Exemple 2) nom formé avec un préfixe de classe + racine verbale + extension verbale + suffixe final.
La racine -bik- (sauver) + l’extension verbale causatif -is-
Singulier
Pluriel
mo-bik-is-i
ba-bik-is-i
cl.1-durer-CAUS-FIN
cl.2-durer-CAUS-FIN
Le sauveur (celui qui fait en sorte que l’on dure longtemps, qui cause le salut)
Les sauveurs (ceux qui font en sorte que l’on dure, qui causent le salut)
Les pronoms préfixes sujet
Préfixes
Exemple
Traduction
1ère singulier
na-
nalobí
je parle
2ème singulier
o-
oboyí
tu as refusé
3ème singulier
a-
abíní
il/elle a dansé
3ème inanimé
e-
ebébí
ça s’est abimé
1ère pluriel
lo-
loyóki
nous avons entendu
2ème pluriel
bo-
bolekí
vous êtes passé
3ème pluriel
ba-
babetí
ils ont frappé
Pronoms infixes objets
Singulier
Pluriel
1ère personne
-N-
lo-
2ème personne
-ko-
bo-
3ème personne
-mo-
ba-
Exemple : le verbe -bɛ́t/- 'frapper'
a-m-bɛ́ti ‘il m’a frappé’
a-ko-bɛ́ti ‘il t’a frappé’
a-mo-bɛ́ti ‘il l’a frappé’
a-lo-bɛ́ti ‘il nous a frappé’
a-bo-bɛ́ti ‘il vous a frappé’
a-ba-bɛ́ti ‘il les a frappé’
Les pronoms indépendants /pronoms objets/ promons emphatiques
Singulier
Pluriel
1ère personne
ngáí
moi
bísó
nous
2ème personne
yó
toi
bínó
vous
3ème personne
yé/yéye
lui/elle
bangó
eux
Les interrogatifs
ná
qui
wǎni
où, quel lieu (locatif)
nko
où, quel lieu (locatif)
nde
quoi
bóní
comment
kwɛ́
combien
La négation
Les marqueurs de négation
tɛ́
non, ne pas
ká
non, ne pas
mpámba
rien
nyɛ́
c’est fini, rien du tout
nyɔ́
jamais, pas du tout
kaní
sinon (conditionnel)
Toutefois, tɛ́ demeure le marqueur de négation défaut dans la langue, il s’emploie presque dans tous les contextes syntaxiques.
Les extensions verbales du bantou
Aussi appelées morphèmes sémantiques, ces infixes en format VC s’insèrent entre la racine et la voyelle finale. Ils modifient le verbe. Il en existe 9 en bobangi/mangala :
· -el- : applicative
ex. : pɛsɛ donner; pɛsɛlɛ́ ‘donner pour quelqu’un’
· -is- : causative 1
ex. : somba acheter sombisá faire acheter
· -in͡y- : causatif 2 (pour les verbes se terminant par -ana/ene/ono)
ex. : ningana bouger soi-même; ninginya faire bouger une personne
balangana disperser; balinginya causer une propagation, une dispersion.
· -im-/-em-/-am- : passif/statif
ex. : kanga fermer; kangama être enfermé/être emprisonné
· -bw- : pasif/statif
ex. : bota naitre; botíbwí avoir été né
· -an/en/on : réciproque 1
ex. : sɛpɛ se réjouir sɛpɛnɛ/sɛbɛnɛ s’entre-réjouir; célébrer ensemble.
· -asana- : réciproque 2
ex. : linga aimer; lingasana s’entre aimer
loba parler lobasana se parler, se réconcilier
· -ol : réversif
ex. : kunda enterrer, kundóla déterrer
· -eŋ͡g : dynamique, répétitif, (toujours suivi de -an-, -en- ou -on-)
ex. : pele ne pas être sincère, faire des fausses promesses; pelengene être évasive, nier toujours ce qu’on a dit.
