En 1902, dans son Guide culinaire, au milieu de ses seize recettes de « bouchées » d'appellations, de formes et de garnitures différentes, le chef cuisinier Auguste Escoffier classe la bouchée à la reine dans les hors-d'œuvre chauds, de forme ronde et cannelée, précisant qu'à l'origine, cette bouchée en pâte feuilletée était garnie d'une purée de volaille à la crème, puis, fin XIXe siècle, d'un salpicon de blanc de volaille, champignons et truffes[4]. Dans ses différentes recettes, les garnitures sont très variées et peuvent être, par exemple pour les ingrédients principaux, à base de :
brunoise de légumes (bouchée Bouquetière) ;
gibier (bouchée Diane) ;
pointes d'asperges et truffes (bouchée Grand-Duc) ;
chair de homard, sauce homard ordinaire (bouchée Victoria).
Fréquemment, comme dans beaucoup de recettes d'Auguste Escoffier, des truffes sont généreusement utilisées. Le couvercle des bouchées peut être en feuilleté, en truffe ou emprunté à l'élément principal. Chaque bouchée individuelle est présentée dans une assiette, sur une serviette[5].
Recettes contemporaines
De nos jours, la distinction de nom entre les différents appareils garnissant la timbale a pratiquement disparu. « Bouchée à la reine » est devenu un terme générique aux préparations ayant la forme d'un puits en pâte feuilletée de huit à dix centimètres de diamètre et de hauteur, aux bords cannelés, et recouvert d'un chapeau de la même pâte[6]. Celles d'un diamètre inférieur, appelées autrefois « bouchées mignonnes » et entrant dans la catégorie des petits fours, sont qualifiées simplement de « mini-bouchées », celles d'un diamètre supérieur souvent de 15 à 20 cm, sont classiquement les vol-au-vent[7]. Faite d'un seul ou de plusieurs éléments, la garniture se présente en morceaux en forme de dés de 6 à 10 mm d'arête, et est à base :
Servies en entrée, les bouchées à la reine sont présentées seules en assiette ou accompagnées d'une salade (laitue, mâche, feuille de chêne) et/ou de racines rapées (carotte, radis noir, céleri). En plat principal, suivant l'ingrédient dominant, on peut trouver du riz, de la purée, des pâtes, certains y ajoutant, parfois généreusement, une bonne louche de la garniture. Suivant les goûts et l'inspiration des chefs-cuisiniers, l'assaisonnement, outre le sel et le poivre, peut varier et être agrémenté de condiments très divers (noix de muscade, fines herbes, épice et graine aromatique, olives, citron).