Ce monument funéraire est situé entre les 26e et 27e divisions du cimetière du Montparnasse, à l'extrémité est de l'avenue transversale. Il est accolé au mur séparant la partie ouest du cimetière et la rue Émile-Richard.
En tant que cénotaphe, il ne contient pas le corps de Baudelaire ; celui-ci repose dans une tombe — partagée avec sa mère et avec son beau-père, le général Aupick — située dans la 6e division du même cimetière[1],[2].
Vue d'ensemble du monument, en .
Historique
La sculpture est le fruit d'une souscription publique lancée dans La Plume du [3], 25 ans après la mort de Baudelaire, par Léon Deschamps, qui reprend une idée déjà énoncée plus tôt par d'autres (Léon Cladel, Roger Marx). Mais le projet fit l'objet d'une querelle initiée par Ferdinand Brunetière dans la Revue des Deux Mondes du suivant : ce critique, adepte du classicisme, jugeait l'œuvre baudelairienne malsaine et indigne d'être célébrée par des hommages publiques[4].
Bien qu'Auguste Rodin se soit engagé à réaliser l'œuvre, et malgré l'adhésion d'un grand nombre d'hommes de lettres de l'époque, cette querelle prit une telle ampleur qu'il faudra dix ans pour que le projet finisse par se concrétiser : réalisé par un sculpteur de moindre renommée, José de Charmoy, qui fit don de son œuvre, il sera inauguré le [2]. Il n'y eut à ce moment-là, et contrairement à la légende, aucun scandale dans la presse quant à cette œuvre. L'inauguration en fut dirigée par Armand Dayot, secondé par Jules Troubat, et avec la participation de Marguerite Moreno et Clovis Hugues, entre autres[5].
Dans son Guide des curiosités funéraires de Paris, Anne-Marie Minvielle le décrit comme « fantastique et sombre »[6].
Le cénotaphe de Charles Baudelaire fait l'objet d'une inscription au titre des Monuments historiques par arrêté du [7].
Patrice Vermeren, « Le cénotaphe de Charles Baudelaire et l'existence présumée de l'Humanité : (Mort des Humanités ou cénotaphe de l'humanisme ? », dans Richard Ayala Ardila (dir.), Humanismo y tecnología, Villavicencio, Universidad Santo Tomás (USTA) et Corporación Universitaria Autónoma de Nariño, coll. « Humanidades y Formación integral » (no 7), , 156 p. (ISBN978-958-782-270-0 et 978-958-782-271-7, lire en ligne), p. 33–46.