Enfant, Beth Moysés découvre et s'insurge contre la violence domestique au sein de sa famille[2].
En 1983, elle étudie les Beaux-Arts à la Fundação Armando Alvares Penteado(pt) de São Paulo. Elle se spécialise en communication visuelle, en obtenant un master à l'université de l'État de Campinas en 2004. Elle poursuit par un doctorat en communication et sémiotique au sein de l'université catholique pontificale de São Paulo.
Dans son travail, elle explore le potentiel visuel et sémantique d'objets qui représente l'amour romantique comme la robe de mariée, le voile, les roses, la perle, l'aiguille[3].
Son œuvre se divise en deux grands cycles. Le premier est de nature collective et cathartique, la deuxième est plus expressif et intime[2].
Pour la première série, elle travaille sur la mémoire commune de la souffrance. Ses performances revêtent un caractère cérémonial, une sorte de catharsis de la douleur. Par exemple, elle réalise une performance collective avec 150 femmes, victimes de violence, habillées en mariées sur l'avenue Paulista, à São Paulo[4],[2]. Elle reproduit cette performance dans plusieurs pays, notamment en Espagne[5]. À Séville, pour la performance Memoria del afecto, les participantes habillées en mariées marchent en procession par deux. Elles tiennent un témoignage des violences qu'elles ont subies. À la fin du parcours, elles forment un cercle, autour d'un feu. Elles déposent leur témoignage au centre du cercle, afin de s'en libérer[6]. En 2007, pour la performance Lecho Rojo, dix femmes d'âges de provenances et de professions diverses, poitrines nues, avec des marguerites dans les cheveux, sont assises en cercle sur un sol couvert de draps blancs. Au milieu du cercle, se trouve 20kg de rouge à lèvres de couleur carmin. Chaque participante à revivre une histoire d'amour en modelant un cœur avec la pâte qu'elle va ensuite malaxer, détruire, s'enduire le corps[7].
Pour la deuxième série, il s'agit d’œuvres plus intimes dans un espace restreint, son atelier. Le thème est lié lui aussi aux violences de genre. L'installation Transbordando suscite la réflexion. 100 dés à coudre argentés forment une pluie torrentielle qui devient sang[2].
En 2014, elle représente le drapeau du Brésil fait 5664 douilles. Chaque douille représente une femme assassinée par son partenaire en 2013, au Brésil[8].
En 2016, Beth Moysés est commissaire pour l'exposition La corteza del alma, qui a lieu à la galerie Fernando-Pradilla à Madrid. Elle dresse une cartographie en présentant les travaux d'artistes féministes engagées comme Yolanda Domínguez , Marina Núñez (Espagne), Catherine Dong (Chine), Regina Galindo (Guatemala), Moysés et Rosana Paulino (Brésil), Marta María Pérez Bravo (Cuba), Teresa Serrano (Mexique), Mimi Smith (États-Unis) et Sue Williams (Royaume-Uni) [14].
Martín Pigeon, María Teresa et Muñóz Terrón, José María. Émotions dans l'espace public. Actions pour faire face à la violence de genre. dans Culture et Représentations Sociales, 18, pp. 187-228. (2015)
Martín Pigeon, María Teresa, Transformer le silence en langage et action. dans Miranda López, M. J., Martín Pigeon, M.T. Et Marugán Pinitos, B. (eds.), Amour, raison, violence. Madrid, La Chute, pp. 195-221. (2009)
Notes et références
Notes
(es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Beth Moysés » (voir la liste des auteurs).
↑(es) « Un centenar de mujeres desfilarán mañana vestidas de novia por Cáceres para denunciar violencia de género », europapress.es, (lire en ligne, consulté le )