Les Romains l'auraient nommé Beta parce que la forme de la tige inclinée sous le poids des graines évoquerait la lettre grecque Beta. Les botanistes l'ont qualifié de « maritima » pour rappeler qu'elle vit sur les littoraux.
Histoire
Cette plante semble avoir été assez commune aux époques de la Grèce et Rome antiques, car elle a été décrite par Pline l'Ancien, Dioscoride, Celse, Apicius qui en citent différentes formes cultivées. Elle a probablement été consommée dès la Préhistoire. Les Celtes en consommaient 2 000 ans avant Jésus-Christ. Des feuilles de blette étaient offertes aux dieux du sanctuaire de Delphes en Grèce[réf. nécessaire](confusion avec la bette, beta vulgaris ?).
Elle serait l'ancêtre[1] sauvage de toutes les betteraves comestibles et cultivées du genre Beta (Beta vulgaris subsp. cicla), puis des différents types de betteraves (Beta vulgaris subsp. esculenta ou hortensis) [2].
les feuilles inférieures, à nervures peu épaisses sont plus charnues, de forme ovale ou rhomboïdale. Elles se rétrécissent fortement au pétiole
les feuilles caulinaires sont ovales ou lancéolées, aiguës
floraison : juin - septembre ; les fleurs (4 à 5 étamines) sont petites, vertes ou rosâtre et groupées en petits glomérules disposés le longs d'épis ramifiés. Leur périanthe, assez gros a 5 divisions formant des lobes appliqués sur le fruit. .
Cette plante et sa reproduction font l'objet de nombreuses études en raison de l'intérêt économique de ses proches parentes cultivées, et de plusieurs de ses caractéristiques :
la gynodioécie[3],[4] (coexistence au sein d'une même population sauvage de pieds hermaphrodites et de pieds femelles)
phénomène de stérilité mâle nucléo-cytoplasmique [5]
possibles hybridation et réintrogressions génétiques dans le patrimoine génétique de betteraves cultivées contemporaines [6],[7],[8]
un besoin de vernalisation variant selon la latitude, alors qu'on peut supposer que les courants ont largement disséminé les graines. Selon la latitude, la floraison est plus ou moins précoce dans l'année, et la date de floraison se fait la première année ou l'année suivante. Ces dates sont sous le contrôle d'un gène mendélien B/b et par des QTL (quantitative trait loci) ; l'allèle B, beaucoup plus fréquent au sud, et totalement absent au nord inhibe le besoin de vernalisation[9].
Son habitat typique est la frange littorale, plutôt sur des milieux sablonneux ou caillouteux, mais on en trouve aussi poussant dans les galets. Sa graine munie d'un flotteur en fait une plante adaptée aux habitats littoraux. Sa cuticule épaisse et sa résistance (notamment au sel) lui permenent de survivre dans des environnements difficiles, très exposées aux UV, à la déshydratation par le soleil et le vent, ou encore dans les parties hautes de prés salés vasicoles ou sur le « schorre supérieur ». Certains auteurs la jugent plutôt nitrophile (on la trouverait volontiers sous les falaises là où le guano des oiseaux est plus abondant précise IFREMER[11]).
↑Ford-Lloyd, B. V. & J. T. Williams. 1975. A revision of Beta section Vulgares (Chenopodiaceae), with new light on the origin of cultivated beets. Bot. J. Linn. Soc. 71:100. [lists as B. vulgaris subsp. maritima (L.) Thell., 1912].
↑Touzet, P., Fénart, S., Fievet, V. & Cuguen, J. 2004 Dynamics of gynodioecy in wild beet. In Evolution Conference ; 2004, Fort Collins (États-Unis), 26-30 juin 2004. Fort Collin, Colorado, États-Unis: Communication orale
↑Touzet, P., Fénart, S., Fievet, V. & Cuguen, J. 2004 A "state of the art" of gynodioecy in wild beet. In Workshop "Gender transitions from hermaphroditism to gonochorism and back", 21- 25 avril 2004. Haus Humboldtstein, Allemagne: Communication orale.
↑Touzet, P. 2002 Stérilités mâles nucléo-cytoplasmiques chez la betterave maritime (Beta vulgaris ssp maritima) ; Réunion du GDR 1928 CNRS "Génomique des populations" des 27 et 28 mai 2002, Paris.
↑Cuguen, J., Delescluse, M. & Viard, F. 2001 Population genetic structure and differentiation of weed beets from the French coast of the Channel. In ESF Scientific Programme : Assessing of the Impacts of Genetically Modified Plants (AIGM) - The environmental implications of gene flow from genetically modified sugar beet to sea beet, 17-20 May. Venice, Italy: Communication invitée.
↑Cuguen, J., Arnaud, J.-F., Delescluse, M. & Viard, F. 2004 Crop/wild interaction within the Beta vulgaris complex: a comparative analysis of genetic diversity between sea beet and weed beet populations within the French sugar beet production area. In Introgression from Genetically Modified Plants into Wild Relatives and its Consequences
(ed. H. Den Nijs & D. Bartsch), pp. 183-201. The Netherlands: CABI publishers, Inc.
↑Van Dijk, H. 2004 Gene exchange between wild and crop in Beta vulgaris: how easy is hybridization and what will happen in later generations? In Introgression from Genetically Modified Plants into Wild Relatives and its Consequences (ed. H. Den Nijs & D. Bartsch), pp. 53-69. Amsterdam, The Netherlands: CABI publishers, Inc.
↑A an Dijk H. ; Boudry P. ; Mc Combie h. ; Vernet P. ; Flowering time in wild beet (Beta vulgaris ssp. maritima) along a latitudinal cline ; Acta oecologica (ISSN1146-609X), 1997, vol. 18, no1, p. 47-60 (1 p.1/4)
↑L. Geyl, M. garcia Heriz, P. Valentin, A. Hehn D. Merdinoglu Identification and characterization of resistance to rhizomania in an ecotype of Beta vulgaris subsp. maritima
↑Press, J. R. & M. J. Short, eds. 1994. Flora of Madeira. (F Madeira)
↑Izquierdo Z., I. et al., eds. 2004. Lista de especies silvestres de Canarias: hongos, plantas y animales terrestres. (L Canaries)
↑Fievet, V., Touzet, P., Arnaud, J.-F. & Cuguen, J. (2004) Les courants marins influencent-ils la structure génétique de la betterave maritime (Beta vulgaris ssp. maritima) ? ; XXVIe Réunion du Groupe de Biologie et Génétique des Populations, Muséum national d'histoire naturelle, Paris. (communication orale)
↑Coons, G. H. 1975. Interspecific hybrids between Beta vulgaris L. and the wild species of Beta. J. Amer. Soc. Sugar Beet Technol. 18:281–306. [this review mentions the use of this taxon (as B. maritima) as a bridge species].