Dans les heures précédant l'aube du , sous la protection d'un formidable barrage d'artillerie, 135 000 Nord-Coréens franchirent la frontière entre les deux Corées. Le gouvernement nord-coréen annonça que des troupes commandées par le « traître et bandit » Syngman Rhee avaient traversé le 38e parallèle, et que par conséquent le Nord avait été obligé de riposter « à une grave provocation des fantoches de Washington », selon L'Humanité du lendemain. Conseillée et équipée par les Soviétiques, qui ne s'engageront toutefois jamais ouvertement, l'armée nord-coréenne mit en ligne 7 divisions, 150 T-34, 1 700 pièces d'artillerie, 200 avions de combat et d'importantes réserves.
L'attaque nordiste fut dévastatrice. Au moins les deux tiers de la petite armée sud-coréenne (à peine 38 000 hommes répartis sur 4 divisions d'infanterie) étaient alors en permission, laissant le pays largement désarmé. Les Nord-Coréens attaquèrent en plusieurs endroits stratégiques, parmi lesquels Kaesong, Chunchon, Uijongbu, et Ongjin. En quelques jours, les forces sudistes, surclassées en nombre et en puissance de feu, furent mises en déroute et durent battre en retraite. Tandis que l'attaque au sol progressait, l'armée de l'air nordiste bombarda l'aéroport de Gimpo à Séoul où se trouvaient les 22 avions de liaison et d'entraînement de l'aviation du sud. Séoul fut prise dans l'après-midi du 28 juin et Osan, Pyongtaek, Cheonan et Daejeon défendus par les Américains tombent début juillet.
Déroulement de la bataille
Le 27e régiment d'infanterie de la 25e division d'infanterie de l'United States Army, arrivé peu de temps après le déclenchement du conflit en Corée, reçoit l'ordre de défendre Hwanggan et de bloquer la progression de la 2e division de l'Armée populaire de Corée, à la suite de la bataille de Daejeon. Elle sera en mesure de retarder la division nord-coréenne pendant presque une semaine, lui infligeant de lourdes pertes tout en subissant des pertes minimes. Toutefois, du fait de leur supériorité numérique, les Nord-Coréens parviennent à submerger les Américains et ceux-ci seront contraints à battre en retraite plus au sud dans le périmètre de Busan.
Près de 3 000 soldats nord-coréens furent tués et 6 chars T-34 furent détruits lors de la bataille, tandis que les pertes américaines ne s’élevaient qu'à 53 tués, 221 blessés et 49 disparus.
(en) Bevin Alexander, Korea : the first war we lost, New York, Hippocrene Books, (ISBN978-0-7818-1019-7)
(en) Brian Catchpole, The Korean War, 1950-53, Londres, Robinson, , 386 p. (ISBN978-1-84119-413-4)
(en) T. R. Fehrenbach, This kind of war : the classic Korean War history, Washington, D.C, Brassey's, coll. « Classic Korean War history », , 483 p. (ISBN978-1-57488-334-3)
(en) Allan Reed Millett, The war for Korea, 1950-1951 : they came from the north, t. 2 : 1950-1951 : they came from the north., Lawrence, University Press of Kansas, coll. « Modern war studies », , 644 p. (ISBN978-0-7006-1709-8)
(en) Michael O. Varhola, Fire and ice : the Korean war, 1950-1953, Mason City, Iowa, Savas Pub. Co, , 240 p. (ISBN978-1-882810-44-4)