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Blanche Sari-Flégier
Portrait de Blanche Sari-Flégier, in Henry Carnoy (dir.), Dictionnaire biographique international des écrivains, Paris, Imprimerie de l'armorial français, 1902, p. 151
Son frère aîné Ange Flégier, né en 1846, devient compositeur, et son neveu, Maurice Mangepan, sculpteur[5].
Parcours
Blanche Flégier découvre la poésie pendant son enfance : lectrice des auteurs antiques comme Virgile, Sophocle ou Homère, elle est par ailleurs marquée par l'œuvre du bardeécossaisOssian[6], auquel on attribue des poèmes dits « gaéliques ».
Blanche Flégier se fait connaître au début des années 1880, comme collaboratrice du journal Le Bulletin musical[7], dans lequel elle signe des poèmes et des comptes-rendus de concerts[6]. En 1882, son frère Ange Flégier met en musique Ossian, un de ses poèmes dédié au barde écossais[8],[9].
Pratiquant aussi la musique et la peinture[6], elle adhère à la Sacem le en qualité d'autrice[10]. Son frère met en musique plusieurs de ses poèmes, parfois joués sur scène[11].
Son premier recueil de poésie, Brumes et Rayons, paraît en 1890. Pour le critique littéraire Charles Fuster, « quoique l’auteur ait toutes les habiletés de l’art impersonnel, nous l’aimons mieux dans les pièces plus intimes, dont quelques-unes sont de véritables cris de détresse. »[12]
En 1896, Blanche Sari-Flégier publie La Suprême Espérance, « pages émues, remplies de souvenirs, de sentiments intimes, d'élans chrétiens »[6], puis en 1897 Visions d'épopée, un recueil contenant dix-huit sonnets consacrés à Napoléon, personnalité qu'elle et son mari admirent[4]. Le journalisteanarchiste et anticléricalHan Ryner lui consacre un passage de son livre Le Massacre des amazones : études critiques sur deux cents bas-bleus contemporains. Dans le chapitre intitulé « Les Cantinières », il se moque notamment de son style, de son militarisme et de son admiration pour l'empereur :
« Cette bergère est une brave femme, et qui adore publiquement son époux, et qui lui prodigue en grands vers de petits noms plus gentils et plus originaux que des noms d’oiseaux. Il est 'l’heureux Présent' ; il est surtout 'le pur Éther où brille notre amour'. Et cette bonne épouse est une fille tendre ; elle constate en rimes riches que sa maman
… s’appelait d’un joli nom : Thérèse
et qu’elle avait de beaux yeux
Que jamais ne ternit aucune syndérèse.
Sœur aimante, elle fait de la musique pour plaire à son frère, le Flégier des stances ; elle décore d’un sonnet tout compositeur illustre et mort ; elle vante même un vivant, Camille Saint-Saëns, 'le Beethoven français'.
Les sentiments de ce noble cœur se hiérarchisent comme il convient. Le plus aimé de tous ces aimés, c’est l’époux, 'le pur Éther'. Il est officier, et elle a encore plus d’enthousiasmes militaires que d’admirations musicales. Elle s’émerveille dès que nos fusils à longue portée tuent courageusement quelques sauvages. »[16]
La même année Blanche Sari-Flégier publie Joséphin, « roman spiritualiste »[17], que l'écrivaine Rachilde commente ainsi dans Le Mercure de France : « Simple récit intime de l’enfance et de l’adolescence d’un prêtre. Style très naturel. Lecture agréable. »[18] Le roman dénote l'intérêt de son autrice pour le spiritismed'Allan Kardec, tout comme le recueil L'Ordre et l'Idéal édité en 1900[19]. Dans un long article du Progrès spirite analysant la poésie de Blanche Sari-Flégier, le journaliste Adolphe Laurent de Faget qualifie la poétesse de « sœur en croyance »[20]. Elle écrit elle-même occasionnellement dans la revue[21].
En 1904, elle contribue aux Lectures de la femme, nouveau magazine illustré hebdomadaire, destiné aux femmes et aux jeunes filles[22]. Veuve en 1906[23], elle continue de publier quelques ouvrages.
Blanche Sari-Flégier meurt le . Sa mort est annoncée trois jours plus tard dans Le Petit Marseillais[24]. Selon ses volontés, ses obsèques ont lieu dans la plus grande simplicité et la plus stricte intimité.
Œuvres
Ouvrages
Sous le nom de Blanche Flégier
Brumes et Rayons, Paris, Vanier, , 110 p. (BNF30440909)
Henry Carnoy (dir.), Dictionnaire biographique international des écrivains. Vol 1-4, Hildeshiem, Zürich, New York, Georg Olms Verlag, (1re éd. 1902) (lire en ligne), p. 151-152
Adolphe Laurent de Faget, « Les poésies de Mme Sari-Flégier », Le Progrès spirite, no 21, , p. 162-165 (lire en ligne)
↑ abcdef et gHenry Carnoy (dir.), Dictionnaire biographique international des écrivains. Vol 1-4, Hildeshiem, Zürich, New York, Georg Olms Verlag, (1re éd. 1902) (lire en ligne), p. 151-152
↑ a et bArchives de Blanche Sari-Flégier, musée Sacem [1]
↑ ab et cUrbain Lepage, « A. Flégier », sur Gallica, La Vedette, (consulté le ), p. 13-14
↑Charles Fuster, L'Année des poètes, Paris, Au Semeur, (lire en ligne), p. 283-284
↑Blanche Sari-Flégier, « Une chanson par semaine. Amour défunt », sur Gallica, Le Petit Parisien. Supplément littéraire illustré, (consulté le ), p. 398
↑Blanche Sari-Flégier, « Donnez ! », sur Gallica, Le Petit Parisien. Supplément littéraire illustré, (consulté le ), p. 349
↑Blanche Sari-Flégier, « Le Christ », Le Triboulet, , p. 6 (lire en ligne)
↑Han Ryner, Le Massacre des amazones : études critiques sur deux cents bas-bleus contemporains, Paris, Chamuel, c. 1897, pp. 92-95
↑J. Malgras, Les Pionniers du spiritisme en France : documents pour la formation d'un Livre d'or des sciences psychiquesParis, Librairie des sciences psychologiques, (lire en ligne), p. 464
↑Rachilde, « Joséphin », Mercure de France, , p. 232 (lire en ligne, consulté le )
↑Charles Boissel, « Bibliographie », sur Gallica, Le Triboulet, (consulté le ), p. 10
↑Adolphe Laurent de Faget, « Les poésies de Mme Sari-Flégier », Le Progrès spirite, no 21, , p. 162-165 (lire en ligne)