D'après la dédicace en vers présente dans les trois volumes, le manuscrit a été copié par un certain Carolus (dont aucun autre manuscrit n'est connu et qui est peut-être mort avant son achèvement) à l'attention de Berthold, alors doyen du chapitre de la cathédrale de Hambourg(en). Ce dernier a écrit de nombreux autres livres, certains étant financés par Jacobus de Mone, membre d'une grande famille aristocratique danoise, et dont il a fait don à la bibliothèque du chapitre[1]. La bible était réservée à l'usage de la liturgie de la cathédrale et est dédiée à Marie, la patronne de l'édifice[2]. Une annotation à la fin du second volume indique que le manuscrit a survécu aux flammes à la suite de l'incendie de la ville en 1284[3].
Le manuscrit contient 89 lettrines (18 dans le premier volume, 38 dans le second, 33 dans le dernier), dont 81 sont historiée et 8 simplement ornée[5]. Les lettrines les plus connues sont celles illustrant les étapes de fabrication d'un livre, au nombre de 19, essentiellement concentrées en fin d'ouvrage (1 dans le premier volume, 3 dans le second et 15 dans le dernier), au sein du Nouveau Testament. Les 4 premières représentent systématiquement saint Jérôme[6].
Lettre U, Saint Jérôme traçant les lignes sur la feuille de parchemin, v.I, f.137v
Lettre C, Saint Jérôme relisant une feuille déjà écrite, vol.II, f.38v
Lettre N, Saint Jérôme découpant un feuillet dans un morceau de parchemin, Vol.II, f.195ra.
Lettre A, autoportrait de l'enlumineur illustrant l'ouvrage, vol.III, f.208r.
Ces lettrines ne sont pas placées dans le manuscrit pour suivre l'ordre de la fabrication d'un manuscrit, même si la plupart du temps elles ont été publiées dans un ordre différent justement pour respecter ces étapes de fabrication. Selon Erik Petersen, ces lettrines sont bien placées dans l'ordre qui a présidé à l'exécution de la bible de Hambourg, mais du point de vue du copiste, ou plus précisément, de son commanditaire et planificateur, Berthold[7].
Voir aussi
Bibliographie
(de) Erik Petersen: « Die Hamburger Bibel - 1255 ». In: Goldgrund und Himmelslicht. Die Kunst des Mittelalters in Hamburg. Hamburg 1999, pp. 270‑271.
(en) Erik Petersen: Living words & luminous pictures. Medieval book culture in Denmark. Catalogue. Copenhagen 1999, no. 1-3, pp. 7-8.
(en) Erik Petersen, « The Bible as subject and object of illustration: the making of a medieval manuscript, Hamburg 1255 », dans Richard Gameson, The Early Medieval Bible: Its Production, Decoration and Use, New York, Cambridge University Press, (lire en ligne), p. 205-222
(en) Erik Petersen: « Illuminatio. Texts and Illustrations of the Bible in Medieval Manuscripts in the Royal Library, Copenhagen ». In: Transactions of the International Association of Bibliophiles. XVth Congress, Copenhagen 20‑26 September 1987. Copenhagen 1992, pp. 68‑105.