Le Blériot de Beyond Aero est le premier avion à hydrogène à voler en France. Développé par la startup toulousaine Beyond Aero, il a réalisé deux vols d'essai à Gap début 2024. Beyond Aero, fondée par des passionnés d’aéronautique, rejoint les constructeurs à avoir testé un avion à hydrogène[1].
Historique
En 2020, Beyond Aero a été fondé par Eloa Guillotin, Hugo Tarlé et Valentin Chomel, avec l’objectif de développer un avion entièrement électrique. Concomitamment, trois ans plus tard, à l’été 2023, le président Emmanuel Macron a tenu un discours marquant à l’usine Safran Aircraft Engines dans lequel il cite notamment Beyon Aero[2], pour signaler au passage l’importance pour la France de devenir un leader dans la décarbonisation de l’aviation. En février 2024, la société a franchi une étape avec les premiers vols d’essai d’un avion hybride sur une piste dans les Hautes-Alpes, offrant une démonstration de la faisabilité d’un jet privé plus respectueux de l’environnement. En évoquant les prochaines étapes de Beyond Aero, l’objectif affiché de l'entreprise de concevoir un avion entièrement électrique reste central[3].
Caractéristiques
Caractéristiques techniques
Type de moteur
Moteur électrique Emrax
Système de propulsion
Propulsé par hydrogène avec une pile à combustible
Puissance électrique
85 kW
Réservoirs d'hydrogène
Trois bouteilles à 340 bars
Batteries
Cinq packs de 7 kg pour décollage et phases de pleine puissance
Cellule
Basée sur la plateforme G1 SPYL-XL, modifiée pour l’hydrogène
Capteurs
Environ 500, recueillant plus de 2 000 variables
Carburant et oxygène
Hydrogène et oxygène comprimé
Données en temps réel
Télémesure pour enregistrer les données de vol
Tests en vol
Premier vol en février 2024 à Gap-Tallard
Objectif de performance
Certification
L'entreprise, dispose d'un DOA en cours d'obtention auprès de l’EASA pour un avion d’affaires d’ici 2030 [4]
Puissance des composants
Pile à combustible : 45 kW
Batterie : 40 kW
Puissance électrique maximale : 85 kW
Système de propulsion électrique à hydrogène
Réservoirs d’hydrogène et batteries pour le propulseur
Pression : 340 bars
Systèmes de bus et d’alimentation
Bus DC haute tension : 350 V
Caractéristiques de flux d'air
Débit massique nominal de l’air : 55 g/s
Système de stockage d'énergie
Hydrogène gazeux
Capacité
Avion léger de type ULM, avec un banc de test de 85 kW
Le Blériot est un prototype retrofit, dont le système propulsif a été remplacé par une propulsion hydrogène-électrique. Cette campagne d'essais en vol réussie confirme la faisabilité de l'architecture de propulsion développée par le constructeur, avec pour objectif de rendre possible, certifiable et rentable le premier avion d'affaires électrique conçu pour une propulsion à hydrogène d'ici la fin de la décennie.
Objectif : Révolutionner l’aviation avec des solutions durables[5].
Attendus
Avec des performances techniques actuelles atteignant une altitude maximale de 700 mètres et une vitesse de 110 km/h, le projet a récemment mené une campagne d'essai intensive, s'étendant de janvier à février 2024, et comprenant un total de 10 décollages. L'objectif environnemental de cette initiative est notamment de cibler la décarbonation dans le secteur de l’aviation d'affaires en réduisant les émissions de dioxyde de carbone. En perspective, l'objectif futur est d'introduire d'ici 2030 un modèle d'avion à hydrogène de six places, pour satisfaire une avancée dans la faisabilité de la technologie d'hydrogène dans l'aviation d'affaires[6].
Giant Ventures, en tant qu'investisseur principal, et le Fonds Deep Tech 2030, qui soutient les technologies innovantes en France, figurent parmi les principaux partenaires financiers de ce projet. Avec un total de 44 millions de dollars levés, incluant 20 millions de dollars pour la série A du projet afin de favoriser les avancées, l'entreprise dispose des moyens pour atteindre ses objectifs de développement. À court terme, Beyond Aero prévoit de créer un centre de tests à Toulouse, tandis que son ambition est de mettre sur le marché son premier avion d’ici 2030. Il y a déjà des letres d'intention totalisant 914 millions de dollars pour 108 avions[7].