Le Broadway Journal est un périodique paru à New York pendant une brève période. Fondé par Charles Frederick Briggs et John Bisco en 1844, il fut racheté l’année suivante par Edgar Allan Poe, devenant ainsi le seul journal dont il ait jamais été propriétaire, bien qu’il ait disparu seulement quelques mois après son acquisition.
Histoire
Briggs, auparavant connu comme romancier satirique sous le pseudonyme d'« Harry Franco », écrit une lettre à James Russell Lowell le , dans laquelle il annonce son intention de lancer un journal, qu'il souhaite baptiser « le Broadway Journal, ou Review, ou Chronicle, ou Broadway Something »[1]. Au sein de l’équipe du Broadway Journal, Briggs met la main aux questions éditoriales et sollicite les contributions, tandis que Bisco s'occupe des questions d’impression et financières[2].
Le , Edgar Allan Poe signe un contrat d’un an comme rédacteur en chef de la publication. Il accepte également d’écrire au moins la longueur d’une page par semaine. en échange, il obtient un tiers des profits[3]. En juin, Briggs se retire devant les difficultés financières et, en octobre, Bisco vend ses parts du magazine à Poe pour 50 $ (Poe paie avec un billet signé par Horace Greeley[4]). Poe acquiert ainsi le plein contrôle et la propriété du Broadway Journal.
Poe publie des versions révisées de nombre de ses œuvres, notamment le Masque de la Mort rouge ou le Portrait ovale. Il continue également à assurer la critique littéraire, accusant notamment Henry Wadsworth Longfellow de plagiat. Il se sert du Broadway Journal pour entretenir un flirt public avec Frances Sargent Osgood[5] et lever des fonds pour son rêve jamais réalisé d’un nouveau magazine qui s’appellerait The Stylus[6].
Poe n’avait pas les moyens de maintenir la publication financièrement à flot, bien qu’il ait espéré tourner la situation à son avantage. Un prêt de 50 $ de Rufus Wilmot Griswold en octobre 1845 l’aide à se maintenir pendant un temps[7]. Le , dans une lettre adressée à son ami le poète Thomas Holley Chivers, il exprime ses espoirs : « Je ferai une fortune de cela, encore[8]». Pourtant, la publication disparaît officiellement après la parution, le , d'un ultime numéro, qui comprend cet adieu :
« Des engagements insoupçonnés exigeant toute mon attention, et les buts pour lesquels, du moins selon mon avis personnel, le Broadway Journal fut créé n’étant pas remplis, je vous dis maintenant adieu, en tant que son rédacteur en chef,- aussi cordialement aux adversaires qu’aux amis. -Edgar A. Poe[9]. »
Contenu
Le Broadway Journal a tenté d’être un journal d’un plus grand sérieux intellectuel que ceux de son temps. Pour cette raison, son audience était plus faible et son succès financier moindre. Il se distinguait par ses critiques littéraires, mais offrait également des critiques d’art, de théâtre et de musique aussi bien que de la poésie ou des articles politiques[10].
Notes et références
↑Dwight Thomas & David K. Jackson, The Poe Log: A Documentary Life of Edgar Allan Poe 1809–1849, Boston, G. K. Hall, 1987, p. 478-479 (ISBN0-8161-8734-7).
↑Kenneth Silverman, Edgar A. Poe: Mournful and Never-ending Remembrance. New York: Harper Perennial, 1991, p. 243 (ISBN0060923318).
↑Kenneth Silverman, Edgar A. Poe: Mournful and Never-ending Remembrance, New York, Harper Perennial, 1991, p. 244 (ISBN0060923318).
↑Dawn B. Sova, Edgar Allan Poe: A to Z, New York, Checkmark Books, 2001, p. 27–28 (ISBN081604161X).
↑J. Gerald Kennedy, A Historical Guide to Edgar Allan Poe'. A Brief Biography, New York, Oxford University Press, 2001, p. 52–53 (ISBN019512149X)
↑Kenneth Silverman, Edgar A. Poe: Mournful and Never-ending Remembrance, New York, Harper Perennial, 1991, p. 273 (ISBN0060923318).
↑Killis Campbell, « The Poe-Griswold Controversy », The Mind of Poe and Other Studies, New York, Russell & Russell, Inc., 1962, p. 66–67.
↑Arthur Hobson Quinn, Edgar Allan Poe: A Critical Biography, Baltimore, The Johns Hopkins University Press, 1998, p. 491 (ISBN0801857309).
↑Dawn B. Sova, Edgar Allan Poe: A to Z, New York, Checkmark Books, 2001, p. 34 (ISBN081604161X)
↑Jeffrey Meyers, Edgar Allan Poe: His Life and Legacy, New York, Cooper Square Press, 1992, p. 169 (ISBN0815410387).