Bernard Friot est né en 1951 à Saint-Piat[1] (Eure-et-Loir). Agrégé de lettres, il enseigne en collège, lycée et école normale, puis il devient responsable et directeur du Bureau du livre de jeunesse à Francfort pendant quatre ans[1]. De retour en France, il s'installe à Bordeaux,[Quand ?], où il se consacre à l'écriture et à la traduction française de livres pour la jeunesse. Il a écrit plus d'une cinquantaine d'ouvrages destinés aux adolescents ou aux enfants et en a traduit tout autant de l'allemand et de l'italien[2],[3].
Carrière d'auteur
Avant d'écrire pour les enfants, il a écrit avec eux. Étudiant leur manière de raconter leurs histoires, de mélanger réalité et imaginaire, il a recueilli un grand nombre de récits qui ont, directement ou indirectement, inspiré ses textes. La liberté des enfants par rapport aux codes littéraires, leur créativité et, parfois, leur radicalité dans la peinture de leur univers l'étonnent toujours et l'incitent à inventer sans cesse de nouvelles d'écriture[4].
Travaillant avec des enfants en difficulté par rapport à la lecture, il a voulu leur « permettre d'être récompensés au bout d'une ou deux pages de l'effort que représente pour eux la lecture[5] ». Résultat : une multitude d’« Histoires pressées » et d'« Histoires minute », écrites pour « des lecteurs réticents en essayant de leur offrir le plus vite possible une émotion triste joyeuse, un sourire, une surprise[5] ».
Se considérant comme un écrivain public[1], il cherche à capter « l'imaginaire des enfants d'aujourd'hui[5] » et à le transcrire dans ses textes. En les écoutant donner libre cours à leur plaisir de fabuler, il repère quels sont « les ressorts psychologiques qui font sens pour eux[5] », et bâtit son texte sans perdre de vue ces principes de base : la lisibilité, la densité, la fluidité.
Il dit aussi « écrire à haute voix », se montre très sensible aux rythmes, aux sonorités, aux phrasés. Ce qui explique sans doute que ses textes (encore une fois principalement la série des Histoires pressées) sont aussi souvent mis en scène par de nombreux artistes[Note 1], troupes de théâtre professionnelles ou amateurs[6], voire adaptés pour des courts métrages. Plusieurs histoires ont même été mises en musique par Caroline Chauveau, Isabelle Chauvalon et Laurent Jacquier, Jérôme Lefebvre. Il écrit désormais directement pour des musiciens : textes pour un spectacle musical (J'ai quelque chose à dire, création à Besançon sous la direction de Frédérique Cesselin, musiques de La Fanfare du loup), chansons, livrets d'opéra.
Il est également l'auteur de plusieurs recueils de poésie. Il a écrit notamment deux recueils de « presque poèmes » pour adolescents, textes jouant avec les formes, les couleurs et la mise en page proposées par une illustratrice (Catherine Louis) et une graphiste (Élisabeth Ferté). Il a prolongé ce travail par deux recueils bousculant les codes graphiques, en collaboration avec Bruno Douin : Mon cœur a des dents et La vie sexuelle des libellules (pegi 18) (collection Macadam).
En 2023, il est sélectionné pour la cinquième année d'affilée (depuis 2019) pour le prestigieux prix suédois, le Prix commémoratif Astrid-Lindgren[7].
Publications
Ouvrages
Histoires pressées (illustrées par différents illustrateurs selon la réédition), Milan, collection Junior, 1988
La princesse Élastique, Milan, collection Cadet, 1989
Pierre et le loup (de Prokofiev) suivi de Le Canard est toujours vivant : illustrations de Julia Wauters, racontés par Jacques Gamblin, sur une musique de Jean-François Verdier, interprété par l'Orchestre Victor Hugo Franche-Comté, Milan, 2015
Pas vu, pas pris, paroles de Bernard Friot ; illustrations de Sherley Freudenreich ; composition, arrangements et interprétation Hervé Suhubiette, Didier Jeunesse, 2014
Anna, Léo et le gros ours de l'armoire ; illustrations d'Amélie Jackowski, musique de Jean-François Verdier, interprété par l'Orchestre Victor Hugo Franche-Comté, Actes Sud, 2012
Prix et distinctions
(international) « Honour List » 2000[10] de l' IBBY, Catégorie Traduction, pour Le collectionneur d'instants de Quint Buchholz, qu'il a traduit depuis l'allemand vers le français