La ville située sur un gradin du massif granitique de Yadé, à plus de 1 000 m d'altitude, avoisine les frontières du Cameroun. Elle se trouve ainsi à 452 km au nord-ouest de la capitale centrafricaine Bangui. La rivière Lobaye longue de 402 km, affluent de l'Oubangui, prend sa source au pied de la cité[2].
En 1916, la Subdivision de Bouar est rattachée à la Région du Moyen-Logone, puis en 1920, par l'arrêté du 12 décembre 1920, la localité devient un chef-lieu de subdivision de la circonscription de Haute-Sangha, dans la colonie du Moyen-Congo[7]. En 1922, elle est de nouveau rattachée au Moyen-Congo, avec Baboua pour chef-lieu. En 1928, la Subdivision de Bouar devient District de Bouar rattaché à la colonie de l’Oubangui-Chari. Pendant la période 1928-1932, la présence militaire française est renforcée en raison de la révolte des indigènes contre le travail forcé, lors de la guerre du Kongo-wara. Le poste militaire français est rétabli par le capitaine Émile Jean Joseph Boutin, et des éléments de la 9e compagnie du Régiment de Tirailleurs Sénégalais du Tchad (RTST). Le , la figure emblématique de la révolte, Karinou, guérisseur, prophète et féticheur est tué à Nahing, à 50 km au Sud-Est de Bouar dans la vallée de la Nana[8]. Une avenue de la ville de Bouar porte le nom de Karinou.
Au début de la seconde guerre mondiale, à la suite de l'Appel du 18 juin 1940, le Capitaine Robert de Roux en poste à Bouar rallie civils et militaires à la cause de la France libre, en juillet 1940. Le , est créé le District de Bouar, dans la circonscription de l'Ouham-Pendé. Puis 1947, voit l'établissement d’un camp Leclerc à Bouar.
En juin 1981[11], l’opération Barracuda débutée en 1979, conduira à la mise en place des EFAO (Eléments Français d’Assistance Opérationnelle) pré-positionnés à Bouar, jusqu’à décembre 1997[12]. Le , les militaires français quittent leur base de Bouar[13]. Bouar abritait jusqu'à fin 1997 une des bases militaires françaises dites «Camps Leclerc».
La ville est le siège de l'IAO Inspection Académique de l'Ouest qui administre les trois circonscriptions scolaires de Nana-Mambéré, Mambéré-Kadéï et Sangha-Mbaéré.
L'enseignement fondamental est assuré par 12 écoles pour plus de 6 000 élèves inscrits et plus d'une centaine d'enseignants[18]. Il se compose de 9 écoles publiques : Camp Leclerc, Cotonaf, Haoussa, Herman, La Vallée, Lokoti, Mamadou Sara, préfectorale filles, préfectorale garçons et 3 écoles fondamentales privées : Gaïwaka, Saint-Joseph et SOS.
L'École Nationale d'Élevage de Bouar[19] (ENEB) est entrée en fonction en 2006, elle succède après 19 ans au CTE (Collège Technique d'Élevage) établi avec l'aide de la coopération française en 1962 et au CFPE (Centre de Formation Professionnel d’Élevage) fermé en 1987. Elle forme les techniciens de l'élevage[20].
Santé
La ville dispose de six structures de santé : l'hôpital préfectoral, et des centres de santé : Haoussa, Herman, Saint-Michel, SOS et Wantiguera[21].
Médias
Radio Maïgaro, radio communautaire créée en 1995, émettant sur la fréquence 108 FM[22].
Radio Siriri, radio confessionnelle du diocèse catholique de Bouar, émettant sur la fréquence 103.6 FM[23].
Radio Ndeke Luka, diffuse depuis Bouar son programme national sur 100.9 FM.
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L'économie de Bouar repose en partie sur les œuvres d'art, grâce au centre artisanal créé en 2007 qui a formé un millier de jeunes. Ils mettent sur le marché national et sous-régional des produits de valeurs pour gagner leur vie[25].
La culture maraîchère est aussi le principale activité des habitants du village Maïgaro[26].
La ville est traversée d'est en ouest, par la route nationale RN3, partie du Corridor Douala Bangui. Long de 1 500 km, il constitue la principale voie de transit de marchandises du pays[27]. Bouar se situe à 452 km de Bangui et à 158 km de Garoua-Boulaï sur la frontière camerounaise.
La ville dispose de liaisons routières parfois peu praticables : vers le nord, pour Bocaranga, puis Paoua par la route régionale RR4; vers le nord-ouest, pour Bozoum par la route régionale RR8; vers le sud pour Carnot par la RN3, puis RN11 à partir de Baoro.
La région conserve des vestiges d'une culture à mégalithes dans le village de Narèmè, présentés en 2006 pour classement au patrimoine mondial de l'UNESCO[28]. La zone mégalithique couvre 130 km de long sur 30 km de large et s'étend sur une surface d'environ 7 500 km2. Ces mégalithes ont été signalés pour la première fois par le commandant français J. d'Aubraumont.
↑Stephen Smith, « Les «Barracudas» désertent Bangui. A la mi-avril, la plupart des soldats français quittent le Centrafrique. Soulagés. », Libération, (lire en ligne, consulté le ).