Le nom des « Quatre Saints Couronnés » n'était pas connu lors de construction de l'église, seulement leur nombre et qu'ils étaient des martyrs puisque la couronne de palmes est un ancien symbole du martyre.
D'après la Passion de Saint-Sébastien, les quatre saints sont des soldats qui ont refusé de sacrifier à Asclépios et sont exécutés sur ordre de l'empereur Dioclétien (284-305). Les corps des martyrs sont enterrés dans le cimetière de l'Église Santi Marcellino e Pietro al Laterano, sur la Via Labicana, par le pape Miltiade et par saint Sébastien (dont le crâne est conservé dans l'église). Miltiade décide alors que les martyrs doivent être vénérés sous les noms de Claudius (Claude), Nicostratus (Nicostrate), Simpronianus (Symphorien) et Castorius - et un cinquième, Simplicius (Simplice) - qui sont ceux de cinq maçons martyrs de Pannonie.
Les corps des martyrs sont conservés dans la crypte, dans quatre anciens sarcophages. Selon une inscription datée de 1123, la tête de l'un des quatre martyrs, est enterré dans l'église Sainte-Marie in Cosmedin.
Histoire
La tradition indique que la première église est commencée par le pape Miltiade, au IVe siècle, sur le côté nord du Cælius.
C'est l'une des premières églises de Rome, construite sur le Titulus Aemilianae, du nom de la fondatrice, qui a probablement possédé une villa romaine complexe dont les fondations sont manifestes sous l'église. L'église est achevée à la fin du VIe siècle et en raison de sa proximité du Palais du Latran, résidence papale médiévale, elle est devenue importante dès ce jour.
La première rénovation a lieu sous le pontificat de Léon IV (847-855), qui construit la crypte sous la nef, ajoute des bas-côtés, ferme la cour devant la façade, et construit le clocher et les chapelles Sainte-Barbe et Saint-Nicholas. La nouvelle basilique remarquable, de style carolingien, a 95 m de long et 50 m de large.
Cette église est mise à feu et détruite par les troupes musulmanes de Robert Guiscard au cours du sac de Rome de 1084. Au lieu de reconstruire la basilique d'origine à l'identique, le pape Pascal II construit une petite basilique avec deux cours, l'une en face de l'autre, la première correspond à la cour originale du IXe siècle, tandis que la deuxième est située sur la première partie de la nef. Les deux bas-côtés sont intégrés dans le Palais Cardinal (à droite) et dans le monastère bénédictin fondé par Pascal lui-même (à gauche). L'abside d'origine de la basilique, est toutefois préservée et semble trop grande pour la nouvelle église, dont la nef a été divisée en trois parties par des colonnes.
La nouvelle église est consacrée le 20 janvier 1116.
Au XIIIe siècle, un cloître cosmatesque est ajouté. Le Palais Cardinal est agrandi par le cardinal Stefano Conti, neveu du pape Innocent III. Le Cardinal Conti transforme également le palais en forteresse, pour protéger les papes dans le Latran durant le conflit avec les empereurs Hohenstaufen. En 1247, la chapelle Saint-Sylvestre, au rez-de-chaussée de la forteresse, est consacrée. Elle contient des fresques représentant les histoires du pape Sylvestre Ier et l'empereur Constantin Ier, dont le baptême de l'empereur et la Donation de Constantin. Peint dans un climat de luttes politiques entre le pape Innocent IV et du fraîchement excommunié Frédéric II du Saint-Empire, les fresques sont destinées à souligner le désir de souveraineté de l'Église (le pape Sylvestre) sur l'Empire (Constantin).
En 1338, elle devient une possession de l'abbaye de Sassovivo.
Quand les papes déménagent à Avignon (XIVe siècle), le Palais Cardinal tombe en ruine. Aussi, dès le retour des Papes à Rome avec le pape Martin V, une restauration est nécessaire. Toutefois, lorsque la résidence pontificale du Latran est déplacée au palais du Vatican, la basilique perd de son importance. En 1564, le pape Pie IV confie la basilique et ses bâtiments aux Augustins.
