La superficie de la commune de Bounoura est de 810 km2[5]. Elle est située au Nord de la wilaya de Ghardaïa, à 4 km de Ghardaïa, sur le côté ouest de l'oued Mzab[6] sur une butte[3].
En 1984, la commune de Bounoura est composée de cinq localités, dont les ksars de Bounoura et de Beni Isguen[7]. A partir des années 1990, de nouvelles localités voient le jour afin de répondre à la crise du logement. C'est le cas notamment de Tafilelt, Tinemmirine, Tawenza et Tinaâm rattachées à Bounoura, qui ont été construites selon les principes de l'architecture ksourienne, et adaptées à la proximité du désert[8],[9].
Bounoura est l'altération de l'authentique At Bunur « les gens de Bunur » qui est un nom géographique de souche linguistique amazighe. At Bunur provient d’une appellation découlant d’un anthroponyme amazighe dont l’histoire a rapporté aussi sous la forme plurielle Ibnuren.[réf. nécessaire]
Histoire
À l'instar des autres villes de la Pentapole, la cité de Bounoura est fondée au XIe siècle, par des réfugiés ibadites de Tahert, après la destruction du royaume rostémide par les Fatimides au xe siècle[11]. Elle est fondée en 1048[3] par une fraction des Béni-Mthar d'Ouargla[12] encouragée par le succès de la jeune ville d'El Atteuf.
Vers 1250-1251, elle a été détruite, à la suite d'un conflit qui a entraîné l'exode sa population à Melika[13]. La partie haute de la colline est restée en ruines pendant des siècles, un nouveau ksar a été construit au XIIIe siècle près du lit de l'oued[14].
Bounoura a occupé un rang assez modeste dans la confédération mozabite[13], victime de querelles et de conflits entre fractions[15].
Démographie
La commune de Bounoura compte 35 405 habitants selon le recensement de 2008[1], c'est la cinquième commune la plus peuplée de la wilaya de Ghardaïa[16].
Bounoura dispose d'une zone industrielle créée en 1970[18].
Patrimoine
La cité de Bounoura et le reste de la vallée du Mzab, sont classés au patrimoine mondial de l'Humanité de l'UNESCO depuis 1982[6]. L'organisation urbaine reflète l'existence de deux ksours sur le même site ; le premier noyau aujourd'hui en ruine, mais dont la mosquée et les fortifications ont été restaurées, occupait la partie la plus élevée et le deuxième actuellement habité[14].
Contrairement aux autres cités de la pentapole, la mosquée de Bounoura occupe la partie basse de la ville près du lit de l'oued, cette position excentrique est le résultat du déplacement de l'autorité vers un faubourg, à la suite de la destruction du premier noyau[12].
L'actuel ksar a la particularité d'utiliser la limite de l'assiette rocheuse avec l'oued comme assise des maisons remparts du côté ouest ; du côté opposé, à mi-hauteur de la butte, les fortifications du premier ksar constituent sa limite orientale[14]. Bounoura est entourée également de vastes cimetières qui cernent pratiquement la ville[14].
Les remparts du ksar de Bounoura.
Ksar de Beni Isguen.
Ksar de Beni Isguen, vu du ciel.
Rond-point de Bounoura, monument dédié à Moufdi Zakaria.
↑Nora Gueliane, Les nouveaux ksours de la vallée du M’Zab (1995-2016).
De la permanence et des mutations de la solidarité sociale dans leurs réussites et leurs échecs (Thèse de doctorat), Paris, École des hautes études en sciences sociales, (lire en ligne)
↑Daniel Babo, Algérie, Méolans-Revel, Éditions le Sureau, coll. « Des hommes et des lieux », , 206 p. (ISBN978-2-911328-25-1), p. 160
↑C. Agabi, « Ibadites », Encyclopédie berbère Online, document I06, Online since 01 June 2011, connection on 24 January 2020.
↑ a et bG. Camps, J. Gascou, A. Raymond and L. Golvin, « Cité », Encyclopédie berbère Online, document C74, Online since 01 March 2012, connection on 26 January 2020.
↑ a et bY. Bonête, « Bou Noura », Encyclopédie berbère Online, document B94, Online since 01 June 2013, connection on 25 January 2020.