Les marqueurs temporels et aspectuels
1) -no- : infinitif/intentionnel
Le morphème-préfixe -no- indique l’intention, le but (mais pas la direction), il est attaché à un verbe non fini et doit être obligatoirement précédé un verbe conjugué.
ex. : nakí nosómbá elambá. Je vais acheter un vêtement/je vais pour acheter un vêtement
nakolingá nopɛ́sɛ́ yó mosɔ́lɔ. Je veux te donner de l’argent.
2) Les marqueurs infixes
Ces marqueurs sont insérés entre le pronom-préfixe et la racine pour marquer le temps ou l’aspect du verbe.
↑(en) John Whitehead, Grammar and dictionary of the Bobangi language as spoken over a part of the Upper Congo, West Central Africa, Londres, Baptist Missionary Society, Kegan Paul, Trench, Trübner & Co Ltd, (lire en ligne)
↑ a et bAndré Motingea Mangulu, Aspects des parlers minoritaires des lacs Tumba et Inongo: contribution à l'histoire de contact des langues dans le bassin central congolais, Research Institute for Languages and Cultures of Asia and Africa (ILCAA), Tokyo Univ. of Foreign Studies, coll. « ILCAA language monograph series », (ISBN978-4-86337-053-1)
↑Marcel Van Spaandonck, L'Analyse morphotonologique dans les langues bantoues: (identification des morphotonèmes et description de leurs représentations tonologiques)., Paris, Selaf, , 243 p., p. 34
↑Mpoke Mimpongo, « Le statut phonologique des groupes NC en bobangi/mangala », Université du Québec à Montréal, , p. 14 (lire en ligne)
Voir aussi
Bibliographie
André Motingea Mangulu, « Notes de grammaire bobangi », dans Aspects des parlers minoritaires des lacs Tumba et Inongo : contribution à l'histoire de contact des langues dans le bassin central congolais, Tokyo, Research Institute for Languages and Cultures of Asia and Africa (ILCAA), Tokyo University of Foreign Studies, (ISBN9784863370531), p. 15-52
(en) Eyamba G. Bokamba, « A Polylectal Grammar of Lingála and its Theoretical Implications », University of Illinois, , p. 3 (lire en ligne)
(en) John Whitehead, Grammar and dictionary of the Bobangi language as spoken over a part of the Upper Congo, West Central Africa, Londres, Baptist Missionary Society, Kegan Paul, Trench, Trübner & Co Ltd, (lire en ligne)
Kadima Kamuleta, Mutombo Huta-Mukana, Bokula Moiso, Mbula Paluku et Tshimbombo Ndumba, Atlas linguistique de l’Afrique centrale, Situation linguistique en Afrique centrale, inventaire préliminaire, Le Zaïre, Agence do coopération culturelle et technique (ACCT) et CERDOTALA,
(en) Michael Meeuwis, The Lingála-Kiswahili border in north-eastern Congo. Its origins in Belgian colonial state formation of the late nineteenth and early twentieth centuries, Musée royal de l'Afrique centrale - Tervuren - Belgique, (lire en ligne), p. 113-135
(en) Michael Meeuwis, The linguistic features of Bangala before Lingala: The pidginization of Bobangi in the 1880s and 1890s, (lire en ligne), p. 1-43
(en) Michael Meeuwis, Linguistic gentrification:The Baptist Missionary Society and Bobangi (1882-1940), (lire en ligne), p. 1-26
Motingea Mangulu, Étude comparative des langues ngiri de l’entre Ubangi-Zaïre, Leiden, Research School CNWS, (ISBN9073782619)
(en) William J. Samarin, « ‘Official Language’: the Case of Lingala », dans Ulrich Ammon, Status and Function of Languages and Language Varieties, Berlin & New York, Walter de Gruyter, , 386-398 p. (DOI10.1515/9783110860252.386, lire en ligne)