Décors intérieurs
L'abside contient les fresques des quatre saints martyrs, Severo, Severiano, Carpoforo et Vittorino de Giovanni da San Giovanni (1623)[2].
Le retable de la nef gauche de S. Sebastiano Lucina e curato da Irene est peinte par Giovanni Baglione.
L'entrée de la chapelle Saint-Sylvestre, ouvrant sur la deuxième cour, contient des fresques d'origine médiévale, ainsi que d'autres par Raffaellino da Reggio (1550-1578).
Chapelle Saint-Sylvestre
Mur ouest
Ensemble du mur ouest
Registre supérieur. Jugement Dernier. Partie gauche.
Registre supérieur. Jugement Dernier. Partie centrale.
Registre supérieur. Jugement Dernier. Partie droite.
Fresques des Épisodes de la Vie du Pape Sylvestre (314-335). Scène 1 : Constantin, atteint de la lèpre, rassure des femmes et leurs enfants sur leur sort.
Fresques des Épisodes de la Vie du Pape Sylvestre (314-335). Scène 2 : Rêve de Constantin. Pierre et Paul rendent visite à Constantin, et lui enjoigne d'aller quérir le Pape Sylvestre, réfugié sur le Mont Soracte.
Fresques des Épisodes de la Vie du Pape Sylvestre (314-335). Scène 3 : Les messagers de Constantin, à cheval vers le Mont Soracte.
Mur nord
Fresques des Épisodes de la Vie du Pape Sylvestre (314-335). Scène 4 : Les messagers de Constantin montent sur le Mont Soracte à la rencontre de Sylvestre.
Fresques des Épisodes de la Vie du Pape Sylvestre (314-335). Scène 5 : Sylvestre, de retour à Rome, montre à Constantin les portraits de Pierre et Paul, afin qu'il puisse identifier les saints l'ayant visité dans son rêve.
Fresques des Épisodes de la Vie du Pape Sylvestre (314-335). Scène 6 : Baptême de Constantin.
Fresques des Épisodes de la Vie du Pape Sylvestre (314-335). Scène 7 : Donation de Constantin.
Fresques des Épisodes de la Vie du Pape Sylvestre (314-335). Scène 8 : Officium stratoris.
Mur sud
Fresques des Épisodes de la Vie du Pape Sylvestre (314-335). Scène 9 : Sylvestre et le rabbin Zambri, et la résurrection du taureau sauvage.
Fresques des Épisodes de la Vie du Pape Sylvestre (314-335). Scène 10 : Invention de la Vraie Croix.
Fresques des Épisodes de la Vie du Pape Sylvestre (314-335). Scène 11 : Sylvestre ramène la Vraie Croix à Rome.
Sanctuaire
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Titulus
Les Quatre-Saints-Couronnés est la première église de Rome à avoir un titulaire non italien, Dietrich de Trèves, nommé titulaire en 975 par le pape Benoît VII.
Découverte de fresques
En 2002, l'historienne de l'art Andreina Draghi découvre des fresques étonnantes, remontant au XIIIe siècle, lors de la restauration de la salle gothique du monastère. La plupart des scènes est bien conservée, préservée sous une épaisse couche de plâtre. Elles représentent les douze mois, les arts libéraux, les quatre saisons et le zodiaque. L'image du roi Salomon, un pieux et un juge, peint sur le mur nord a conduit les chercheurs à émettre l'hypothèse que la pièce était conçue pour être une salle de justice.
Le plâtre a peut-être été posé après 1348, pour des raisons hygiéniques pendant la Peste noire, ou peut-être au XVe siècle, lorsque les Camaldules quittent le monastère.
↑Riccardo Spinelli, « Biographies », dans Mina Gregori, Le Musée des Offices et le Palais Pitti, Paris, Éditions Place des Victoires, (ISBN2-84459-006-3), p. 648