Le banat de Szörény/Severin tire son nom de son ancienne capitale Severin (aux Portes de Fer, qu'elle contrôlait) et qui elle-même titre son nom de trois origines possibles :
une origine slaveserbo-bulgare, associée aux mots severen ou severnii (северен ou северный) : « du nord » ;
une origine religieuse, associée à saint Séverin de Norique, protecteur au Moyen Âge de l'église latine de la cité, fondée par des missionnaires catholiques.
Localisation
Le banat de Severin n'était que l'un des banats (duchés autonomes vassaux) qui se trouvaient sur les franges méridionales du royaume de Hongrie entre le royaume de Croatie à l'ouest, et les Pétchénègues et les Coumans à l'Est. Le banat de Severin était le plus oriental et regroupait au XIIIe siècle les banats plus petits de Torontál, de Timiș, de Lugoj-Caransebeș (alors nommé Valko-Vâlcu) et de Severin-Szörényi, aujourd'hui connus sous les noms de Banat au nord-ouest et d'Olténie au sud-est.
Le banat de Severin était peuplé de Valaques et de Slaves méridionaux, comme en témoigne la toponymie[2], mais depuis la chute du communisme en 1990, l'historiographie hongroise affirme qu'une population magyare initialement uniforme a peuplé la première tout le bassin du moyen Danube avant d'être progressivement « submergée » à partir du XIIIe siècle par « l’arrivée massive d’immigrants allogènes »slaves ou valaques qui auraient été d'abord accueillis dans les « banats » (duchés vassaux) de Croatie, Bosnie, Serbie et Severin. Beaucoup d’auteurs et de cartographes hongrois du XXIe siècle considèrent toute autre thèse comme « fausse » et « inventée »[3].
Organisation administrative
Comme les autres banats (en hongroisbánság, en français margraviats), celui de Severin était gouverné par un « ban » (vice-roi) aux pouvoirs très étendus : il exerçait son autorité dans toutes les affaires politiques, judiciaires et militaires de son banat, en tant que « comte palatin » de Hongrie. Le ban était dans sa juridiction (c'est-à-dire sa « marche ») le premier personnage après le roi et avait les mêmes droits et les mêmes obligations que celui-ci. En temps de guerre, le « ban » marchait à la tête des troupes de son banat. Il s'agissait toutefois d'un office où l'on était nommé ou révoqué, et non d'un titre de noblesse héréditaire.
Le banat de Severin était partagé entre d'une part l'obédience orthodoxe du patriarche de Constantinople dont les éparques (le plus connu est Jacynthe de Vicina, mort en 1372) y nommaient des chorévêques (χωρεπισϰόποι : évêques itinérants), sous le contrôle de perichorètes (περιχωρέτοι : responsables des régions extérieures à l’Empire byzantin) et d'autre part l'obédience catholique qui y nommait des évêques dont douze noms nous sont connus : Grigore (1382), Luca Ioan (1390–1394), Frâncou (1394–1398), Nicolae Dumitru (1399), Giacomo de Cavallis (1412), Luc (1431), Denis (?), Dominique (1437), Benoît (1439), Ștefan a (1447), Ștefan b (1499) et Grigore Thacaro (1500–1502)[4],[5],[6].
↑Ion Barnea et Ștefan Ștefănescu, Byzantins, roumains et bulgares sur le Bas-Danube (résumé en français de l'article en roumain), vol. 3, coll. « Bibliotheca historica Romaniae / Etudes » (no 9), Academia Română, Bucarest 1971, 439 p. (OCLC1113905).
↑Ion Barnea et Ștefan Ștefănescu, Op. cit., Academia Română, Bucarest 1971.
↑Du point de vue religieux aussi, l'historiographie hongroise affirme qu'il n'y a eu aucune population d'obédience orthodoxe dans la Hongrie médiévale avant le XIIIe siècle : Charles-Louis Chassin, La Hongrie, son génie et sa mission, Garnier frères, (lire en ligne) ; Béla Köpeczi (dir.), (hu) Erdély rövid története (« Histoire abrégée de la Transylvanie »), Akadémiai Kiadó, Budapest 1989, (ISBN963 05 5901 3) ; [1] ; [2] ; [3] ou encore [4].