Ben Michael Goldacre[1], né en 1974, est un écrivain scientifique britannique, docteur en médecine et psychiatre[2]. Il est l'auteur de la rubrique Bad Science (« mauvaise science ») dans le journal The Guardian[3] et du livre du même nom édité par Fourth Estate en septembre 2008[4].
Il devient membre du Royal College of Psychiatrists en décembre 2005 après la deuxième partie de son examen[11]. En 2008, il est chercheur associé à l'institut de psychiatrie du King's College de Londres[12]. En novembre 2009, Goldacre est psychiatre patenté et correspondant-chercheur du Guardian au Nuffield College d'Oxford[13].
La chronique Bad Science
Jusqu'à un hiatus en novembre 2011, Goldacre écrivait une rubrique hebdomadaire, Bad Science (mauvaise science), dans l'édition du dimanche du Guardian[3]. Il en publiait une version plus complète, avec les commentaires de ses lecteurs, sur son site badscience.net[14].
Consacrée à la critique de l'erreur scientifique, des paniques sanitaires, de la pseudo-science et des charlataneries, la rubrique se focalisait surtout sur des exemples issus des médias de masse, du marketing à destination des consommateurs, des problèmes avec l'industrie pharmaceutique[16] et sa relation étroite avec les journaux médicaux[17], et de la médecine dite alternative en Grande-Bretagne[18].
Il s'est montré particulièrement critique à l'égard des affirmations du nutritionniste médiatisé Gillian McKeith[19], des militants anti-vaccination (spécialement les adeptes d'Andrew Wakefield, tels que Melanie Phillips et Jeni Barnett)[20], de la gymnastique cérébrale[21], des « découvertes » falsifiées de souches de staphylocoque doré résistant à la méthicilline dans des compresses d'hôpitaux en coton publiées dans des tabloïdes[22], des antidépresseurs de type ISRS[23], des biais de publication[24], et des fabricants de Penta Water (une eau supposément « énergisée »)[25]. En faisant des recherches sur l'appartenance de McKeith à l'association américaine des consultants en nutrition, Goldacre a acheté un « certificat de membre professionnel » au nom de son chat, Henrietta, à cette association, pour 60 $[26]. En février 2007, McKeith accepta de cesser d'utiliser le titre de « docteur » dans ses publicités, à la suite d'une plainte déposée auprès de l'organe de régulation de la publicité au Royaume-Uni (Advertising Standards Authority) par un lecteur de la chronique Bad Science[27].
En 2008, l'entrepreneur Matthias Rath, promoteur de cures de vitamines contre le Sida, a poursuivi Goldacre et The Guardian en justice pour trois articles critiques[28],[29],[30], dans lesquels Goldacre attaquait les campagnes de publicité mensongère lancées par Rath en Afrique du Sud (particulièrement touchée par l'épidémie de Sida)[31]. Rath a abandonné l'action en justice en septembre 2008 et reçu l'ordre de payer les frais initiaux de 220 000 £ au Guardian[31]. Le journal veut être remboursé de la totalité des frais, soit 500 000 £, et Goldacre a exprimé son intention d'écrire un livre sur Rath et l'Afrique du Sud, car un chapitre de son livre sur le sujet a dû être retiré pendant les procédures judiciaires[32]. Le chapitre en question a été réinséré dans le livre lors d'éditions ultérieures, et a été également publié en ligne[33].
Pendant son temps libre, Goldacre donne souvent divers discours ou conférences sur la « mauvaise science », il se décrit lui-même comme un « évangéliste nerd »[34].
Livres
Le livre de Ben Goldacre, Bad Science(en), a été publié aux éditions Eos par Fourth Estate en septembre 2008[35]. Le livre contient des versions revues et détaillées d'un bon nombre de ses chroniques au Guardian. Il a reçu un accueil positif par le British Medical Journal[36] et le Daily Telegraph[37], et il a atteint le Top 10 de la liste des bestsellers d'amazon. Lors d'une interview en 2008, Goldacre a déclaré que « l'un des thèmes centraux de mon livre [Bad Science] est qu'il n'y a pas de réelles différences entre les 600 milliards de dollars de l'industrie pharmaceutique et les 50 milliards de dollars réalisés par l'industrie des comprimés de suppléments alimentaires »[38].
Goldacre a également contribué au Guide de Noël pour athées, un livre caritatif regroupant des essais et anecdotes par 42 athées célèbres, sur le thème du "pouvoir des idées"[39]. Il a également écrit la préface de la ré-édition de Testing Treatments: Better Research for Better Healthcare (Essayer les traitements : une meilleure recherche pour un meilleur système de soin), par Imogen Evans, Hazel Thornton, Iain Chalmers et Paul Glasziou, publié par Pinter & Martin en mars 2010. Plusieurs de ces articles ont été publiés dans le British Medical Journal au sujet du vaccin contre la rougeole, la rubéole et les oreillons[40], du journalisme scientifique[41],[42], et de sujets apparentés[43],[44].
Il est en train d'écrire un livre sur "le mauvais usage des preuves par l'industrie pharmaceutique", qui devrait être publié en 2012[45].