La benoîte commune ou benoîte urbaineÉcouter, également appelée herbe de saint Benoît ou herbe du bon soldat (Geum urbanum), est une espèce de plantes à fleurs de la famille des Rosaceae.
Elle se trouve dans toute la France continentale et en Corse, particulièrement dans les endroits frais tels que les haies, les sous-bois, les ourlets nitrophiles et seulement hygrophiles[1]. On peut la rencontrer également de façon très abondante près des décharges.
Phytonymie
Geum« désignait probablement la plante en latin, peut-être par dérivation du grec geuô, faire goûter, par allusion au parfum de clou de girofle des racines[2] ». Au Moyen-Âge, elle était appelée herba benedicta, « herbe bénite », en référence aux merveilleuses propriétés médicinales qu'on attribuait à la benoîte commune, puis par assimilation herbe de saint Benoît, un saint à l'origine de l'ordre des Bénédictins, invoqué contre les brûlures et pour faire échec au démon[3]. L'épithète spécifiqueurbanum, « de la ville », est curieuse, car la plante se plaît davantage en lisière des bois qu'au bord des trottoirs. Peut-être abondait-elle dans la ville d'Uppsala, où résidait le naturaliste Linné qui la nomma ainsi[2].
Jadis, la benoite commune était considérée comme une plante magique associée à la magie blanche. Au Moyen Âge l'Herbe du bon soldat était l'alliée des Soldats du Bon Dieu, ces moinesexorcistes qui utilisaient la benoite pour chasser le diable et tous ses suppôts[8].
L'ancêtre de la bière, la cervoise, n'était pas aromatisée avec le houblon mais avec des rameaux de piment royal ou de rhizomes de Benoîte commune[9].
Utilisations alimentaires
Autrefois, on employait la racine desséchée pour remplacer le clou de girofle. Elle était utilisée comme fébrifuge, succédanée du quinquina depuis le XVIIe siècle.
Dans le nord de l'Europe, on l'utilisait pour parfumer la bière, ou le vin par macération avec des zestes d'agrumes.
Les très jeunes feuilles au printemps peuvent être ajoutées aux salades mais elles deviennent rapidement trop riches en tanins et trop astringentes. On peut en faire un vin et utiliser ses racines adventives pour aromatiser des sauces[10].
Propriétés médicinales
Ses feuilles et son rhizome sont astringents et vulnéraires du fait de l'huile essentielle et du tanin qu'ils contiennent, d'où ses usages traditionnels comme[11] antihémorragique, antidiarrhéique, fébrifuge, styptique, pour soulager les maux de gorge ou les maux d'estomac[12].
Galle sur Geum urbanum
Cecidophyes nudus est responsable des galles sur les feuilles de la Benoîte commune.
Notes et références
↑Michel Botineau, Botanique systématique et appliquée des plantes à fleurs, Lavoisier, , p. 657
↑ a et bFrançois Couplan, Les plantes et leurs noms. Histoires insolites, éditions Quæ, , p. 30