Balaraba Ramat Yakubu, née en 1959 à Kano[1], est la sœur cadette du général Murtala Muhammed, né en 1938, qui a brièvement servi comme chef du gouvernement militaire du Nigeria à partir de 1975, jusqu'à son assassinat en 1976.
À l'âge de 13 ans, elle doit quitter l'école et est contrainte à un mariage précoce[2]. Elle indique que c'est la raison pour laquelle elle écrit en haoussa, plutôt qu'en anglais[3]. Pour autant, elle échappe au cadre étriqué qui lui semble destiné, de par sa condition de jeune femme n'ayant pu approfondir ses études[4]
Elle commence sa carrière en tant que la seule femme membre de l'influent cercle Raina Kama des écrivains de romans d'amour, en haousa, à Kano[5].
Elle publie neuf romans, dont plusieurs ont été adaptés à l'écran, et est l'auteur, également, de nombreux scripts de films, dont Sai a lahhira ("Jusqu'en enfer")[6]. Elle devient également, pour vivre de façon indépendante, la dirigeante d'une grande entreprise de travaux publics[6],[7]. Répudiée par son mari qui n'accepte pas sa notoriété, elle est mère de cinq enfants issus de trois pères différents[6].
Œuvres littéraires
Elle est considérée comme l'auteur le plus lu en haoussa[7]. Son premier roman, Budurwar Zuciya ("Jeune de cœur") est publié en 1987. Ses deuxième et troisième romans, Alhaki Kwikwiyo Ne... ("Le crime est un chiot qui vous suit à la maison") et Wa zai auri jahila? ("Qui va épouser une femme ignorante ?") suivent en 1990. Alhaki Kwikwiyo Ne... est adapté en film par Abdulkareem Muhammed en 1998[8].
Une traduction en anglais de Alhaki Kuykuyo Ne..., Sin Is a Puppy That Follows You Home, est publié en 2012 par Blaft Publications, une maison d'édition indienne, avec un accueil positif[9],[10].
Un prix littéraire porte son nom, le Balaraba Ramat Yakubu Literature Prize for Hausa Drama[11].
Production cinématographique
Balaraba Ramat Yakubu commence à produire des films dans les années 1990 avec Wata Shari'ar. Elle a notamment écrit et produit Juyin Sarauta, un film qui a remporté une dizaine de prix et reçu des critiques positives de la part d'universitaires et d'experts du cinéma[12].
↑(en) Femke van Zeijl, « From illiterate child bride to famous Nigerian novelist », Al Jazeera, (lire en ligne)
↑(en) Novian Whitsitt, The Literature of Balaraba Ramat Yakubu and the Emerging Genre of Littatafai Na Soyayya: A Prognostic of Change for Women in Hausa Society, Université du Wisconsin à Madison, , p. 82
↑(en) Graham Furniss, Hausa popular literature and video film: the rapid rise of cultural production in times of economic decline, Institut für Ethnologie und Afrikastudien, Johannes Gutenberg-Universität, (lire en ligne)