La bataille de Guttstadt se déroule les 4, 5, 6 et 7 juin 1807 à Guttstadt. Elle oppose les forces françaises du Maréchal Ney à l'armée russe de Bennigsen. Elle fait partie des combats préparatoires à la bataille de Friedland.
Après la bataille d'Eylau, l'armée française prend ses quartiers d'hiver derrière la Passarge[1]. En mars, le 6e corps du maréchal Ney est chargé par Napoléon Ier de reprendre la ville de Guttstadt pour empêcher les Russes de se servir de l'Alle pour masquer leurs mouvements[1]. Les Français s'y maintiennent jusqu'au mois de juin dans des conditions difficiles en raison du manque d'approvisionnements[1].
Au matin du 5 juin, le général Bagration enlève Altkirch, mais suspend son offensive pour attendre l'arrivée des forces de Sacken[5]. À son arrivée, Ney se replie lentement sur Ankendorf(en), ce qui permet à Gortchakov de traverser l'Alle à Guttstadt. Le soir, les Français tiennent une ligne appuyée sur le lac de Queetz et une forêt au nord de Deppen[6].
Le matin du 6, les Russes reprennent l'offensive, et le maréchal Ney, désespérant de l'arrivée des secours d'autres corps[7], se trouve contraint à la retraite. Plusieurs fois encerclés, les Français se fraient un passage à la baïonnette et profitent de la mollesse de la poursuite russe pour ne laisser qu'un minimum de prisonniers[5].
Conséquences
En raison du manque de mordant de la poursuite russe et d'un sens aigu de la retraite qui allait se manifester encore en Russie cinq ans plus tard, le maréchal Ney parvient à limiter ses pertes à 400 tués et blessés[3] et entre 1 000[7] et 2 000[8] prisonniers. L'armée française laisse aussi sur le terrain deux canons et tous ses bagages[3], y compris les effets personnels du maréchal Ney[7]. Les Russes perdent environ 2 500 tués, blessés et disparus[3].
Bennigsen échoue à détruire le 6e corps, pourtant isolé. De plus, il a révélé son intention de marcher vers Kœnigsberg à Napoléon Ier[9]. Le général en chef russe décide alors de se replier sur le camp fortifié d'Heilsberg, et d'y attendre la Grande Armée. Quelques jours plus tard, le 6e corps jouera un rôle crucial à la bataille de Friedland.
Alain Pigeard, Dictionnaire des batailles de Napoléon : 1796-1815, Paris, Tallandier, , 1022 p. (ISBN2-84734-073-4)
(en) Digby Smith, The Greenhill Napoleonic Wars Data Book : Actions and Losses in Personnel, Colours, Standards and Artillery, 1792-1815, Londres, Greenhill Books, , 582 p. (ISBN1-85367-276-9)