrea D. Siqueira, « Food consumption and subsistence in three Caboclo populations on Marajo Island, Amazonia, Brazil », Human Ecology, vol. 27, no 3, , p. 455-475 (lire en ligne [sur researchgate.net], consulté en ).
[Nugent 1993] (en) Stephen Nugent, Amazonian caboclo society: an essay on invisibility and peasant economy, Providence, Routledge, (réimpr. 2021), 278 p. (ISBN9780854967568 et 0854967567, résumé, présentation en ligne).