Après avoir rejoint le 170e régiment d'infanterie à Épinal en 1989 comme adjoint d'une compagnie de combat mécanisée, il commande de 1990 à 1992 la 3e compagnie de combat.
Il réussit au concours du Cours supérieur d’état-major en 1994 et il suit l’enseignement de la 108e promotion, puis celui de la 3e promotion du Collège interarmées de défense l’année suivante.
Affecté au 8e groupe de chasseurs à Wittlich (Allemagne), il est chef de bureau opération instruction de cette unité de 1996 à 1998 ; il est détaché en 1997 en qualité d'officier de liaison de la Division multinationale sud-est auprès de l’état-major de la Force de stabilisation de l'OTAN (SFOR) à Sarajevo (Ex-Yougoslavie). Il est promu lieutenant-colonel en 1997.
De 1998 à 2002 il exerce la fonction d'officier traitant à l'état-major des armées. Il est promu au grade de colonel en août 2002.
Il sert de nouveau à l'état-major des armées de 2004 à 2006 avant de suivre pendant un an la 56e session du Centre des hautes études militaires et la 59e session de l’Institut des hautes études de la défense nationale (2007).
Il exerce la fonction d'adjoint Terre au sein du cabinet militaire du Premier ministre de 2007 à l'été 2009, date à laquelle il est promu au grade de général de brigade[1]. Il devient alors commandant de la division « Plans-programmes-évaluation (PPE) » de l’état-major des armées.
Promu au grade de général de division au 1er août 2012, il devient le 1er septembre 2013 adjoint au sous-chef d’état-major « plans » de l’état-major des armées.
Il est nommé inspecteur à l’Inspection de l’armée de Terre à compter du 1er septembre 2014[2],[3].
Gouverneur militaire de Paris
Bruno Le Ray est nommé gouverneur militaire de Paris et est élevé au rang et appellation de général de corps d’armée pour prendre rang le 1er août 2015[4],[5]. Il est plusieurs fois confronté[6] aux difficultés du déploiement des soldats du dispositif anti-terroriste de l'Opération Sentinelle.
Il fait ses adieux aux armes le jeudi lors d'une cérémonie dans la cour d'honneur des Invalides, en présence du général d'armée François Lecointre, chef d'État-Major des armées, et du général d'armée Thierry Burkhard, chef d'état-major de l'Armée de terre[7],[8]. Il quitte ses fonctions le et est remplacé par le général Christophe Abad[9].
Après les attentats du 13 novembre 2015, devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale et en sa qualité de gouverneur militaire de Paris le général Le Ray est questionné sur l’ordre qui aurait été donné aux huit soldats de l'opération Sentinelle de ne pas entrer au Bataclan où il y eut 90 morts et plusieurs centaines de blessés. Il répond qu'« il est impensable de mettre des soldats en danger dans l’espoir hypothétique de sauver d’autres personnes. (…) Ils n’ont pas vocation à se jeter dans la gueule du loup[10] », réponse validée par le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian : « ils ne sont pas formés aux interventions avec prise d’otages, et c’est encore plus vrai lorsque de telles interventions ne sont en rien anticipées », seule l'intervention des forces spécialisées (BAC, RAID, GIGN...) avait du sens à l'intérieur du Bataclan[11].
Quoique conforme aux règlements en vigueur, cette réponse (« impensable de mettre des soldats en danger [pour] sauver d’autres personnes ») paraît incroyable aux yeux d'une partie du public[12], de même que l'attitude des militaires présents sur les lieux au moment de l'attaque avait étonné des forces de police[12],[13]. Cette réponse donne l'occasion à la Commission d'enquête de l'Assemblée nationale de s'interroger sur l'Opération Sentinelle[14],[15],[16], et au gouvernement d'annoncer « un travail de refonte doctrinale »[17], sans toutefois que diminuent les critiques de l'utilité de l'opération Sentinelle, dont Bruno Le Ray est le responsable.
En juin 2018 une trentaine de victimes ou familles de victimes de cet attentat portent plainte contre X pour non-assistance à personne en péril[18]. Cette plainte est rapidement rejetée par le tribunal administratif de Paris, dès le mois de juillet 2018[19].
Dans les faits, et comme le montre le rapport parlementaire d'enquête sur les attentats, la question d'une « entrée en premier » de soldats de la force Sentinelle dans le Bataclan ne s'est pas posée, les soldats déployés ayant rempli les missions qui leur avaient été assignées par les forces de police sur les lieux, au Bataclan comme sur les sites des différentes attaques[20]. Le rapport montre par ailleurs toutes les difficultés qui se présentaient aux intervenants, y compris les forces de police.
Gilets Jaunes
En mars 2019, le gouvernement ayant ordonné la mobilisation des soldats de l'Opération Sentinelle lors des manifestations de Gilets Jaunes[21], décision qui essuie beaucoup de critiques[22],[23] et même interpelle à l'étranger[24], le général Bruno Le Ray déclare que « les soldats ne seront en aucune manière engagés dans des situations de maintien de l'ordre », et qu’ils « ont différents moyens d’action pour faire face à toute menace », pouvant aller « jusqu'à l'ouverture du feu si leur vie ou celle de ceux qu’ils protègent sont menacées »[25],[26]. »
Les nouveaux mercenaires : la fin des tabous, Jean-François Hogard, Bruno Le Ray, Patrick Pacorel et Thierry Rousseau, Paris, Es Stratégies Édition, avril 2008, collection : poche, chercheurs militaires (ISBN235725002X)
↑C.B., « Attentats du 13 novembre 2015 : le recours des victimes rejeté », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le ).
↑Rapport fait au nom de la commission d’enquête relative aux moyens mis en œuvre par l’État pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier 2015, (lire en ligne), p. 251.