La bataille de Melilla s'est déroulée en février 1860, en pleine guerre hispano-marocaine, lorsque la garnison espagnole de Melilla subit une cuisante défaite causée par les combattants rifains, à l'extérieur de la ville.
Contexte
Le , l'Espagne déclare officiellement la guerre au Maroc[L 3], devant le refus marocain d'accepter les demandes de remboursement des Espagnols, à la suite de l'incident provoqué par la tribu jeblie des Anjra[1], et les nombreuses attaques sur Ceuta juste après[L 4]. Les motifs officiels de la guerre sont de laver l'affront fait par les Anjra qui ont brisé les armes nationales d'Espagne, ce qui lui vaut d'être comparée à cause de sa démesure à l'Affaire de l'éventail entre le pachaHussein Dey et le consul généralPierre Deval[L 5],[1].
Les Espagnols débarquent alors plus de 44 740 soldats, 3 000 chevaux et mulets ainsi que 78 canons à Ceuta[L 6], renforcés six semaines plus tard par 5 600 soldats et 3 450 irréguliers[L 7]. Ils démarrent leur campagne et marche sur Tétouan, en repoussant toutes les attaques marocaines. Ils s'en emparent le , réalisant l'objectif initial de cette campagne. Cependant, la victoire espagnole est loin d'être décisive, puisque l'armée marocaine n'est pas détruite et a su se regrouper et éviter l'encerclement à Tétouan[L 8].
Loin du front de Ceuta-Tétouan, la ville de Melilla occupée depuis 1497 par les Espagnols[L 9], n'est pas concernée par cette guerre. La ville de Melilla qui se trouve dans le Rif oriental, a connu de nombreuses attaques par les sultans marocains et tribus rifaines au cours de l'histoire[L 10]. Les combats les plus récents semblent dater des et , soit peu de temps avant le déclenchement de la guerre[L 1].
Déroulement
Au lendemain de la prise de Tétouan, les tribus rifaines lancent en représailles une attaque sur Melilla, défendue par le général Buceta[L 2]. L'attaque qui n'aboutit pas[L 1], pousse le général Emmanuel Buceta, malgré les ordres formels du gouvernement espagnol, à passer à l'offensive. Il effectue une sortie et établit son camp dans les environs de la ville[L 2].
Cependant, dans la nuit du au [L 2], plus de 15 000 Marocains surprennent les Espagnols dans leur camp, et leur infligent un échec cuisant[L 1]. Les Espagnols abandonnent dans la panique leur position, et sont poursuivis jusque sous les murs de la ville par les Rifains. Plus de 200 Espagnols sont tués[L 2], tandis que la position établie par le général Emmanuel Buceta est investie par les Marocains[L 1].
La nouvelle de cette victoire sur les Espagnols est rapidement répandue dans tout le Maroc, et semble redonner confiance aux Marocains et notamment au sultan Mohammed ben Abderrahmane, mis à mal par la défaite à Tétouan[L 2].
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
Francophone
Augustin Baudoz, Histoire de la guerre de l'Espagne avec le Maroc., Lebigre-Duquesne frères, , 348 p. (lire en ligne).
Claude Serrano et Marie-Claude Lecuyer, La guerre d'Afrique et ses répercussions en Espagne : Idéologies et colonialisme en Espagne, 1859-1904, Paris, Presses universitaires de Rouen et du Havre, , 392 p. (lire en ligne)
Henri Mordacq, La guerre au Maroc : enseignements tactiques des deux guerres franco-marocaine (1844) et hispano-marocaine (1859-1860) (2e édition), Paris, H. Charles-Lavauzelle, , 204 p. (lire en ligne)
Comité de l'Afrique française et Comité du Maroc, L'Afrique française : bulletin mensuel du Comité de l'Afrique française et du Comité du Maroc, (Paris), année 1925 (lire en ligne)
Achille Chauchar, Espagne et Maroc : Campagne de 1859 - 1860. Avec 3 planches, J. Corréard, , 452 p. (lire en ligne).
Robert Rézette, Les enclaves espagnoles au Maroc, Nouvelles éditions latine, , 190 p. (lire en ligne)